La vie en mode calm down
Ou comment ce serait bien de ralentir un peu. Publier cet article un 1er mai fait du sens. Mon planning édito n’est pas si hasardeux que ça, finalement. Alors voilà, en ce jour de farniente, modulo un petit défilé, j’ai envie d’aborder un sujet que j’ai dans les cartons depuis un moment mais sur lequel je n’ai pas encore écrit car… et bah je suis une bien mauvaise élève. Pas sur l’écriture des articles mais sur le fait d’appliquer ce que je vais prêcher. Le calm down, donc, le fait de ralentir, de faire moins, de respirer plus. Pas forcément au sens physique du terme. Une grande ambition de vie.
Je voudrais vivre mille vies
Comme j’ai une imagination fertile, je m’imagine très facilement des dizaines de vie. Sans la contrainte de gagner de l’argent parce que c’est comme ça qu’on survit dans une société capitaliste, je serais une slasheuse des infinis. Ecrivaine le lundi, dioramiste le mardi, Bdiste le mercredi, digital artist le jeudi, infographiste le vendredi, vidéaste le samedi et blogueuse le dimanche. Avec un peu de fitness girl par moment. Ah et je suis grave motivée pour faire du théâtre en ce moment, aussi. Et de la batucada. Mais ça change tout le temps ce que je veux faire. Et puis je ferais du puzzle, aussi, de la peinture à numéro, des perles hama… J’ai déjà parlé de l’obsession du faire mais on le sent bien, là.
Oh, ça a l’air trop bien !
En vrai, j’ai une curiosité sans fond et tout me donne envie. Surtout que je suis pas du tout inspirée par les réseaux sociaux, hein. Vu que je suis pas mal de comptes d’artistes sur Insta, j’ai envie de tester le paper art, la résine, la jesmonite qui est très à la mode. Des dioramas bien évidemment… Et puis des fois, je vois une jolie broderie, j’ai envie de me lancer. Les alpha patterns, les perles stitch. Du tricot ? C’était bien le tricot même si j’arrivais pas à grand chose… Je crois que je pourrais résumer le bail à “je vois quelqu’un faire un truc qui a l’air cool et je veux essayer aussi”. Et sur le fond, pourquoi pas sauf que…
Je suis débordéeeeeeee
Mes journées ne font que 24h. Et sur ces 24h, il faut que je dorme, que je me bouge un peu, que je me nourrisse, que je me lave. Parfois même il faut que je travaille. Pour gagner des sous pour payer ma maison et ma pitance. Je suis débordée par tout. Je lis trois livres et une BD en même temps et ils me durent chacun plusieurs mois. Enfin, pas la BD. J’ai des séries commencées mais pas terminées, des trucs de DIY achetés mais jamais commencés, six romans en cours d’écritures calés depuis janvier, deux PowerpointArt commencés mais j’en aurai fini deux ou trois petits avant de terminer ceux-là. J’ai une BD qui existe dans ma tête et qui a même déjà un semblant de storyboard, quelques infographies en tête où “y a plus qu’à”. Ah et je vous parle même pas de mon planning d’articles plein jusqu’à environ fin juin.
Parce que moi, je me flagelle
Lors de mes quelques séances chez l’hypnothérapeute, l’angoisse du faire était pas mal ressorti alors que je ne venais pas pour ça à la base. Je lui expliquais que je voulais mettre en place des “stratégies” pour optimiser mon temps du mieux que je pouvais. Elle m’avait gentiment stoppée en soulignant que j’en faisais déjà beaucoup. “Vous êtes l’une des personnes les plus actives que je connaisse”. Alors certes mais il y a une différence majeure entre toi et moi, madame. Toi, tu vois ce que je fais. Moi, je vois ce que je ne fais pas. Typiquement l’écriture. Je me désole, parfois, de n’être qu’une grande gueule sur le sujet. De me la jouer écrivaine alors que je ne me donne pas du tout les moyens de réussir quoi que ce soit en ce domaine. Alors que d’autres y arrivent en ayant un boulot à côté. Je suis faible, je manque de volonté. Bla bla bla.
La vie n’est pas linéaire
Alors sur l’écriture, j’ai déjà un peu explicité pourquoi je ne parvenais pas à aller plus loin dans l’aventure. Moi, j’aime juste écrire. Pour moi. Et faire tout l’exercice de la promo et tout ça, bof. Quoique j’ai deux ou trois idées que j’aimerais explorer mais pour le moment, c’est pas le sujet. En vrai, mon problème n’est pas tant que je manque de volonté mais que je ne suis pas raisonnable quant à ce qui est possible de faire dans une journée, une semaine, un mois, etc. Ca aussi, je l’ai dit trente fois. Je suis trop optimiste quant à ma vision du temps disponible, j’envisage ma vie à énergie constante alors que rien n’est plus faux. De un, des fois, je suis fatiguée ou patraque. Encore cette semaine. Je suis à CA d’envisager de demander une ablation des intestins pour avoir la paix, franchement. Et puis la vie, de façon générale, n’est pas un long fleuve tranquille. En positif ou en négatif. Des fois, j’ai pas le temps d’écrire parce que je fais autre chose. Du dessin, de la peinture, de la promenade voire du voyage. Certes, sur le voyage, je pourrais écrire dans le train, ce que je fais souvent. Mais des fois, j’ai juste envie de regarder le paysage en regardant la musique ou lire un peu.
Je brûle de jamais lâcher
Et on en vient au calm down. J’ai une sale tendance au burn-out et je pense que dans cet article, les causes sont assez évidentes. Je veux faire trop, tout le temps, en dépit des circonstances. Tous les thérapeuthes que j’ai pu voir dans ma vie ressortaient toujours le même refrain “faites ce qui vous fait du bien, ancrez-vous”. On m’oppose un calm down alors que j’ai pas le time, moi, les gars ! Enfin, si, je l’ai le temps. Tout ce temps que je perds en bêtises. Au lieu de m’énerver sur Twitter ou de rêver de mille vies sur Instagram, peut-être que je pourrais écrire ou lire. Là, j’ai rêvassé, j’avais pas mieux à faire ? Alors sans doute que oui, hein, mais c’est pas grave. Faut dire qu’on vit dans une ère où la procrastination est la marque des gens faibles, que tous les coachs essaient de t’apprendre à lutter contre ça. Contre toutes tes faiblesses. Mais lutter contre un travers sans en comprendre la cause, déjà… Et surtout la vie est comme elle est, point. Il y a des gens qui réussissent mais on n’a que la partie visible de l’iceberg, finalement. On ne sait pas grand chose de leur vie. Ont-ils des soutiens, des facilités ? Ont-ils vraiment rencontré le succès que tu leur imagines ? De toute façon, c’est une connerie de se comparer.
Prendre le temps et contempler
Bref, faut juste souffler. Glander quand on en ressent le besoin. Aller moins vite pour ne pas de disperser inutilement, ne pas créer de la frustration en voulant faire trop. Parce que c’est ça, la réalité. A vouloir trop faire de façon peu réaliste, on se crée une frustration. Alors qu’en acceptant de ralentir, je me débarrasse d’abord de la charge mentale de tout faire. Et puis y a un truc que j’aime dans le calm down, c’est de prendre le temps… de la contemplation. Je vous parlais l’autre jour de mon peu d’amour pour le vélo. Article publié au moment où, justement, on s’est mis à en faire plus historique je prenne le rythme. Et justement, mon rythme est lent. J’y vais tranquille et je profite. De l’odeur des fleurs, des jolies couleurs, des piverts et même d’un lointain ragondin dans un lac. A moins que ce ne soit un petit chien, j’ai un doute sur le sujet. Et des fois, j’aimerais que le calm down soit global. Genre mon rêve de faire tous mes voyages en train, il marcherait mieux si je pouvais prendre plus de congés. Ou si je pouvais bosser correctement dans les trains, aussi. J’aime tellement cette idée de voyage lent, où tout est un peu suspendu. Où je peux juste passer mon temps à regarder au-dehors.
Ouais, nouvelle philosophie de vie : considérer que c’est un long voyage en train avec un joli paysage à regarder.
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