Arrête de te comparer !
Si je ne sais pas exactement situer la source du bonheur, tant c’est quelque chose de subjectif, il me semble que la comparaison est artisane de malheur. Quoi ? Comment ? Bon, c’est pas une position très surprenante, je pense que tous les coachs de vie doivent la sortir, celle-là. Mais pour le coup, je ne peux qu’approuver. Surtout que derrière la façade, on ne sait jamais ce qui se cache.
Ca marche comment la vie ?
La vie, c’est compliquée. Cette phrase est nulle mais personne ne nous fournira jamais un manuel réaliste sur tout ce qu’on doit affronter. Evidemment, selon son milieu de naissance, déjà, le parcours du combattant sera plus ou moins corsé. Dans la course de la vie, je suis du genre “meuf larguée qui ne comprend pas trop ce qu’elle fait là”. Des fois, je pense à mon moi d’il y a quelques années et je suis effarée à quel point j’ai pu être à côté de la plaque. Niveau perso, niveau pro… Mais on ne m’a jamais dit, à moi ! Faut dire que je suis un Bisounours, j’ai grandi dans la ouate. Imaginez ma tête quand j’ai découvert le monde toxique du travail, les garçons pas toujours très bien intentionnés, les amitiés branlantes, les gens malhonnêtes.
Une compétition à laquelle j’avais même pas envie de participer
Et puis il y a la grande course à étapes. A quel âge, tu signes ton premier CDI, tu achètes ta première maison, tu fais ton premier enfant… Combien tu gagnes à ton âge, quel poste tu occupes. Je me suis retrouvée presque malgré moi dans des compétitions qui ne m’intéressaient pas. Genre le salaire. Dans les conversations entre collègues, ça se compare et certains, lâchent, fatalistes “attends, j’ai tel âge et mon salaire n’est que de tant, j’ai raté ma vie”. Bah, je gagnais moins que toi à ton âge… Suis-je une ratée ? Et, pire, les gens plus jeunes que moi, moins expérimentés, qui me doublent sur la course à la promotion. Alors que je suis une bonne salariée. Alors après, j’ai mis du temps à comprendre que vu que je jouais pas le jeu de la lèche, que je soignais mon travail en pensant que ça suffirait, je n’y arriverais pas. Sauf qu’aujourd’hui, je percute un truc : j’ai pas envie d’être la Reine du monde. En fait, là, j’ai 40 ans et j’ai atteint ce que je visais comme sommet tant en terme de poste qu’en terme de salaire. Du coup, pour la suite de l’histoire, je m’en fous un peu. A dire vrai, je rêve de plus en plus d’un petit job calme et tranquille avec des horaires, sans forcément gros salaire. Tant pis pour la compétition.
Le mérite, la réussite, l’envers du décor
Et ça marche pour tout. Parfois, on est envieux. C’est dans la nature humaine. On se dit “mais pourquoi cette personne a tout alors que j’en mérite tout autant”. Ou je ne sais quoi. On pourrait se flageller pour avoir ce genre de pensées mais je suis pas trop pour l’autoflagellation. Alors il est possible que celui ou celle qui vous fait bisquer ne mérite pas tant son succès que vous. Tout simplement parce que le succès n’est pas toujours question de mérite, justement. Les incompétents à des postes élevés, on en connaît tous. Mais pensez-y, pensez-y vraiment. Parfois, un poste de direction est plus une punition qu’une récompense. Moi, par exemple, je ne prendrais la place de ma cheffe pour rien au monde. Même pour son salaire. Et puis il y a les succès qui n’en sont pas. Croire que quelqu’un réussit bien sa vie et un jour, on réalise que finalement, pas du tout.
Se comparer ne sert à rien
La comparaison n’a pas lieu d’être. D’abord parce qu’on ne sait pas tout. On aime incriminer Instagram sur ce sujet. Perso, je ne suis pas de fit girl ou modeuse donc je ne ressens pas ça. Il y a certes les globe-trotters que je pourrais envier, des gens en voyage toute l’année. Ah, la chance. Moi, je trime dans un boulot où ils sont tous fous ou à peu près pour quelques semaines de vacances par an, il y a des continents où je n’ai jamais mis les pieds. C’est pas juste ! Sauf que bon, moi, j’ai pas l’argent. Et puis, en vrai, j’aime mieux voyager petit à petit. Que te reste-t-il à découvrir quand tu as vu le monde à 25 ans ? Chacun sa vie. Et ça marche pour tout. On aime souvent, en tant que femme, soupirer devant la minceur d’une autre. Oui mais peut-être qu’elle a un meilleur bagage génétique, peut-être qu’elle a plus de temps pour faire du sport ou s’entretenir. Ou peut-être qu’elle est profondément malheureuse et a un rapport à la nourriture malsain. Parfois, quand je vois le prix de la minceur, je suis pas prête à le payer.
T’es pas obligé de jouer
En fait, l’erreur, selon moi, c’est de penser qu’on est obligés de se placer sur l’échiquier. Faire mieux que ses camarades, finir premier dans la course à l’échalote qu’on ne voulait même pas faire. Oui, certains réussissent mieux. Même si je suis même pas sûre de savoir ce qu’est la réussite. Mais au fond, la seule question à se poser, c’est “qu’est-ce que je veux, moi ?”. Peu importe si on met plus de temps que les autres à savoir ce qu’on veut dans la vie, si on prend un virage à l’âge où les autres donnent vie à leur descendance. Si on redescend après être monté si haut. Qu’on ne réalise pas un rêve. Le rêve de qui, d’ailleurs ? Je me suis lancée dans l’envoi de manuscrits à des éditeurs. J’ai lambiné, j’ai bâclé. En vrai, j’ai réalisé que ça ne m’intéresse pas particulièrement d’être publiée. Ca peut paraître bizarre pour quelqu’un qui écrit mais… Le rêve de publication, c’est plus la pression de l’entourage. Moi, j’ai eu une autre idée. Ca ne m’a pas empêchée d’être un peu jalouse de ceux qui voyaient leur nom apparaître sur la tranche d’un livre. Mais ils ont fait de démarches que je n’ai pas faites. Peut-être ont-ils de bonnes relations. Peu importe.
Se comparer à des apparences ?
Bref, arrêtons de croire qu’on joue tous au même jeu et qu’on doit avancer au même rythme, de la même façon. Arrêtons de nous comparer à des joueurs dont on ne sait, in fine, pas grand chose. A part se rendre triste et déprimé, ça ne vous fera pas avancer dans le grand jeu de la vie. De votre vie, celle que vous devez mener selon vos propres aspirations.
One Reply to “Arrête de te comparer !”