Mon rêve fou : écrire une BD

Mon rêve fou : écrire une BD

Ah oui, fou, fou, fou. Même la ferme du bien-être a l’air plus réaliste à côté. Mais aujourd’hui, je vais encore vous partager un rêve fou que j’ai. En vrai, on devrait plutôt appeler ça une lubie vu que ça m’a pris très récemment. Mais vu qu’il y a peu de chances que ça donne quoi que ce soit, pérorons un peu là-dessus. Et puis je ne parle jamais de BD, c’est l’occasion.

Ecrire une BD
(c) Daria Tumanova

Errer à la bibliothèque

Tout a commencé début septembre quand je me suis inscrite à la bibliothèque. Des années que je me disais que je devais le faire et enfin, je me décide. Sans doute que la dernière session déménagement à devoir se débarrasser de trois tonnes de bouquins m’a pas mal motivée. Ca et le fait que mon chômage sans revenus ne m’encourage pas à acheter des livres actuellement. Donc je vais un peu errer dans les rayons de la bibliothèque de ma ville, traînassant dans les rayons roman et BD pour l’essentiel. Car oui, j’ai une sous-culture catastrophique niveau BD. Je dis souvent que je ne suis pas cinéphile, ce qui est de moins en moins vrai, mais alors la BD, c’est pire que tout. Je me suis à peu près arrêtée au tryptique Lucky Luke – Tintin – Boule & Bill de mon enfance. Essentiellement parce que je trouve ça très cher et que je préférais les mangas.

Envie de lire des BD

Pourtant, ça me titille pas mal. Déjà parce que pour une amoureuse de dystopies comme moi, y a vraiment de la matière. J’étais surtout attirée par tout ce qui est roman graphique ou encore comics mais arriver au Cultura et voir le nombre hallucinants de tomes, mettre en parallèle la taille de mon appart et celui de mon compte en banque… Bon bah déso… J’ai eu quelques petits opus, à droite, à gauche. Les Marion Montaigne, un Margaux Motin, le Sea, sex and sun de Marine Spaak. Mais y avait ce côté “ça m’a coûté cher par rapport au temps de lecture que ça m’offre”. Certes, une BD, ça se relit mais en un mot comme un cent : je bloquais. Me restait la lecture des blogs BD et aujourd’hui encore, je suis abonnée à quelques BDistes sur Insta. Puis la bibliothèque est arrivée et je pioche au hasard. J’ai débuté Hypnos dont je reparlerai sur Dystopie, j’ai lu les deux tomes de Hope One que j’ai bien aimé. En lisant ces BDs, je me suis rappelée un point : j’aime la grammaire BD.

Dessin d'ambiance

Amoureuse des cases d’ambiance

Lors de la lecture d’Hypnos en particulier, je me suis prise à rêver. Je ne suis pas fondamentalement fan du dessin de Lane Milburn mais j’ai adoré la mise en page et surtout les cases d’ambiance. Pour vous situer très rapidement : ça se passe sur une autre planète qui est très aquatique, avec d’immenses coraux partout et luminescence à gogo. La BD n’est pas très bavarde en terme de dialogues, la moitié des cases doivent être muettes mais elles montrent quelque chose. Parfois des riens. Les personnages qui travaillent. Des échanges de regard en soirée. Je réalise que mes cases préférées, ce sont celles qui posent une ambiance, un sous-entendu mais qui ne disent rien.

Et mon imagination part au galop

Alors comme toujours quand quelque chose me titille, mon imagination part en courant. Je ne sais pas dessiner. Pas du tout. Je pourrais sans doute améliorer ça mais l’écart entre ce que j’imagine et ce que je produis est tel que la frustration devient vite ingérable. Plus encore que quand j’écris. Sauf que depuis presque deux ans, je me suis découvert un nouveau talent : le Powerpoint Art. Une BD en Powerpoint Art ? Tu n’y penses pas ! Tu mets deux mois à pondre un paysage actuellement, c’est beaucoup trop long. Alors de un, je suis actuellement lente car je m’y consacre peu, m’investissant essentiellement dans le lent démantèlement des vingtenaires. Et ma formation, évidemment. Mais surtout, j’ai prévu de me relancer sérieusement dans Illustrator. En fait, j’ai un plan “arty” : continuer à créer des paysages sur Powerpoint et faire des petits sketches sur Illustrator pour créer cette identité artistique que je me rêve depuis des années. Et du coup, je pourrais créer une BD sur Illustrator, ouah !

Une BD réalisée en vector art
(c) Freevector

Un exercice d’écriture très difficile

Alors je rappelle ici que mon article s’appelle “mon rêve fou” et qu’il est rangé au même niveau que ma ferme du bien-être et du mini-golf. Donc ne vous inquiétez pas, j’ai conscience que ça n’arrivera pas mais j’ai envie d’imaginer. Parce que j’ai un peu envie d’étudier cette grammaire, ces cases qui se débordent les unes sur les autres, les effets. Je veux des corps dynamiques, “en vie”. Je veux des cases qui ne disent rien mais qui disent tant. Ce moment de rien dans lequel on peut tous se reconnaître. L’exercice d’écriture est colossal. Moi, ma matière de base, ce sont les mots. Une tempête de mots en permanence. Pour bâtir mes récits, je n’ai que ça. Un moment de rien en littérature, c’est un déluge de mots. La BD, justement, elle se tait et elle montre. Je me demande s’il existe un autre art narratif aussi contemplatif que celui-ci. L’écrit parle tout le temps. Le cinéma… existe-t-il encore des films contemplatifs ? A part After Yang, je veux dire. Je suis tellement dégoûtée que ce film n’ait pas plus marché tellement il était beau. Par un réalisateur d’origine sud-coréenne. Encore.

Des personnages dynamiques

Alors j’ai envie d’y réfléchir. Le projet est trop gros pour moi, évidemment. Essentiellement parce que je ne sais pas dessiner, donc. Mais parmi toutes les histoires qui grouillent dans ma tête, il y en a peut-être une qui pourrait coller. Que je découperais pour vivre dans ces cases. Où j’apprendrais à ne plus parler, laisser l’image faire. Où je pourrais mettre des corps élastiques comme ceux de Margaux Motin. Oui, j’adore la souplesse des personnages de Margaux Motin. Oui, ce serait amusant de faire ce travail là. Faire des petits moodboards, des inspis planches. En vrai, me trouver une bonne excuse pour lire plein de BD parce que “je fais des recherches”. Un peu comme là, je regarde des soaps et télénovelas car j’ai une bonne idée de soap et je vais consolider tout ça. D’ailleurs, faut que je mette la main sur la série Opera qui a l’air pile dans mon sujet.

Une BD de Margaux Motin
(c) Margaux Motin

Bref, je crois que si je continue, je vais me faire un burn-out dans ma vie rêvée !  

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