Il ne faut plus

Il ne faut plus

Quand on me demande de décrire ma vie, il y a toujours deux choses. Ma vie rêvée, pleine de créations et de culture et même de sport. Et la vraie, celle avec des heures de transports, un boulot peu épanouissant dans un milieu hautement toxique, la fatigue, les hauts et les bas. Bon, vous allez me dire qu’en ce moment, les transports… Et je vous répondrai que de toute façon, personne ne me demande de décrire ma vie. Mais longtemps, j’ai couru après cette vie rêvée. Et puis j’ai réalisé que ça me rendait malheureuse plus qu’autre chose. Je m’épuisais dans une liste de “il faut”. Et bien, j’ai décidé désormais qu’il ne faut plus. 

Il ne faut plus se mettre la pression
(c) Jordan Whitfield

Il suffira d’un rien

En fait, je n’en ai pas eu conscience pendant longtemps. Ma vie rêvée me paraissait facile d’accès. Un peu de volonté, un peu d’organisation, un soupçon de routine et de bonnes habitudes et j’allais devenir l’artiste multimédia bonnasse que je me rêvais d’être. Bon, on va passer sur le fait que je sois fort handicapée par cette carrière, réelle, que je mène et qui ne m’épanouit pas, on en parlera peut-être un autre jour. On dira dans ma vision des choses, le bonheur était à ma portée. Je cherchais en permanence des astuces pour me faciliter la vie pour tout faire. Et puis je suis allée chez l’hypnothérapeute parler de mon addiction au sucre et quand on s’est rendu compte que je mangeais très peu de sucre, on a décidé de parler d’autre chose. Je lui parlais de ma vie rêvée et je disais toujours “il faut” et son cousin “il faudrait”. Un jour, elle m’a doucement sermonnée “arrêtez de toujours vous imposer des choses.”

Petit moral

Et ce n’est pas facile. Parfois, je me demande si je suis pas masochiste. Exemple : la semaine qui vient de s’écouler. J’étais en vacances et j’ai rien foutu. Vraiment R, comme disent les jeunes. Et dès lundi, j’ai senti que je me fourvoyais. Le lundi matin, j’ai un petit rituel : mettre à jour mon Trello de la semaine et j’avais une liste longue comme le bras de tâches pour lundi. Je n’ai rien fait ou presque. Et ainsi toute la semaine. Enfin, on a pas mal marché avec Victor et ça c’est le pied. Des jeux de mots toujours de qualité, par ici. En cause ? Une nouvelle addiction aux puzzles sur mon téléphone et mon pc mais aussi une fatigue un peu morale par rapport à mon boulot, à mon départ à Toulouse devenu soudain si compliqué. Et des vacances nulles alors que j’aurais dû aller sur une plage au sable constitué d’étoiles. VDM.

Lâche prise

Mais j’ai lâché. J’ai rien écrit ou presque. J’ai peu blogué et vous savez quoi ? A un moment, j’ai décidé que j’en avais rien à faire. D’abord, il n’y a aucune conséquence à ne pas écrire et puis, j’avais envie de faire des puzzles et c’est tout. Oui, cette procrastination non prévue mériterait que je me penche dessus pour comprendre ce qui ne va pas trop (enfin, je connais très bien la cause, cf paragraphe précédent). Mais alors que, hier soir, je me disais que je ferais mieux d’écrire mes articles au lieu de jouer à un puzzle en matant un film chinois, je me suis souvenu : lâche-toi la grappe.

Se reposer
(c) Jaizer Capangpangan

Et si tu le fais pas, il se passe quoi ?

Ca n’a rien de révolutionnaire, hein. Lors de la sortie de son livre sur le cerveau (que je devrais acheter), Albert Moukheiber avait expliqué que pour donner un peu de vacances à son cerveau, il fallait arrêter de dire “il faut”. Ca me rappelle aussi la vidéo d’Esther sur son burn-out pendant son jeûne long où elle commençait à culpabiliser d’avoir fait des mots mêlés au lieu d’écrire son livre. Ciel, ça me parle de ouf. Alors, on a parfois des impératifs, je dis pas. Des trucs qui ne sont pas vitaux mais qu’on doit faire parce que la vie n’est pas qu’une partie de plaisir. Mais pour le reste. Si la réponse à la question “il se passe quoi si je le fais pas” est “rien”, lâchons-nous la grappe. Même si parfois, on se dit qu’il y a besoin de travailler un peu pour remplir ses objectifs ou réaliser son rêve, souvenez-vous que parfois, glander, ça reste une option tout à fait acceptable.

Et puis perso, ça m’a reboostée l’écriture. Comme quoi.  

 

 

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