Tout est question d’énergie 

Tout est question d’énergie 

Non, cet article ne va pas parler d’écologie. On va parler d’énergie humaine. De pêche, de patate. Voyez ? Ces derniers temps, j’ai été pas mal dans l’introspection. Le bilan de compétences certes mais j’ai aussi voulu m’observer hors période de stress professionnel. Je me rêvais avec des cheveux plus beaux, des rêves doux et un ventre enfin apaisé. Rien du tout et en plus, j’arrête pas de rêver de travail. Mais j’ai quand même pu observer quelques trucs et notamment : l’importance de mon énergie dans ma forme et surtout mon moral. En gros plus je suis fatiguée, moins je vois la vie en rose. 

Quand y a plus d'énergie
(c) Annie Spratt

Dur de trouver le rythme

J’ai eu du mal à trouver le rythme. Partant bille en tête pour mon sport au lac le matin, je passais mes après-midis à lutter contre l’assoupissement. Non, pas la sieste ! Je pourrais la faire, notez bien. Mais comme je me cale sur le rythme de vie de Victor qui travaille, faire la sieste, ça veut dire ne pas fermer l’œil avant 2h du mat pour un réveil à 7h. Ça va vite faire comme un cercle vicieux. Sauf que pendant ces deux heures de lutte, je suis bonne à rien. J’essaie de faire mes cours de Duolingo mais je fais des fautes honteusement stupides. Faut dire que répondre les yeux fermés, ça n’aide pas. Littéralement fermés, je veux dire, parce que je m’endors. 

Et soudain, ça revient !

Et puis le soir, vers 17h jusqu’à me coucher, j’ai la pêche et une violente envie de faire plein de trucs. Ah oui, je suis rarement la première à réclamer le lit. Enfin, depuis que je ne travaille plus. Avant, le vendredi soir, j’étais pliée à 21h. Le soir, je peux faire tant, je suis au top de mon énergie, quelle fougue. C’est pas compliqué : le Duolingo en début d’après-midi, je bide. Le soir, je cartonne. Et oui, ça fait 42 ans que je me rêve du matin mais je suis une carbureuse de la nuit. Franchement, sans l’envie de me coucher avec Victor, je dormirais de 2 à 7h puis de 14 à 16h. Je cartonnerais, je suis sûre. Mais ce ne sont pas des horaires très en phase avec la société, pfff.

Un moral directement lié à l’énergie

Mon moral suit très précisément la courbe de ma patate. Typiquement, pendant mes coups de mou, je suis à me lamenter sur ma vie genre “c’est de la merde”, “j’en ai marre”. Alors que cet été, ma vie n’était pas de la merde. Je passais ma vie au lac, je mangeais des mûres sauvages, j’étais brune comme un pain d’épice. Alors oui, j’ai pas fait le tiers de ce que j’envisageais mais j’envisage toujours trop, aussi. Puis j’avais mes histoires de rancoeur et les imprévus qui m’ont un peu parasitée. Mais là encore, qui de l’oeuf ou de la poule ? La hauteur de l’obstacle est proportionnel à ma fatigue. Parfois, je me noie littéralement dans un verre d’eau. Et dès que je retrouve la forme, je m’interroge. C’était quoi le problème, en fait ? Pourquoi j’ai pris le bouillon pour rien ? Parce que j’avais pas d’énergie, à peu près.

Sans aucune énergie
(c) Nrd

L’énergie, c’est important

J’avais identifié l’énergie comme un élément important de ma vie y a quelques années, déjà. Mon programme CRET jamais appliqué. Créativité, Repos, Energie, Travail. Bon, le T, il est là car pas le choix mais ça fait des années que je cours après un équilibre de vie. Travailler, il le faut mais je veux aussi créer, me bouger pour avoir la forme et… dormir, oui. Cet été, le T ayant sauté, j’avais donc pleine bourre sur les trois autres. Le E, je l’ai flatté en me faisant une heure trente d’aquasport tous les jours et le R… Oui, j’ai dormi. Un peu trop avec le terrible snoozing qui me met dans la sauce à chaque fois. Vraiment, j’essaie de ne pas céder aux sirènes du rendormissement mais c’est dur. J’aime paresser un peu, laisser mon cerveau finir de me tricoter l’histoire qu’il me racontait avant que je me lève. J’essaie de voir s’il y a quelque chose d’exploitable pour un roman. Des fois oui, des fois non. Et souvent je me rendors. Quand je finis par me lever, je suis épuisée et c’est reparti “ma vie, elle est nulle”. Alors qu’à 7h30, la vie, elle n’est rien du tout. 

Soigner les deux points névralgiques

Alors je réfléchis à ça. J’ai deux points névralgiques : ce réveil difficile et l’assoupissement de 14h. Sur ce dernier, le contre-feu est assez simple : s’occuper ailleurs que devant le pc. Faire des courses, du sport ou une promenade. Quand je bossais, la petite balade du midi m’évitait pas mal ce coup de pompe. Quant au matin… à part se faire violence… A l’époque du Miracle morning, je m’en sortais pas mal là-dessus. Vu que mon mec ne se levait pas en même temps que moi, j’évitais le snoozing… De la même façon, quand on a un train à prendre, je ne traîne pas. Bon, je me rendors ensuite dans le train, parfois… Mais quand il le faut, j’y arrive alors pourquoi  je paresse les trois-quart du temps ? C’est même pas une question de fatigue. J’ai vraiment l’impression de bien dormir et j’ai des pics de bonne activité donc ça ne me semble pas tant être un problème de sommeil qu’un problème de rythme. Et c’est pas nouveau. Quand j’écrivais mon mémoire de maîtrise, c’était la même salade. J’écrivais de 8h30 à 12 ou 13h mais j’étais incapable de produire quoi que ce soit d’efficace de 14 à 17h, environ. Pour mon mémoire de ma deuxième maîtrise, j’avais lâché l’affaire. J’écrivais de 22 à 3h du mat puis de 8 à 12h. Ca marchait bien.

L’obsession du manque d’énergie

La fatigue, ou du moins le manque d’énergie, a toujours été ma Nemesis. Mes périodes de grand bof sont des périodes de grand mou. Je ne déteste jamais autant mon taf que quand je suis fatiguée. La fatigue envahit mes pensées. Dès que j’ai un coup de mou, je cherche comment m’en sortir. Manger un bout ? Boire un café ? Ah non, c’est trop tard. Aller roupiller cinq minutes dans les toilettes de l’entreprise ? Et bien figurez-vous que pendant que je me torture à trouver une solution, mon travail n’avance pas. Et il suffit que j’aille à la piscine ou à la salle pour que j’aille mieux. Même juste aller marcher… Bref, je dois me dynamiser. Sauf que cet été, j’ai mal géré mon temps. Je donnais tout le matin et je n’avais plus rien pour le coup de mou de la digestion. Ces dernières semaines, je teste une énergisation fractionnée, vu que je vais plus trop pouvoir me baigner au lac. Trente minutes de stepper le matin, trente minutes d’aérobic vers 17h, une petite marche digestive à 14h et on est pas mal. Pas mal du tout.  

Courir dans les escaliers
(c) EV

      

Prévoir et s’organiser

Bref, je vais progresser sur le chemin de l’énergie en identifiant ce qui la nourrit mais aussi ce qui la pompe et que je dois éviter. Genre le travail… ahah, non, je finirai par y retourner. Mais le froid ou le chaud, par exemple. Action, réaction : on gère la couche de vêtements nécessaires, on s’assiste de quelques petits outils pratiques genre brumisateur ou bouillote. J’essaie de m’organiser aussi en fonction. Typiquement, quand je bossais, de 14 à 16h, je calais les tâches “sans réflexion”, qui ne demandent qu’un jus de cerveau limité. Il faut aussi gigoter. On reste pas assis deux heures devant son ordi. Il faut se lever, faire quelques pas. On remet un peu de jus dans la jauge. 

Halte au snoozing

Mais en vrai, il va falloir vraiment s’attaquer au coeur du problème : stop le snoozing. Je vais bosser mon rituel de lever. Ecrit-elle, sagement emballée dans sa couette.                                                                                    

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