Histoire de bidou

Histoire de bidou

Ca fait environ 4 mois que j’attends de pouvoir écrire cet article, en vérité. Mais je ne voulais rien dire tant que je n’étais pas sûre. Alors voilà, je suis arrivée à un point culminant de ma relation avec mon ventre. Je le déteste. Essentiellement parce que ça fait 4 mois qu’il me fait souffrir et que j’en ai un peu ras la margoulette. Mais même avant, mon bidou et moi, on n’était pas potes. Voici un article que j’aurais pu appeler « quand t’aimes vraiment pas une partie de ton corps ». Mais que tu es injuste avec elle.

Un beau bidou
Quand tu cherches une photo de ventre de femme, tu tournes vite en rond…
(c) Ashton Mullins

Un corps en bonne santé

De façon générale, je suis en bonne santé. J’avais pas mal de maux de tête étant plus jeune mais curieusement, à partir du moment où j’ai eu des lunettes, ça a été terminé. Rarement fiévreuse, mon ennemie a été la rhinite. Pire truc cependant car tu es épuisée mais comme t’es pas « vraiment malade », les médecins ne sont jamais chauds pour t’arrêter. Alors oui, c’est vrai, c’est rien mais j’ai mal partout, j’arrive pas à respirer. Est-ce qu’on peut m’offrir un ou deux jours de répit, quand même ? Puis y a deux ans, j’ai pris l’habitude de me pulvériser du Sterimar dans le nez tous les matins et depuis, à part quelques courts épisodes allergiques, plus rien. La fin des ennuis de santé ? Non, il reste l’hydre ultime : le ventre.

Un transit tout nul

On ne parle pas forcément ici de gros maux de ventre mais plutôt d’un transit long. Si long. Du coup, parfois, ça embouteille. Moi, je croyais que c’était pour tout le monde pareil, je n’ai appris qu’à 33 ans que ce n’était pas normal que je n’aille pas à la selle au quotidien. Ah ? Depuis, j’essaie de multiplier les astuces pour éviter les bouchons. Boire (de l’eau, hein), les pruneaux, le chitosan… Et puis en juin, nouveau stade des tracasseries de bidou : j’ai comme des points de côté dans les tripes. Gnnnnnnnnnnn. Après avoir éliminé une peur d’avoir l’appendicite, c’est parti pour la tournée des médecins. Ah oui, votre côlon est douloureux, oui, oui. Anti-spasmodiques, probiotiques et laxatifs. Et enfin la coloscopie. Mon bidou me pourrit un peu l’été.

Un bidou bien trop stressé

Fin août, je vais voir une gastro qui me palpe et me sort péremptoire : « vous avez une colopathie bipôlaire, c’est le stress ». Je lui demande si je dois suivre un régime spécifique, prête à manger ce qu’on me dit pour ne plus avoir mal, sa réponse « non, détendez-vous ». Mmm, je suis en plein achat immo avec des gens qui traînent et je dois choper une rupture conventionnelle, d’où je me détends, moi ? Surtout que je doute un peu : même en vacances, j’ai des douleurs. Je mise donc tout sur la coloscopie. Ca va pas être un super moment mais au moins, je saurai. Alors rapidement sur la coloscopie : le pire est avant. Une fois que vous avez avalé vos 4 litres de solution et vidé ce qu’il y avait à vider, le plus dur est passé. Après, tout se passe sous anesthésie. Je me souviens même pas qu’on m’ait anesthésiée, perso. On m’a mise en salle d’opération, j’ai dit bonjour aux gens et après, on me remontait dans ma chambre. Et le verdict ? J’ai rien sauf un polype bénin et… un méga dolicho-colon. J’ai un côlon trop long et hyper contracté, d’où mes soucis de bidou évoqués plus haut. Ah. Donc je dois me détendre pour aller mieux. Et c’est tout. Je.

Se détendre
(c) Toni Reed

S’adapter plutôt que de lutter

C’est marrant comme j’ai jamais aimé mon ventre que je trouvais trop gros. Même au plus bas de mon poids, je l’ai pas aimé. Jamais. Faut dire que l’imagerie populaire n’aime que les ventres plats. Tu peux avoir un cul volumineux mais pas le ventre, déso. Alors pendant des années, j’ai tout fait pour essayer d’en perdre. Y compris des abdos qui cassent le dos. Plus toutes les solutions pré-citées pour s’assurer que la machinerie fonctionne. Sauf qu’en fait, c’était impossible. Ahah. J’ai un gros côlon et quoi que je fasse, il sera là. Et non, je vais pas me faire opérer pour enlever les bouts de trop si j’ai pas un impératif médical. Là, du coup, je passe au CBD pour voir si ça m’apaise et je scrute ce que je mange. Genre trop de crudités, ça se paie super cher. Et l’autre jour, je l’ai un peu trop tordu en yoga, j’ai eu mal toute la nuit. J’essaie de m’adapter vu que mon méga dolicho-colon, je l’ai pour la vie. Youpi !

Accepter son corps comme il est, même s’il n’est pas à la mode

Mais j’écris pas cet article pour dire que j’aime pas mon bidou et que j’ai un peu mal. On s’en fout. Ca servira éventuellement à une personne passant par là et connaissant les mêmes troubles mais sinon… Non, cette histoire de bidou me turlupine car j’ai passé des années à lutter contre… ce que je suis. J’ai voulu punir mon corps pour ce qu’il est. Ce qui n’a pas dû arranger les choses, au passage. Croyez pas que le diagnostic est une surprise en plus : ma mère et ses sœurs sont pareilles, mon grand-père avait le même souci. Je savais donc que je risquais d’être mangée à la même sauce mais, malgré tout… En fait, n’est-ce pas là la voix du « bodypositif » ou du moins du « body neutrality » ? Mon ventre ne correspond à aucune mode. J’aurai toutes les difficultés du monde à le changer. Du coup, bah autant faire avec… Et s’acheter de quoi bien le bichonner. Genre des pantalons de grossesse car, de l’avis général « y a rien de plus confortable ». Ah oui parce qu’en ce moment, je réfléchis beaucoup à ma mode perso… Et pas que sur les chemises. Même si je suis vraiment obsédée par ça depuis quelques temps.

Un jean de grossesse
En plus, j’aime bien avoir le ventre au chaud en hiver, c’est pas parfait ?

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