Quand l’horizon des possibles est infini

Quand l’horizon des possibles est infini

? JEMLa semaine dernière, je suis allée voir Barbie. Un super film que je recommande très chaleureusement parce que c’est drôle, le rythme est bon et c’est une ode intéressante à la sororité. Bon, j’ai des bémols. Genre l’arc Ruth Handler mais hé, c’est quand même un film Mattel. Mais globalement, c’était chouette. Mais je ne suis pas là pour vous faire une critique ciné, je le ferai peut-être sur Raconte-moi. Là, je vais vous parler d’un sujet précis du film qui m’a enthousiasmée de fou parce que ça résonne fort fort avec ma vie : quand l’Horizon des possibles est infini. C’est à dire quand tu es libre de choisir ton chemin.

Barbie et l'horizon des possibles

 

Quand je pouvais tout être

Je ne spoilerai pas en disant que Barbie est un film initiatique ou l’héroïne part en quête d’elle-même. Y a même un petit road trip et tout. Et moi, j’adore ça, partir en quête de moi-même. L’an dernier, après une grosse déception professionnelle et une grosse fatigue sur le sujet, je suis partie dans un bilan de compétences. J’ai adoré particulièrement la phase d’exploration qui consistait à réfléchir à ses points forts, ses points faibles, ses talents, ses envies… J’ai adoré parce qu’à ce moment-là de l’histoire, mon horizon des possibles était illimité. Ce côté “tu peux devenir ce que tu veux”. J’ai aimé cette petite période de ma vie où je pouvais tout imaginer. Et moi, j’imagine beaucoup. Aujourd’hui encore… Avec cet espoir fou de trouver enfin sa place. Tiens, sujet d’article, ça.

Quelle joie d’imaginer sa vie

Evidemment, la réalité est taquine et force est de constater qu’on ne peut pas tout faire. Il y a des réalités auxquelles on ne peut échapper. Pendant mon bilan de compétences, je faisais partie du groupe Facebook où pas mal de coachés venaient un peu raconter leur vie. Et beaucoup expliquaient que leur rêve, souvent se lancer à leur compte dans un commerce ou dans du coaching, se heurtait à la réalité. Genre nourrir les enfants. Moi, je n’ai pas d’enfants donc ça ne rentre pas dans l’équation. Juste des chats à nourrir et un prêt à rembourser. Encore treize ans, youhou. L’argent reste un sujet. J’aurais hérité d’une grosse somme, peut-être que j’aurais tenté l’aventure de la ferme du bien-être ou du mini-golf dioramiste mais tel n’est pas le cas. Ou du salon de thé loisirs créatifs. Je vais écrire un article sur le sujet aussi, tiens. Trop d’idées d’articles en ce moment, ça se voit que je suis libérée, délivrée du travail. Enfin, j’y retourne en septembre car j’ai déjà retrouvé du taf mais en attendant… Imaginer sa vie, quelle exaltation.

Excitée par l'horizon des possibilités
(c) Kevin Schmid

Accro à la « nouvelle vie »

Et je suis assez accro à la perspective “nouvelle vie”. J’en ai déjà parlé lorsque je débutais mon dernier taf en mode “bon, je vais arrêter de bouger et la vie va me paraître longue”. Ahaha, si tu savais, ma vieille… Ces derniers temps, justement, je repense à une série que j’ai matée y a quelques années et que j’avais vraiment aimé, Crazy Ex Girlfriend. Où nous avons un personnage qui plaque tout sur un coup de tête tellement elle déteste sa vie. Et la plupart des personnages qu’elle va croiser sont aussi en quête d’eux-mêmes, de ce qu’ils sont et aimeraient vraiment faire. Y a notamment Heather, l’éternelle étudiante qui apprend un jour qu’elle a fini tous les cursus de la fac et qu’elle doit maintenant voler de ses propres ailes. Oh mais je suis totalement une Heather. Parce qu’on le sait, choisir, c’est renoncer. J’aime ces moments où je rêve ma vie. Comme quand j’étais enfant et qu’on me demandait ce que je voulais faire plus tard et que je répondais rarement deux fois la même chose…Selon mes lubies du moment.

Un shoot d’optimisme

En vrai, ce que j’aime dans cet horizon des possibles qui s’offre à moi, c’est l’optimisme. Je dis parfois par ici que je suis triste d’avoir perdu la confiance en moi que j’avais plus jeune. Quand je pensais que je pouvais tout faire dans la vie. Aujourd’hui, je suis la reine du “Mais” et du “Bof”. Typiquement, ma lubie du moment, c’est l’infographie au service du data journalisme. Je me plais à rêver que j’arrive à développer une petite activité là-dessus. Chercher des infos, ok, je maîtrise. Je sais trafiquer des trucs mais je passe par du Powerpoint art pour créer deux ou trois illustrations et je suis un peu lente sur le sujet. Il faudrait que je reprenne Illustrator en main. Il y a des trouzaines de cours sur le sujet en ligne. Et si je souhaite en faire des vidéos, même chose avec After effect. Mais. Le fameux mais. Ca commence par “mais en quel temps. Puis “je sais pas s’il faudrait pas que j’achète du matériel”. Genre pour faire des vidéos, le premier truc à acheter, ce serait un micro. Sauf que je vais pas acheter un micro si je suis pas sûre de m’en servir alors je vais pas dépenser 35 € pour ça”. Ok, 35 €, c’est pas cher mais si on essaie d’arrêter d’acheter tout et n’importe quoi, voilà. Donc j’ai des “mais” à la pelle en m’inventant des obstacles, des objections. 

Se créer des obstacles
(c) Google DeepMind

La redescente est dure

Et puis y a le “bof”, le “à quoi bon”. Mais s’il le faut, personne ne regardera jamais mes vidéos. Ou peut-être qu’en bossant un peu sérieusement, j’arriverais à avoir un truc qui roule à peu près et que je pourrai faire des piges. Comment savoir ? Quand tu en es à la phase de l’horizon des possibles, toutes ces considérations un peu matérielles et chiantes n’existent pas. Je peux imaginer un petit salon créatif agréable qui sent bon le crumble rhubarbe. Ou des émissions avec des animations fluides qui expliquent le monde à coup de chiffres et de faits. Je peux même imaginer que je me compose une petite musique, tant qu’on y est. Non, là, je vais trop loin. J’ai fait un an de violoncelle et je savais à peine lire les notes sur une partition en clé de fa alors bon…  En fait, cette exploration de l’horizon des possibles, c’est ta version de toi full optimiste, avant que ta part chiante et sombre ne vienne t’expliquer que non, non, c’est pas réaliste. Alors des fois, oui, c’est pas réaliste. Certaines personnes du groupe de bilan de compétences expliquaient que leur métier de rêve, c’était psychiatre mais qu’elles avaient pas dix ans à investir dans des études. Par exemple. Moi, j’ai envie de me trouver des cours du soir d’infographie mais… ça devient impossible de trouver quoi que ce soit sur Google. Tout est trusté par des écoles privées un peu à la con. Je vais finir sur openclassroom ou Udemy et basta. 

Barbie et Ken sont chanceux

Bref, j’ai été exaltée par la chance qu’avaient Barbie et Ken de se trouver, de partir à leur propre rencontre et d’être dans cet élan d’optimisme qui te permet de passer en revue tout ce que le monde a à t’offrir avant que ta version chiante ne vienne tout casser. Ou tu peux t’imaginer pâtissière, infographiste, chef d’entreprise ou ce que tu veux. L’horizon des possibles est infini. Merci Barbie de me l’avoir rappelé. Je ne pensais pas trouver ça en venant te voir. 

 

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