La puissance du flow
Chaque situation complexe peut recéler sa part de grâce. En ce moment, je vis de purs moments d’exaltations. Alors que mon chômage arrive à grand pas (et encore, pas assez à mon goût), je me sens excitée par ce que je suis en train de vivre. Pas le chômage, non, mais le bilan de compétences et le champ des possibles actuellement ouvert devant moi. Evidemment, le doute profite du moindre interstice pour venir me mordre. Evidemment que je kiffe actuellement ce qui est en train de m’arriver mais dans trois mois, je serai en PLS car mon avenir sera plus flou que jamais. En attendant, je découvre des notions cools et notamment le flow. Alors c’est pas vraiment une découverte en soi mais cette semaine, j’ai eu à répondre à des questions sur mon flow pour mon bilan de compétences et je me suis dit que ça ferait un bon article.
C’est quoi le flow ?
Alors commençons par la base. Le flow, c’est quoi ? C’est un élan, une vague qui vous emporte, grosso merdo. En yoga, c’est cette fluidité de mouvements mais c’est pas mon sujet, là. Dans le bilan de compétences, il est donc question de flow. Et rien à voir avec une quelconque souplesse, nan nan. Ici, le flow est presque une transe. Vous savez, quand vous vous plongez dans une activité que vous aimez et que vous perdez le fil du temps ? Ca, là, le flow. Et je réalise à quel point je kiffe ça. Du coup, après cet exercice sur le flow, je me suis dit que j’allais en faire un article car cet état rend tout le monde heureux et qu’ici, on est là pour parler des jolies choses. Et qu’est-ce qui peut rendre une vie plus jolie que ces activités qui nous absorbent en entier, nous arrachant à notre vie quotidienne pour nous transporter dans un univers propre ?
J’aime créer
C’est quoi, votre flow ? Moi, je réalise à quel point je m’épanouis dans la création. L’écriture, oui. Mais aussi le Powerpoint art ou la construction de trucs. Y compris de Lego. Est-ce que les Legos sont de la création ? Ca se discute mais ça me met dans cet état de transe où le temps passe si vite que je n’y fais plus attention. Là, je viens de me lancer dans une construction de maison de poupées que l’on monte pas à pas avec des trucs que tu trouves chez le marchand de journaux. Je sais que le truc va me coûter un bras in fine mais j’ai envie d’apprendre des techniques du genre. Car si je ne sais pas encore quel sera mon prochain intitulé de poste, je sais une chose. Je veux un taf qui me permette d’avoir du temps de libre. On en reparlera. Mais dès que je me lance dans ce type d’activités, je perds la notion du temps… et je suis heureuse.
Offrir de l’air à son cerveau
Et je crois que tout ça, c’est une question de cerveau. Dans la liste des choses que j’aime faire et qui me rendent heureuse, j’ai toutes ces activités artistiques mais aussi le sport. Attention pas n’importe quels sports, hein. Pas ceux où je galère. Ceux qui occupent mon corps pendant que mon esprit volète là où le vent le mène. Pour moi, ça veut dire la marche, la nage et, je l’espère, bientôt le vélo. Je ne suis pas totalement déconnectée du monde, notez. Mais je me surprend à rester attentive à mon environnement tout en pensant à autre chose. C’est le cas du vélo où je reste encore stressée car je reprends au bout de 20 ans et je réalise que je ne sais pas vraiment faire du vélo mais dans les zones sans difficultés et sans trop de circulation, je savoure le paysage sans me vautrer dans le premier nid de poule tandis que mon esprit pérore dans son coin. Idem pour la marche. Jeudi, je suis partie très tôt au bureau car mon mec allait sur Paris. 1h15 de marche en écoutant un livre audio, tout en me racontant mes propres histoires, laissant mon esprit bondir d’idées en idées. J’ai le même phénomène quand je créé ou quand je construis. Même si je me mate une série en même temps, mon imagination fait des saltos. En fait, mon cerveau, c’est trop un enfant hyperactif.
Pas le temps de ruminer
Mais du coup : occupation intéressante ou stimulation du corps, écoute d’un programme et imagination en roue libre… Hé oui, il n’y a plus la place pour ruminer. Et vu ma propension à ruminer contre mon actuelle boîte tellement ils m’ont déçue, c’est du tout bénef. Et cette “astuce”, je la connaissais de la sophrologie. Alors oui, fake med et ce que vous voulez mais la sophrologie part d’un concept tout con : occuper le cerveau. Il y avait beaucoup d’exercices de respiration : inspirer sur quatre, expirez sur huit, imaginez un carré… Il y avait eu un exercice de marche aussi dont je me souviens peu mais qui exigeait une grande concentration. La sophrologie propose tout simplement d’envoyer le cerveau sur un autre terrain. Compte quatre, compte huit, imagine-toi dans un joli endroit. La sophrologie, c’est ni plus ni moins que de donner un nouveau jouet à ton cerveau pour qu’il abandonne le tout moche qui n’arrête pas de le blesser. L’hypnothérapeute que j’avais vu m’avait expliqué peu ou prou la même chose. Pas besoin d’aller voir un.e professionnel.le pour entrer en transe. Ca arrive dès qu’on est très concentré sur quelque chose. On revient au concept du flow. Je me souviens d’ailleurs de ce jour où, en allant voir l’hypnothérapeute alors que je venais d’avoir une épiphanie (“je dois quitter Paris”), je me suis retrouvée devant sa porte sans me souvenir du trajet. Parce que j’étais tellement en transe sur mon projet que mon cerveau n’a pas trouvé utile de traiter le reste. Le flow.
Un boulot qui te plonge dans le flow ?
Et là, vient la promesse. Trouver un boulot qui te met dans le flow. Cet état de grâce qui me motive et rend la vie plus belle au quotidien. Ah, revoici la pensée limitante du travail qui ne peut rendre heureux car la contrainte. Et la toxicité ambiante. Pourtant, dans ma carrière, j’en ai eu des moments de flow. Ces moments où je me plongeais dans une activité et que je craquais le truc. Cette exaltation d’avoir trouvé un chemin que je ne connaissais pas. J’avais particulièrement ça sur tout ce qui touchait le social listening. Patiemment, je classais mes mots-clés et soudain, la voilà, l’histoire. Mon cerveau est tout fier d’avoir trouvé. Un peu comme les Pédantix et autres Pedantle pour lesquels je suis en train de développer une telle addiction que j’envisage de tester une version italienne, si elle existe. Parce que c’est la troisième langue où je peux à peu près me dépatouiller. Addict, je vous dis.
Du flow, du flow, du flow !
Bref, je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait. Je ne suis pas certaine de réaliser à quel point je suis partie sans trop de filets dans cette aventure mais ça faisait trop longtemps que je l’avais en tête. Si je ne sais pas quelle carrière je choisirai demain, je sais une chose. Je veux pouvoir croquer du flow régulièrement. Pas juste entre deux burn-outs. D’ailleurs, ça tombe bien : cet été, mon programme, c’est 100% le flow.