De l’inutilité des angoisses d’anticipation

De l’inutilité des angoisses d’anticipation

Et comment ça va être mon nouveau challenge de m’en débarrasser, ce qui va être coton. Je suis d’un naturel angoissé, on ne va pas se mentir. J’ai peur de pas mal de choses. Peur de l’accident, par exemple. Peur d’avoir mal, au sens propre comme au sens figuré, peur de mal faire, peur de rater un truc. J’ai même peur d’avoir peur. Je vais en faire un article du peur d’avoir peur. Et comme je suis, en parallèle, la reine du petit vélo dans la tête, autant te dire que les angoisses d’anticipation, je connais.

Je veux me débarrasser de mes angoisses par anticipation
(c) Boram Kim

Y a des trucs qui pourraient mal se passer

Bon ok mais c’est quoi,  les angoisses d’anticipation ? C’est simplement se stresser sur le fait que tout pourrait ne pas bien se passer. Ce que moi, j’appelais jusqu’à présent “prévoir un plan B” et que je trouvais plutôt positif. C’était ce que j’avais mis en place lorsque ça commençait à sentir la croquette chez Vinyl volume 1. Et même chez Vinyl volume 2, j’avais commencé à envisager que l’histoire allait tourner court. J’avais prévu le coup. Bon, j’avais cru qu’ils me jetteraient au bout de ma deuxième période d’essai mais du coup, quand la nouvelle est tombée, je n’étais pas si désemparée. Prévoir me rassure. Plan A, plan B, plan C. Tout va aller.

Anticiper, oui, se stresser, non

Sauf que ma psy, elle n’est pas trop d’accord avec mon analyse. Anticiper, oui, c’est bien. S’angoisser de choses qui n’arriveront pas forcément et sur lesquelles on n’a pas le contrôle, là, par contre… Voilà la clé. Tu auras beau anticiper toutes les possibilités, tu n’as pas de levier sur certaines choses. Par exemple, j’étais heureuse d’amener mon copain en Dordogne parce que c’est beau mais j’avais peur qu’il soit déçu. Bon, il ne l’a pas été, je vous rassure. Mais la psy a appuyé dessus. Et alors ? Je ne peux pas contrôler ce qui lui plaira ou non. Je veux dire, je connais ses goûts, oui. J’y suis attentive. J’ai essayé de nous trouver des visites et activités qui nous conviennent à nous deux. Mais s’il avait été déçu par une visite, qu’aurais-je pu y faire ? Surtout qu’il ne me l’aurait pas reproché. Il n’a pas été fan de Malte, par exemple… mais moi non plus. Enfin, comme lui, j’ai eu des coups de coeur comme La Valette ou l’île de Gozo et on a tous les deux détesté San Giljan. Mais ça ne nous a pas empêché de passer de bonnes vacances car… bah on était tous les deux et c’est déjà bien.

La Valette, une beauté

Passion ne jamais décevoir les gens

Les vacances, c’est vrai que c’est limite un challenge pour moi. Dès qu’on part à l’arrache, aka “j’ai pas potassé notre lieu de villégiature”, je me le reproche. Imagine, on va passer une semaine à rien faire, horreur. Alors qu’on l’a fait et… bon, c’était un peu nul, essentiellement parce que le coin était sans intérêt et qu’il a plu. Mais sinon… Et puis j’ai tendance à oublier qu’on est deux, dans cette histoire. Les vacances, je présente le plan avant de réserver quoi que ce soit. Tout est discutable. Je ne suis pas responsable de ce que ressentent les gens. De la même façon, quand j’ai perdu mon dernier taf, j’étais stressée par ce que mes parents allaient penser. Comme quand j’ai démissionné du taf d’avant parce que c’était horrible. Leur réaction à ma démission “oh bah tu dois savoir ce que tu fais”. Leur réaction à ma fin de période d’essai “Oh bah tu trouveras un nouveau taf en septembre”. J’avais peur de les décevoir mais je crois qu’ils ont fini par s’en foutre un peu, finalement. Déjà, ils ont jamais trop compris ma carrière (moi-même…) mais vu que je m’en sors à chaque fois… 

J’ai peur de l’accident

Et puis y a les angoisses d’anticipation un peu plus paralysantes genre les accidents. Un accident, par définition, ce n’est pas quelque chose qui s’anticipe. Tu peux faire en sorte d’être la plus irréprochable possible dans ta conduite, par exemple, tu ne maîtrises pas tous les paramètres. C’est souvent ce que je dis à mon mec quand je réclame qu’il m’envoie un message quand il sort le soir en vélo pour me dire qu’il est arrivé à destination et me prévenir quand il repart. Ce n’est pas que je ne lui fais pas confiance en tant que cycliste… Plutôt que je ne fais pas confiance aux automobilistes. Surtout quand on sait à quelle vitesse ils peuvent vriller. Ou juste parce que passé une certaine heure, ils ne sont plus si sobres. Oui, un accident, c’est chiant. Je me suis croûtée deux fois en vélo cet été. Et quand je dis croûtée, c’est au sens propre. Alors oui, le premier jour de taf, je suis arrivée avec un pansement façon couche culotte sur le coude pour cacher les plaies moches. A l’arrivée, rien de cassé. Je continue à faire du vélo parce que niveau temps de trajet, c’est imbattable. Et oui, ça a fait mal. Mais ce sera rapidement un mauvais souvenir. Merci le cicalfate.

Poser un pansement sur une blessure
(c) Diana Polekhina

Une angoisse qui paralyse

Oui, j’angoisse par anticipation pour tout et ça me paralyse. Je ne tente rien parce que je prévois l’échec et ça me mine. J’aurais pu considérer l’échec de Green ! pour ce que c’est : un pari qui était quand même bien osé. Les heureux élus en auto-édition sont très peu nombreux et j’aurais dû le voir comme un “après tout, on teste et on voit”. Mais j’ai angoissé par anticipation sur le fait que ça n’allait pas marcher et ça m’a paralysée très vite. Là, j’en suis à ne plus oser rien faire de mes écrits de peur… qu’on me juge. Que ça va forcément rater, qu’on va penser que je suis une ratée. Alors que souvent, il est prétentieux de croire que les gens ont un avis sur vous. La plupart ne savent pas vraiment que vous existez. Et encore une fois, je ne suis pas responsable de ce que les gens pensent de moi. Surtout que ça n’a pas d’importance l’avis de gens qui ne font partie de ma vie qui via un réseau social, que je ne croiserai jamais…

Objectif allègement

Ma psy m’a dit un truc, un truc important “il faut vous débarrasser de ça car ça crée une charge mentale pour rien”. Ah, la charge mentale, mon hydre. Du coup, quand on me dit “se débarrasser des angoisses d’anticipation, c’est dézinguer de la charge mentale”, forcément, ça fait envie. Tout ce que je peux m’alléger, je prends. Maintenant, il faut que je me trouve une méthode, un truc. L’angoisse me pèse de plus en plus au quotidien, je crois. Je me fais des montagnes de rien, je me fatigue. Et c’est à l’opposé de ce que je veux dans ma vie, à savoir de l’énergie et de la sérénité. Du coup, je vais chercher des méthodes d’apaisement. Et si je trouve, je vous dis. 

2 Replies to “De l’inutilité des angoisses d’anticipation”

  1. Je crois qu’on a exactement le même mode de fonctionnement, et je confirme que c’est très paralysant (dans mon cas, ça complique énormément le fait de chercher un nouveau job vu que j’angoisse sur tout ce qui pourrait être potentiellement moins bien que dans l’actuel…). Et du coup, je n’ai aucune solution à proposer, mais par contre je serai attentive à voir si tu en trouves!;-)
    Bon courage en tout cas!

    1. Ahah merci.

      Oui, tu penses bien que si je trouve un truc, ça sera forcément ici ! Niveau « vie plus jolie », se débarrasser des angoisses, ce serait le graal. Surtout que là, ça commence vraiment à me fatiguer

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