Is this burn-out ? Oh merde, oui…

Is this burn-out ? Oh merde, oui…

Un article sur le burn-out dès le lundi pour mal commencer la semaine ? Et ouais mais je suis clairement en plein dedans et j’ai beau avaler ma pilule de CBD tous les matins, je suis submergée. Par la préparation du déménagement, par les travaux qui n’ont toujours pas commencé alors qu’on emménage dans un mois et qu’il faut refaire le plancher, la salle de bain et la cuisine. Et surtout mon boulot actuel. Celui qui sait que je pars dans 19 jours ouvrés mais qui ne m’épargne rien. Ouais, je suis en burn-out total. Et je vais reprendre une pilule de CBD, des fois que…

En plein burn-out
(c) Abbie Bernet

Tout me crame

Alors, pourquoi je parle de burn-out aujourd’hui ? Pour chouiner ? Non. Parce qu’à un moment, si je dois prendre des décisions pour régler les problèmes, ça ne vous concerne pas. Déjà, je lâche du lest. Je suis passée du “je veux un appart fini pour notre emménagement fin décembre vu qu’on a commencé le travail avec l’entrepreneur début septembre” à “j’aimerais avoir une salle de bain fonctionnelle avant le début de mon nouveau taf, le 10 janvier”. Ah oui, j’ai trouvé un nouveau taf, aussi. Un peu par accident et j’en parlerai plus tard, sous le prisme d’un éventuel traumatisme post-traumatique. Lol. Bref, déménager à 600 kilomètres, c’est un peu le stress. Surtout quand ni le déménageurs ni l’entrepreneurs ne me répondent. Mon ventre est en train de crever. Mais vous rajoutez à ça un boulot de forcené avec des N++ franchement cons comme des balais… Je suis cramée.

Une fatigue anticipationnelle

Voilà, je savais que ça allait arriver, j’y suis. Mais du coup, quitte à être en pleine tempête, je vais vous donner deux ou trois symptômes du burn-out parce que ça peut vous aider A comprendre que vous êtes en plein dedans par exemple. Alors le premier symptôme un peu obvious, c’est une fatigue qui traîne. Une mauvaise fatigue. Je suis fatiguée mais pas tant physiquement. J’ai repris le sport, j’ai même plutôt la patate. Ma fatigue est plus… anticipationnelle, on va dire. Je deviens incapable d’organiser le moindre truc tant tout me paraît physiquement au-delà de mes forces. Première victime : ma vie sociale. Parce que je ne pense pas au bon moment que je vais passer mais au fait que je vais devoir rentrer tard. Ohlala, non, laissez-moi dormir please.

Je veux dormir
(c) Tony Tran

Autant de concentration que mon chat

Mais ça, encore, c’est pas grand chose. Symptôme n°2, l’incapacité à me concentrer. Enfin, j’arrive à me concentrer dans la condition seule et unique de ne pas être dérangée. Or je travaille dans un open-space… Oui, quatre jours sur cinq parce que le télétravail, c’est un truc de branleurs, tu comprends. Je les déteste. 19 jours, 19 jours… Donc entre l’open space et sa vie, les mails qui tombent à vitesse grand V… Surtout les putains de bizz dev qui m’écrivent tous le lundi, pire jour pour moi. Et en prime ma cheffe qui vient me déranger toutes les cinq minutes avec ses question ineptes et qui me demande “de creuser” car mes réponses ne suffisent jamais. Genre vendredi, j’avais prévu de me la couler douce. J’ai passé la journée à sortir des chiffres pour lui expliquer que, non, le mauvais chiffre d’affaires sur le site n’était pas dû à mon travail mais à celui de nos devs. Fous-moi la paix.

Mon chat
Rien à voir mais j’adore cette photo

Tout commencer, ne rien terminer

Et donc cette relative incapacité à me concentrer aboutit à une incapacité à travailler correctement. Typiquement, je suis sur cinq tâches en même temps et je n’arrive à rien terminer. Je zappe de l’un à l’autre à une vitesse hallucinante sauf que je fais mal ou pas. Je commence un mail et l’envoie 3h après en panique en mode “ah oui, je devais faire ça”. C’est mon letmotiv “ah oui, attends, je le fais de suite” sur des tas de trucs que j’oublie. Surtout que comme je suis la seule à maîtriser pas mal de bails dans ma boîte, je file des coups de main toutes les deux minutes. Je ne m’en sors plus. Je suis à la bourre sur tout. Après, le fait que je sois la seule à pas avoir été doublée par une junior et ne pas avoir eu d’alternant pendant quatre mois car la RH m’en a perdu deux que j’avais trouvé, ça doit pas aider. 

La moindre sollicitation est de trop

Et du coup, je suis sur les nerfs. Au point que chaque mail me fait péter un câble. Même pas pour son contenu. Juste recevoir un mail me rajoute une couche de stress. Encore un truc que je dois traiter. Encore un truc où y a que moi qui peut répondre, qui peut gérer. Je suis noyée, littéralement. La moindre demande me plonge dans une angoisse folle, surtout que je n’avance efficacement sur rien et que j’en ai assez de tout mettre en pause pour répondre à des demandes urgentes. Pour me faire ensuite rappeler à l’ordre parce que j’ai pas tout fait. 

Tout devient impossible

Et l’une des conséquences de tout ça, c’est mon incapacité à conserver un minimum de relations sociales. Typiquement les emails. Perso, j’entends. J’ai des mails auxquels je dois répondre depuis des mois. Des mails où trois lignes suffiraient mais j’en suis incapable, je n’ai littéralement plus l’énergie. J’ai une amie qui m’a écrit un mail un peu triste sur sa vie, ça fait dix jours que je dois lui répondre et que je ne le fais pas. Ca fait dix jours que je dois envoyer une liste de Noël pour ma soeur et je ne le fais pas. Parfois, je me dis que je devrais envoyer un petit whatsapp à quelques personnes pour prendre des nouvelles… mais je ne le fais pas. Parce qu’une fois assise à mon bureau dans cet open-space des enfers, je suis plus capable. Et le soir, je suis trop fatiguée. Actuellement, je lis un petit roman poche, 300 pages. J’étais partie sur un “oh, il va me tenir la semaine”. Sauf que je parviens à peine à lire dix pages avant de m’effondrer.

S'endormir en lisant
(c)Fa Barboza

S’isoler car on ne supporte plus rien

Pour finir sur la vie sociale, c’est un vrai indicateur. A surveiller chez vous mais aussi chez vos collègues. Quand on est dans le burn-out, on s’isole. Moi en tout cas mais j’avais repéré la même chez ma collègue Hyacinthe dont j’avais parlé sur Citizen. On s’isole pour plusieurs raisons. D’abord par manque d’énergie et notamment d’énergie sociale. Mais aussi par honte d’être autant débordé et également par rancoeur. Moi, en tout cas. Je suis saoulée de voir que mes collègues finissent plus tôt, prennent plus de pause, etc. Et surtout me refilent en permanence le bébé parce qu’ils ne savent pas faire. Ou ne récupèrent pas les sujets que je suis censée laisser car, hé, je suis encore là.  Je rigole d’avance car je pense que mon départ va leur coûter plus cher que de simples indemnités minimales. Du coup, le midi, je pars souvent à la salle ou me balader pour ne pas parler. Surtout que là, ils flirtent à balle donc la différence d’énergie, je ne peux pas.

Reconnaissez les signes !

Donc en résumé : si vous êtes fatigués au-delà du raisonnable, incapables de vous concentrer correctement et que vous ressentez une certaine honte doublée d’une envie de ne plus fréquenter vos collègues pour des raisons autres que “je les trouve un peu cons” (c’est un droit), y a des chances que ce soit un burn-out. Rajoutez à ça quelques petites maladies chroniques (ventre douloureux et déséquilibre de l’oreille interne pour moi, le ventre aussi pour Hyacinthe, une infection des reins ou une flambée d’acné pour deux autres de mes collègues) et… oui, c’est un burn-out. Et encore, dans mon cas, je m’en sors pas si mal. J’arrive encore à écrire, faire du PPT art ou m’investir dans la comédie musicale. Sans doute que c’est précisément ce qui me sauve, d’ailleurs. 

Aucun taf ne mérite qu’on y perde notre santé

Et n’oubliez jamais : personne ne peut être à plus de 100% de ses capacités sur du temps long. Déjà 100% sur un temps long, ce n’est pas gérable. Si vous êtes submergés, posez-vous la question : est-ce que tout le travail que l’on vous demande est raisonnablement faisable par une seule personne. Et il se passe quoi si, demain, vous vous arrêtiez. Car souvent, dans le monde pro, l’urgent n’est jamais si urgent. Genre le truc que vous avez fini à 23h en panique et que personne ne regardera jamais. On note pour finir : vos managers auront toujours plus besoin de vous que vous d’eux. Si y a de l’abus, on va voir son généraliste et on s’arrête, histoire de rappeler ce petit fait. Aucun boulot ne méritera jamais que vous perdiez la santé, surtout ceux où on ne sauve personne. 19 jours ouvrés et je me demande vraiment si je vais pas me faire arrêter avant la fin. 

3 Replies to “Is this burn-out ? Oh merde, oui…”

  1. Oh mais oui fais-toi arrêter, de ce que je lis tu es à bout ! Et ça ce n’est pas acceptable, SURTOUT pour un emploi que tu quittes dans quelques jours.
    Une charge mentale professionnel à zéro, du temps pour ton déménagement et quelques jours de vrai repos te permettront de répondre à tes proches avec plaisir.

    Je connais ça, je fais un total rejet des emails/whatsapp et textos de ma vie perso (à cause de touts ceux que je suis obligée de gérer pour le travail) et du coup comme toi, je n’arrive pas à envoyer 3 pauvres lignes à ma soeur pour les cadeaux de Noël de mes filles et de mes nièces.
    Alors bon, quand on adore son taf – ce qui est mon cas – ça peut encore s’accepter. Dans ta situation j’ai vraiment envie de te conseiller de tout lâcher… en tout cas prends soin de toi et bon courage pour ces quelques jours à tenir !

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