J’ai osé pour vous… chanter sur scène

J’ai osé pour vous… chanter sur scène

Et jouer la comédie et même danser. Avec un vrai public, oui ! Et vraiment… Faut que je vous raconte parce que c’est pas anodin comme histoire. Surtout que bon, la comédie musicale, ça fait deux ans que j’en fais et que je m’étais lancée pour me confronter au stress d’une représentation en public. Sauf que, foutu Covid oblige, j’avais encore rien joué. Et samedi matin, encore, à quelques heures de la représentation, je restais dubitative. Moi, chanter sur scène ? 

Chanter sur scène
(c) Forja2 Mx

Une représentation que je n’aurais jamais cru voir venir

Petit rembobinage rapide pour bien comprendre mes doutes. Septembre 2019, je m’inscris donc aux cours à l’AICOM. Puis en janvier, je rejoins une autre asso pour une représentation de Starmania. Ma comédie musicale préférée qui a hanté ma jeunesse et dicte la plupart de mes écrits encore aujourd’hui. Fin janvier 2020, la situation est la suivante : je vais monter sur scène deux fois. La première pour jouer Cristal dans l’acte 1 Starmania et pour un medley sur Heathers, comédie musicale que j’adore également. Et puis la vie a été joueuse et j’ai rien joué du tout. En septembre, je décide de poursuivre avec l’asso avec qui j’avais bossé Starmania pour monter un spectacle de bout en bout. Et patatras, reconfinement, des cours en visio… Ca pue.

Une année en visio ou presque

Mois de mai. On peut enfin reprendre en présentiel et on fait comme on peut. Le 09 mai, nous voici de retour en salle ! Concrètement : rien n’est monté, on maîtrise plus ou moins nos solos, reste tous les chants chorals à faire, les mises en scène, les chorés à terminer. Et on perd une soldate dans la bataille donc redispatch de ses interventions entre nous. Concrètement, il nous reste 4 jours de répétitions en tout et pour tout plus un peu du jour J. Dans ma tête résonne un énorme “abort, abort !”. Mais on continue. On avance. Début juin, les scènes jouées galèrent, je ne maîtrise pas mon texte et une chanson en particulier, les chorés patinent. Mais on avance. Je réalise l’affiche définitive du spectacle et je suis un peu fière du résultat. Même si j’ai dû le faire le même week-end que mon cas pour l’agence qui ne m’a pas prise. Tout ce stress.

Affiche comédie musicale

Une douleur suspecte…

Juin. Après un week-end de répétition incluant un filage tellement bordélique que bon, voilà, on approche du D day. Une consigne : faites gaffe au covid, hyper vigilance. Moi, je veux bien, mais j’en fais quoi de mes collègues qui discutent sans masque dans l’open space ? Mais surtout… j’ai mal. Physiquement, j’entends. Un point douloureux dans le ventre… à droite… Bon, ici, je vais mobiliser deux savoirs un peu tangents. Ma soeur a eu l’appendicite en 1992, à peu près, et j’ai regardé Urgences. Du coup, mon ventre n’était pas dur et je sais que ça doit faire mal quand on plie les jambes et moi, j’ai pas ça. Mais je peux pas dormir sur le ventre car j’ai une douleur sur la droite. Je commence à paniquer un peu. J’étais prête à l’éventualité qu’on ne joue pas parce qu’un d’entre nous allait tomber malade mais je ne voulais surtout pas être cette l’un d’entre nous. Mais non, tout va bien, c’est juste une colite, ahahah. J’ai pris rendez-vous chez le gastro.

Plus ça approche, moins je gère mon rôle

Bref, vendredi, répètes, répètes. Je suis pas ouf sur mon texte, je me plante sur le filage sur mes parties de théâtre. Rien de grave mais ça me met dans le stress. Et y a une chanson que je maîtrise vraiment pas. En gros, je gère bien une chanson solo, pas trop mal les chorales, une choré sur deux. Vendredi soir, je me pétoche un peu. Je maîtrise pas mes bails. Je me promets de réviser mais je le fais moyen moins. Voire quasi pas. 

Répétition et sudation de l’extrême

Samedi, Jour J. Matinée filage à l’arrache sous la canopée. Celle des Halles, pas une belle forêt fraîche. Il fait si chaud que je mouille déjà tous mes costumes. Titre, un peu. On migre à la salle de spectacle, une bien belle salle de 300 places, 210 en version Covid. C’est beaucoup. Répétition, répétition, placement, test micro, entrées, sorties. Il fait chaud, il fait super chaud. On va crever.

Salle de spectacle
C’est la vraie salle où on a joué

Du déni à la terreur

J’arrive au moment M (il serait temps). Comme je disais plus haut, je suis sur le numéro d’ouverture avec toutes mes copines. En gros, on fait les cheerleaders et qui se lance sur le deuxième couplet après un couplet et un refrain à sauter partout. Mais moi. Bien sûr. Le spectacle commence à 20h. A 19h10, je suis prête et j’ai pas super envie d’attendre, j’aimerais bien qu’on y aille. 19h40, le public arrive. On erre un peu derrière le rideau, sans trop savoir quoi faire. Je joue avec mes pompons en écoutant la rumeur derrière le rideau. Ah, y a des gens pour de vrai. L’orage n’a pas fait sauter les plombs, il n’existe plus aucun obstacle entre le spectacle et moi. Ah, au fait, je vous ai dit que j’ai jamais eu l’occasion de monter sur les planches, hormis mes spectacles de primaire-collège et un peu lycée ? Voilà. Jusque là, je suis super zen. Jusqu’àààààààààà… le lancement de la musique d’ouverture. Les deux minutes les plus terrifiantes de ma vie… des derniers mois. Je sens un truc monter en moi et j’arrive pas trop à décider si c’est une envie de rire, de pleurer… ou les deux.

Et puis c’est parti

Mais pas le temps de niaiser, le rideau se lève et c’est parti. Je m’en sors bien sur la première chanson, je trébuche sur deux ou trois trucs par la suite jusqu’à MA chanson, celle que je maîtrise. Et comme je la maîtrise… bah le reste va rouler. Seule sur le devant de la scène, je chante, je suis bien. Pas de fausse note, ça sort bien. Fin de l’acte 1 sur un cafouillage d’anthologie mais c’est pas grave. Acte 2, c’est un peu le repos, j’ai juste une intervention et une chorégraphie un peu compliquée à gérer vu que je dois entamer mes mouvements alors que je ne suis qu’au milieu de la scène donc j’improvise un peu. Ca paaaaaaaasse. Troisième acte, la salle nous coupe l’entracte en 2. Je suis sur la première chanson, je suis à moitié changée et j’ai pas remis mon micro. J’arrive à entrer pile au bon moment, un camarade se rattrape in extremis aussi. 

Epais costume et sueur dans les yeux

Ca file, ça file. Le troisième acte est court mais il y a une subtilité. On reste en scène de bout en bout. Et il fait très chaud. Alors petit point costume. Je n’avais jamais fait de scène mais j’avais un peu notion que sous les spots, ça chauffe. Mon personnage était une psy répondant au doux nom de Madame Divan donc je m’étais constituée un petit costume au poil avec un jupon sur lequel j’avais cousu des coussins fort jolis. En haut, j’avais choisi un super top bordeau avec des manches gigots et des gros boutons pour un effet canap et silhouette graphique… Sauf que mon haut tient bien chaud et qu’il fait 40 degrés sur scène, je pense. Je ruisselle, mon maquillage me brûle les yeux mais hé, je dois jouer un personnage figé qui ne peut pas bouger. 

Un chat et des coussins cool
Ces coussins sont les reliques de mon costume

J’ai toujours cru que je n’y arriverai pas

Et c’est la fin. Applaudissements, rires, joie. Déjà ! Une heure 45 de spectacle déroulés à toute vitesse. J’ai à peu près géré mes solos et parties jouées. D’ailleurs, verdict de mon mec “le théâtre, c’est vraiment là où t’es la meilleure, puis le chant et la danse”. Ah, c’est marrant, j’aurais dit chant, danse et théâtre moi. Bref, pendant des années d’adolescence, je me suis racontée que je voulais être chanteuse plus grande. Sauf qu’il me paraissait impossible de chanter sur scène, face à un public. Genre “mais si les gens m’écoutent, je vais chevroter”. Et bah non ! J’ai chanté, joué la comédie et dansé devant un public. J’ai relevé le défi.

On remet ça ?

Maintenant… oh bah je vais dormir, organiser mes prochaines vacances et pas mal buller. Et j’ai hâte de reprendre des cours de comédie musicale l’an prochain, à Paris ou Bordeaux parce que… Bon sang, chanter sur scène, j’adore ça !

3 Replies to “J’ai osé pour vous… chanter sur scène”

  1. C’est marrant parce que je vois pas du tout quel est le cafouillage d’anthologie à la fin de l’acte 1.
    Et encore moins comment on a coupé l’entracte en deux avant l’acte 3 ? 🤔

    1. En fait, chaque entracte comportait 2 morceaux. Entre le 2 et le 3, il manquait une chanson. Apparemment, quand le rideau s’est rouvert, certains étaient encore en pleine installation. J’étais pas prête, j’avais pas réinstallé mon micro. Normalement, Silverloup était sur scène dès l’ouverture rideau, on a eu super peur quand on l’a pas vu à sa place. Heureusement, il a bien géré, même s’il avait pas eu le temps de se rechanger 😉

      Et sur la fin de l’acte 1, on a pas mal raté l’effet choral 😀

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *