Moi, je voudrais des routines
La routine, ma grande obsession. Ma vie a subi un grand bouleversement fin 2021, début 2022. Nouvelle ville, nouvelle demeure, nouveau boulot, le tout en même pas un mois. C’est mi-exaltant, mi-fatigant. Je commence à m’adapter, petit à petit. Mais je n’ai pas encore réussi à créer ma routine. Pourquoi ça m’obsède autant ? On s’en fout un peu, non ? Non parce que de bonnes routines, c’est une charge mentale en moins. Vous allez voir.
Le cauchemar du métro-boulot-dodo
Quand on est jeune, l’ennemie, c’est l’habitude. Si vous voulez déprimer un jeune adulte, racontez-lui que la vie n’est qu’une longue succession de métro-boulot-dodo. Et je vous cache pas que du haut de mes 41 ans, je trouve cette perspective tout aussi effroyable. La routine, c’est chiant. On veut des aventures, des surprises au coin de la rue, des exaltations. Personne ne veut d’une vraie vie pantoufle. On veut du calme par moment, on veut pouvoir souffler mais on a tous envie de vivre plusieurs vies, quoi qu’on y mette derrière. Je suis une meuf pantoufle. J’aime même le mot pantoufle, je trouve ce mot si doux. Mais je m’applique autant que je peux à avoir mes plusieurs vies. Rien de fifou, je ne cours pas la nuit pour faire du street-art en sautant de toits en toits façon yamakasi. Déjà parce que j’ai bien trop peur de la chute pour faire ça. Mais j’essaie de gratter du temps pour créer. Des photos Playmo, des Powerpoint Arts et même parfois, j’écris. En ce moment, pas, mais sinon…
Moi je veux viiiiivre
Je veux une vie riche de plein de choses. Je veux voir, vivre, ressentir, goûter… Comme tout le monde. L’enjeu, pour la plupart d’entre nous, c’est de trouver l’équilibre entre l’obligation et l’envie. L’obligation, c’est le travail car nous ne sommes pas tous rentiers. Et d’autres corvées qui ne nous plaisent guère. Perso, la seule chose que j’aime dans le rangement et le ménage, c’est d’écouter un livre audio et le résultat mais le chemin pour arriver à un chez moi rangé et qui sent bon ne m’épanouit pas. Et je ne vais même pas parler de la paperasse qui n’ont de satisfaisant que lorsque c’est terminé et que l’on a la sensation du travail accompli. Et puis y a l’envie. L’envie d’aller se balader quand il fait beau, de lire, écrire, créer, se dépenser… Là où réside le sel de la vie, finalement. Moi, j’aimerais ne faire que ce que j’ai envie maiiiiiis… Je ne suis pas rentière. Et c’est dit sans acrimonie, les rentiers sont souvent des parasites.
Résoudre l’équation de la vie
Donc posons l’équation : je dois travailler et je veux avoir des loisirs. Sur le papier, le calcul est simple. Je le faisais, quand j’étais étudiante et que je passais mes soirées à retaper mes cours. “Quand j’aurai un travail, j’aurai mes soirées pour moi, ce sera la belle vie. J’écrirai mille romans”. Ahahah, quelle douce naïveté. Parce que oui, le temps, je l’ai, concrètement. De 21h à 22h30, j’ai peu à faire. Parfois, d’ailleurs, je prends mon pc pour écrire devant un programme Netflix ou Youtube quelconque. Mais il y a un facteur que je ne prenais pas en compte à l’époque : la fatigue. Et le stress dans une moindre mesure. Il y a des soirs où je suis cramée. Où je m’endors devant Ghostbuster ou que je laisse mon cerveau gambader pendant que je fais un puzzle sur mon téléphone. Ca détend mais ça ne me fait ni secouer mon body, ni avancer dans mes intrigues. C’est pas compliqué : depuis que j’ai commencé mon nouveau boulot, j’ai pas écrit une ligne de fiction. Parce que je suis cramée ? Absolument.
Réserve-toi des créneaux
D’où le rêve fou d’une routine, celui où les choses se font au moment où elles sont planifiées. Il y a quelques années, j’avais voulu prendre des cours de film d’animation. Le mardi soir de 20h à 22h, un truc du genre. Je m’y suis prise trop tard donc plus de place mais je me disais “pas grave, je vais me bloquer le mardi de 20h à 22H et j’apprendrai”. Evidemment, ça n’a jamais eu lieu. C’est pareil pour la comédie musicale. Je me dis souvent “vas-y, pose une ou deux heures dans ton emploi du temps et répète”. Comme une activité extraprofessionnelle. Le mardi, c’est film d’animation et le jeudi, comédie musicale. Car peut-être que la solution, c’est… l’emploi du temps.
Caler des activités dans des cases
Ah, le bon vieil emploi du temps de quand j’étais à l’école. De 8 à 9h, c’est allemand, de 10h à 12H, c’est maths et le mercredi après-midi, c’est tir à l’arc. Ouais, j’étais pas une grande sportive au collège. Euphémisme. J’avais tenté de mettre ça en place au travail, déjà. Une heure, une tâche. De 9h à 10h, remise à jour des stats. De 10 à 12h, reporting… Evidemment, ça, ça ne marche que dans un univers où personne ne te parle… Où aucun mail ne poppe pendant une heure. Ou que j’apprends à éteindre ma boîte mail pendant ce temps mais c’est toute une discipline à acquérir, ça. Surtout que dans mon nouveau taf, le chat pro se fait sur gmail, ahah. Mais je reste persuadée que la clé de mon bonheur est dans un emploi du temps. Un emploi du temps pas trop strict, évidemment. Par exemple, les jours où je vais travailler, je vais me foutre la paix et m’autoriser des soirées de rien. Je vais pas non plus refuser des soirées ou je ne sais quoi parce que “le jeudi, c’est comédie musicale”. Enfin, je dis ça, j’ai pas de vie sociale…
Et imposer son agenda
Le secret bis, c’est d’éviter la pollution. Cette semaine, par exemple, j’ai dû bosser 2 soirs parce que c’est la merde. Je chouinais en mode “j’ai pas le temps de faire du sport”. Et bien le 2e soir, à 18h30, j’ai arrêté de bosser pour faire ma petite demi-heure d’aérobic. Je veux dire quitte à avoir ma soirée foutue, sauvons deux ou trois meubles. Mais ce système impose aussi… de s’imposer. De m’harmoniser avec mon mec, par exemple. Le jeudi soir, c’est soirée sans télé, chacun dans son bureau. Moi à chanter et gigoter, lui à peindre. Au boulot, je commence à me poser des auto-réunions. En fait, c’est ça, le truc. Un emploi du temps, c’est bien, c’est sain. Mais si tu rajoutes en surcouche le “je dois faire passer mon bien-être en premier”, c’est tout bénef. Tant que ça n’écrase pas les autres, j’entends. Mais si je veux sortir la tête de l’eau et me sentir parfaitement épanouie dans mes mille vies, un peu d’organisation ne nuira pas. A la seule condition de respecter et faire respecter. Après tout, quand j’avais des activités extraprofessionnelles en physique, je quittais le bureau à heure dite. Le fait de faire mes activités chez moi ne devrait pas m’empêcher d’agir ainsi.
On tente le coup !
Et en sachant ce que je dois faire quand pour me sentir bien, c’est se débarrasser de charge mentale. Ne plus se stresser à ne pas pouvoir tout faire. Allez, on se retrouve dans 3 mois pour que je vous explique que ma tentative 145 d’organiser ma vie a échoué. Bisous !