Comment choisir l’appartement à acheter ?
Bonjour, ceci est un article très “problème de riche”. Car oui, depuis le 21 octobre, je suis propriétaire. Enfin co-propriétaire puisque nous avons acheté à deux mais je crois que c’est le truc le plus adulte qui me soit arrivé. A 41 ans, certains me diront qu’il était temps. Mais acheter un truc aussi cher qu’un bien immobilier, c’était mon angoisse ultime. Bye bye mes économies, bonjour la dette et surtout… comment être sûr.e de bien choisir l’appartement à acheter ?
Une décision qui fait super peur
Nous revoici début juillet. Nous avons visité quatorze biens lors de nos “vacances” bordelaises et franchement, y a du potentiel. Maintenant, va-t-on faire une offre ? Car oui, il ne s’agit pas de s’acheter une robe à 30 balles chez Zara qui terminera sa vie sur un cintre sans jamais avoir été portée avec toujours l’étiquette accrochée. Non, là, on parle d’une lourde décision. Et mes années de binge watching de n’importe quoi à la télé m’ont beaucoup sensibilisée aux soucis de maison et de voisinage. Pas merci, Julien Courbet. Et puis il y a une autre question, sous-jacente : est-on sûr qu’en faisant une offre maintenant, on ne passe pas à côté d’une pure affaire dans quelques semaines ? Sur ce point, il faut trancher. Oui, il y aura sans doute mieux après mais il y aura toujours mieux après. Donc analysons nos quatorze biens.
Sur la ligne de départ
Nous avions donc en lice : la maison des Chartrons, les appartements à Dauneutes, que ce soit au quartier de la Mairie ou à la lisière de Bordeaux, vingt minutes de la gare St Jean à pied. Ou nous avions des biens dans le quartier d’Ornano et d’autres à Bastide, dont mon coup de coeur. Méthodique, Victor inaugure un excel. Moi, j’étais d’avis d’en éliminer quelques uns d’entrée de jeu genre les maisons puisqu’aucune ne convenait mais non, il a tout consigné. A savoir : prix, surface, charges, travaux éventuels. Histoire de voir quelle était la meilleure affaire. Après recalculs, nous avons donc deux finalistes : le T4 au rez-de-chaussée à Dauneutes et le T4 à Bastide. L’un est peu cher mais va nécessiter pas mal de travaux. L’autre est quasi parfait mais il est plus cher et y a pas de cuisine. Un dernier tour d’Excel et on met en place notre plan d’attaque : on contacte les agences pour ces deux appartements là mais on demande s’il y a négociation sur l’appart de Bastide rapport à la cuisine. Si c’est non, ce sera non.
Et nous avons un gagnant
Et ce fut non. Donc reste le rez-de-chaussée et son jardin. Celui dont j’avais dit “on va faire une étude rationnelle des appartements et à la fin, on choisira celui-là”. Parce que malgré mon rapide coup de coeur pour l’appartement de Bastide, justement démonté par Victor, mon choix de coeur était fait. Et voilà que ça se corse. On appelle notre agent Yohann pour lui parler de notre décision et… nous voici à organiser la contre-visite pour signer le compromis de vente. Ok, je vais faire un petit infarctus et je reviens. L’avantage, c’est que je suis pas tout à fait la seule à hyperventiler.
C’est quoi le loup ?
Car à partir de là, on cherche le loup. Cet appartement est carrément le moins cher en terme de prix au m² de tout ce qu’on a pu visiter et le prix avait déjà baissé. C’est quoi le truc qu’on n’a pas vu ? Surtout que la résidence a été livrée en 2016, pourquoi déjà cet appartement en vente ? On sait qu’il y a des vices, notamment des fissures sur la façade et sur le plafond de la loggia. On le sait car c’est Yohann qui les a soulignées avant même qu’on ne les remarque. Alors je sors mon joker : Anaïs. Ma besta architecte qui vit sur Bordeaux depuis 2019. Elle va venir à la contre-visite avec nous et nous dire.
L’épreuve de la contre-visite
C’est l’heure de la contre-visite. Je prends 150 photos, je traque les prises, les fissures. J’ai le trouillomètre à fond. C’est quoi le vice, c’est quoi le vice. Et puis cette vue de cette pièce qui sera, peut-être, mon futur bureau. Ne pas se laisser influencer, non non… Mais c’est quoi le loup, sérieux ? Des fissures sur la façade ok mais elles ne paraissent pas profondes, pas structurelles. C’est quoi le loup, c’est quoi le loup ? J’adresse des questions muettes à Anaïs qui ne semble pas contrariée par cette visite.
Alors on va être propriétaires pour de vrai ?
Et nous voici à l’agence immobilière pour la lecture du compromis. Ok, là, ça devient réel. Alors on découvre le pourquoi du prix : le propriétaire l’avait acheté en pinel et veut le revendre pour acheter un appart à sa mère. Ah ok… On signe et en sortant, je check mon téléphone, en panique. Pas de whatsapp d’Anaïs. Vu qu’on a largement le temps avant de rentrer à Paris, on fait… un tour à Arcachon. Aller à la mer sur un coup de tête, c’était ma vie de rêve. Et ça va devenir vrai. En fin de journée, je reçois enfin le message de la délivrance : “très bien votre appart, rien de suspect”. Ca y est, on est partis pour être proprios. Ca fait peur. Mais je vais avoir un jardin et la mer à 1h de train. Le bonheur.