La douloureuse question des choix de vie

La douloureuse question des choix de vie

Choix avec un petit c, calmons-nous. Avant de vous expliquer mon histoire des choix de vie, il est d’abord temps pour moi de vous souhaiter une bonne année. Youpi, confettis et cotillons ! Moi, c’est plus ambiance mouchoir, miasme et doliprane mais passons. Bref, maintenant que le champagne a fini de faire effet, on se retrouve avec la perspective de trois mois de gris et de pluie. Youhou ! On devrait faire le réveillon fin janvier, je trouve. Mais tel n’est pas le sujet. Aujourd’hui, je m’en vais vous causer choix de vie parce que… choisir, c’est renoncer et je déteste ça.

Des choix de vie pour faire tout ce qu'on a envie de faire
(c) Milad Fakurian

Joindre l’utile à l’agréable

Comme expliqué précédemment, j’ai une petite passion pour le hack de vie. Je devrais en faire un article à part entière, tiens. J’essaie de conjuguer un truc que j’aime bien avec un truc que je ne trouve pas passionnant. Histoire de ne pas avoir la sensation de perte de temps. Par exemple, une grosse partie de mon batch cooking du dimanche consiste à peler et couper des légumes. Intérêt intellectuel : aucun. Même s’il y a quelque chose de satisfaisant de partir d’un petit tas de légumes pour arriver à un petit tas de petits carrés végétaux prêts à se faire rissoler, rôtir, bouillir, vaporiser… selon mon humeur. Du coup, pendant cette activité, j’écoute un livre audio. Souvent un livre socio. Même si là, je suis en plein Melissa Da Costa. Et va falloir que j’enchaîne sur un second car je ne comprends pas qui est cette personne. Je joins l’utile à l’agréable

Limiter la perte de temps

J’organise donc ma vie de façon à limiter la sensation de perte de temps tout en essayant de cocher un max de trucs dans ma to do de vie parfaite. Même s’il faut pas courir après la vie parfaite, bla bli bla blou. Alors voilà, je veux lire, je veux écrire, je veux dessiner, je veux me dépenser. Le quatuor de mon équilibre de vie. Le souci étant que, dans cette équation, ne rentre pas le travail qui m’occupe quand même pas mal d’heures et m’empêche potentiellement de me consacrer aux quatre autres. Y aussi du temps de qualité avec mon amoureux parce que quand même… Cependant, si je n’écris pas un jour parce que je me fais un ciné-sushis avec lui, ça va moins me contrarier que si c’est parce que j’ai dû bosser tard, par exemple. Une bonne soirée en amoureux vaut la somme de mes quatre piliers niveau équilibre et bonne humeur.

Une bonne organisation et rentabiliser ses trajets

Mais mes piliers se concurrencent entre eux. Prenons un moment phare de temps que je peux consacrer à mes piliers : le trajet pour aller au bureau. Déjà, y a du vélo ou de la marche, ça me fait le pilier dépense. Ensuite, dans le tram, je peux soit lire, soit écrire. Afin de satisfaire deux piliers, j’écris le matin, je lis le soir. Et j’écoute un livre audio lors de ma balade du midi, aussi. Le dessin ? Idéalement le soir, quand je regarde une série, même si je passe le plus souvent mes soirées à publier mes articles de blog. Bon, ma vie est plutôt bien organisée sur les jours de présentiel. Les jours de télétravail, par contre, je remplace le temps de trajet du matin par du sommeil et le soir, je finis plus tard donc : je n’avance pas sur mon livre sur liseuse (celui lu dans le tram), je n’avance pas dans mon livre audio non plus. Je vais un peu retravailler ça.

S'organiser pour tout faire dans la vie
(c) Elena Mozhvilo

Marcher, écrire ou lire ?

Mais parfois, mes piliers entrent en compétition les uns avec les autres et il faut trancher. Typiquement, jusqu’à très récemment, mon trajet pour aller au travail ressemblait à : 10-15 mn de vélo, 5 à 10 mn d’attente dans le train, 5 mn de train, 15 mn de tram (plus attente éventuelle). Là, j’ai décidé d’aller en vélo jusqu’à la ligne de tram qui m’intéresse donc ça donne : 25 mn de vélo et une vingtaine de minutes en tram. Soit 5 mn de moins consacrées à mon activité littéraire. Mais en plus, y a la marche. J’aime bien descendre un ou deux arrêts plus tôt pour marcher un peu et passer par le petit parc à côté du bureau. Je bosse dans une ZAC donc je vous jure que le moindre brin d’herbe que je peux croiser est précieux. Ah marcher ou écrire ? En général, je règle ça d’un “bon, je vais marcher comme ça, je continue à tricoter la scène dans ma tête”. Non parce que mes personnages ont mis une quarantaine de pages à s’échanger un smack, il serait temps de passer la seconde, là.

Renoncer à une activité pour une autre

Dans un monde parfait, je serais libre de mon temps et je ferais les choses quand je le sens. Parfois, je vais dessiner plutôt que d’écrire car c’est ce dont j’ai envie à l’instant T. Sauf que va faire du Powerpoint art dans un tram, toi. C’est impossible. Evidemment, parfois, je lâche l’affaire. Si je me sens trop fatiguée un matin pour écrire, je vais lire. Si j’ai une exaltation d’inspiration le soir, je m’autorise à écrire plutôt que lire. Parfois, je renonce à ma marche du matin et ou du midi parce que j’arrive un peu tard, que j’ai trop de travail ou qu’il pleut vraiment trop fort. Malgré ma super veste déperlante Decathlon. Ils font des vélos nuls mais niveau textile… Mais à chaque fois que je choisis une option, je pense à celle à laquelle j’ai renoncé. Typiquement, je lis actuellement la trilogie 1Q84 que j’aime vraiment bien. J’ai quasi fini et y a des jours où je suis presque contrariée de ne pas avancer plus puisque je ne lis ma liseuse que dans le tram sur le trajet retour. Oui, chez moi, je lis mes livres papier. Quelle organisation ! Et quand je dis que je lis en rentrant, ça implique que je ne parte pas avec mes collègues pour éviter de se retrouver ensemble dans le tram. Ce serait malpoli de sortir mon bouquin et le lire sous leur nez. 

Une femme lit dans un transport public
(c) Clem Onojeghuo

Se concentrer sur une seule activité pour la tabasser ?

Je veux toujours faire plein de choses dans ma vie. Ecrire des tas de romans, réaliser plein de Powerpoint art, lire des dizaines et des dizaines de livres. Bref, avoir la vie d’une aristocrate russe qui n’aurait que ça à faire de ses journées parce qu’elle serait bien née. Le pire étant que le pilier “se dépenser”, aka la marche ou le vélo pour l’essentiel, me permet de me retrouver seule avec mes pensées et développer des tas d’idées de sketches en Powerpoint Art, de romans… Du coup, je remets constamment en question mes choix de vie. Ah mais si je me consacrer à l’écriture, je pourrais finir rapidement l’histoire de Claire et passer à mon prochain roman. Oui mais on n’écrit pas sans lire, sans se plonger dans quelques fictions. Typiquement, je me suis lancée dans une rom com sans en maîtriser les bails, je dois en regarder et lire quelques unes pour repérer les pièges. Les clichés que je n’ai pas envie de perpétuer. D’où ma lecture de Melissa Da Costa même si dans celui que je lis, on est loin d’une bluette neuneu. Y a même une longue description d’un pénis qui m’a particulièrement ravie parce que pour une fois qu’on s’attarde sur une nudité masculine… 

Et grignoter du temps au travail ?

Bref choisir, c’est renoncer et je dois au quotidien faire mes choix de vie pour atteindre un équilibre. Bon, je ne vous cache pas qu’à choisir, je préfèrerais sacrifier un peu de temps de travail parce que même si j’aime bien mon nouveau job, il ne mérite quand même pas 7h30 de mon temps. Après, pour être honnête, il ne me prend pas autant de temps mais si je pouvais arrêter de procrastiner sur les réseaux sociaux et consacrer mes pauses à du Powerpoint art ou un peu d’écriture. Tiens résolution de l’année surprise ! Surtout que ça m’évitera de m’énerver en lisant de vieux cons expliquer que “ohlala, les accusations sans preuves, hein”. Oui parce que sachez qu’un témoignage, surtout si c’est celui d’une femme, n’a aucune valeur. De toute façon, même quand l’agression se déroule sous les caméras du monde entier, vous venez expliquer que “rooooh ça va”.

Besoin de tous mes piliers

Il se pourrait que le choix de vie le plus raisonnable serait d’arrêter de m’éparpiller. Ne se consacrer qu’à un pilier. Mais ce n’est pas la voie de mon épanouissement, clairement pas. C’est ce qui ressortait de mon bilan 2023. A partir du moment où j’ai trouvé mon rythme de vie incluant activités physiques, loisirs créatifs et obligations sociales de type “le travail”, je me suis sentie bien plus sereine. Ca ou la reprise du CBD, je doute. 

J'ai trouvé mon équilibre

S’organiser les jours de télétravail

Bref, mon choix de vie est clair : je continuerai d’explorer toutes les voies qui me séduisent. Lire, écrire, dessiner, me dépenser. J’ai toujours un vague projet vidéo et je veux reprendre mes infographies aussi. En choisissant bien… Surtout que j’ai une variable d’ajustement : les jours de télétravail. Là, je n’ai pas encore trouvé mon rythme mais je pourrais y caser mon travail infographique… Mmm.

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