Ma vraie passion dans la vie : rêvasser
J’avais écrit un article il y a des années sur mon talent inné pour la rêvasserie. Et j’ai eu envie de le dépoussiérer un peu. Rêvasser, version next gen un peu. Parce que oui, j’adore ça. Et je consacre une bonne partie de ma vie à le faire. Déjà parce que ça me rend heureuse, sans exagérer, mais ça me permet aussi un petit check-up mental gratuit qui me paraît toujours indispensable. Voulez-vous rêvasser avec moi ? Je vous donne mes petites recettes.
Une activité facile à mettre en place
L’avantage de rêvasser versus n’importe quelle autre activité, c’est que vous pouvez le faire absolument quand vous le souhaitez. Pas besoin de tenue ou de matériel. Juste votre imagination et une certaine tranquillité. Oui, il n’est pas d’usage de rêvasser pendant que quelqu’un vous parle, surtout s’il attend une réponse de votre part. On rêvasse dans le respect. Par contre, pendant les réunions, vous pouvez. Ca peut rentabiliser une heure qui aurait été totalement perdue, sinon. Ah oui, plot twist : c’est vachement plus dur de faire du Powerpoint art maintenant qu’on est revenu en présentiel.
Mes petits moments à moi
J’ai cependant mes pools de rêvasserie. Au quotidien, j’en ai globalement deux. D’abord, les moments de lever ou de coucher. Enfin, surtout de lever parce que le coucher, en ce moment, j’ai pas le temps de rêvasser que je dors déjà. J’avais parlé de l’entre-deux dans le temps et c’est précisément un excellent moment pour rêvasser. La journée n’a pas encore commencé, personne ne vous parle, vous n’avez pas encore été stimulés par un quelconque réseau social. Vous pouvez même garder les yeux fermés mais attention. On sait très bien que ça va finir en assoupissement et quand le réveil va resonner 9 minutes plus tard, c’est l’effet gueule de bois assuré. Je le sais, je suis la reine du snoozing.
Choisir le moment adéquat
Autre moment de pure rêvasserie : la marche. Parfois le vélo mais je suis un peu tendue suite à ma double chute de cet été et ma terreur de plus en plus marquée des voitures. Je vous jure, lundi dernier, je suis partie en voiture avec ma cheffe à 18h. La nuit, la pluie et la buée sur les vitres, j’ai cru me mettre à pleurer quand nous sommes arrivées sur la rocade. La marche, à part certains secteurs où je trouve que les voitures vont vraiment trop vite et me font me sentir en danger même sur le trottoir, je suis plus détente. Oui, je vais aller voir ma psy ou je ne sais qui sur cette histoire de voiture. En même temps, si je ne croisais pas un poteau plié en deux par une voiture qui a atterri sur le trottoir à chaque fois que je sors, ça aiderait… Bref, la rêvasserie impliquant une certaine part de déconnexion, il est peu envisageable de le faire sur le vélo ou en voiture si j’en avais une. J’ai peu envie de mourir. Dans les transports en commun, vous pouvez mais pour ma part, c’est un temps de lecture.
Comme un chien sans laisse
Ok, on a listé le quand, parlons du comment. Ah oui, il y a des règles, quand même. Enfin une, pour l’essentiel : on laisse faire. On peut incliner la rêvasserie dans un sens ou un autre, je ne dis pas mais idéalement, faut laisser le cerveau explorer. J’aime, quand je marche, imaginer que mon cerveau est un peu comme un chien sans laisse que j’amène dans un parc. Il court là où il envie d’aller et c’est tout. Des fois, j’essaie d’orienter, je dis pas. Par exemple, la marche est mon alliée écriture puisque pendant que je marche, je branche mon cerveau sur l’intrigue du roman que j’écris pour combler les trous entre deux péripéties. Comme je n’ai pas une super méthode d’écriture, façon polie de dire que je n’en ai pas, j’arrive souvent à des moments où je sais pas trop comment arriver à la suite donc je branche mon cerveau dessus et des fois, il me défait les noeuds.
Le cerveau peut être têtu
Et d’autres fois, il décide que non, ça ne l’intéresse pas. Il veut penser à autre chose. Et ce que ton cerveau te propose un peu spontanément est une excellente façon de mesurer ses tracas et obsessions. Ca peut être des pensées positives aussi genre les prochaines sorties ou vacances. Je trouve qu’il n’y a pas meilleure façon de savoir où on est dans sa vie que la rêvasserie. C’est réel comme disent les jeunes. Par exemple, samedi, j’ai beaucoup marché, il faisait beau et mon cerveau naviguait entre des articles de blog et le fait que c’était une si délicieuse journée. Tout était parfait et que c’était bien cool. Bon, j’ai pas trop avancé sur le tissage mental de mon roman mais mon cerveau, il voulait juste kiffer.
Une façon de faire le point
D’autre fois, il me joue des scènes “qui pourraient exister dans la vraie vie”. Des conversations que je pourrais avoir avec des vrais gens, par exemple. Des trucs que je pourrais dire à lui ou elle. Pas que des trucs négatifs, encore une fois. Ou rejouer une scène où je n’ai pas dit ce que j’aurais pu ou dû dire mais ça, c’est du ruminage. Je compte ça dans la rêvasserie aussi car quand mon cerveau me rejoue la même scène pour la 30e fois, je comprends qu’il y a un sujet. Un apaisement à apporter de toute urgence. Mais ces conversations imaginaires sont aussi importantes que le reste. Je me souviens d’une ancienne relation amoureuse où je me suis bêtement accrochée alors que j’aurais dû me barrer de suite. Ne me demandez pas pourquoi, j’en sais rien. Je devais chercher un truc mais je ne sais pas quoi. Et je ne suis plus intéressée par le sujet. Toujours est-il que pendant mes trajets à pied, j’imaginais souvent des dialogues entre nous et… ça me donnait invariablement envie de pleurer. Parce que je savais que j’allais droit dans le mur, que j’y allais en courant, même. Mais mon cœur avait sa petite sérénade à base de “non mais on ne sait jamais”. Mais si, on sait. On sait très bien. Mon cerveau savait en tout cas. En tout cas, on note : si penser à votre partenaire vous donne envie de pleurer, barrez-vous.
Une solution pour s’alléger
Bref, la rêvasserie m’allège. Elle m’enthousiasme, parfois, elle pose les choses. Une exhaustrice de mes émotions. Elle est ma compagne de réveil et de marche. Ma distraction quand je suis prisonnière d’une réunion ou d’une soirée où soudain, deux groupes se forment autour de toi et que tu n’es intégrée dans aucun. Je l’aime et la chéris car elle ne me ment pas, jamais. Oui, elle peut un peu insistante sur certains sujets.Mais parfois, d’avoir des conversations imaginaires, ça soulage presque autant d’en avoir une en vrai. Surtout avec des personnes à qui tu ne peux pas dire ce que tu veux dire ou qui sont sorties de ta vie. Oui parce que s’il faut avoir une conversation avec une personne chère à votre cœur, la faire dans votre tête ne marche pas.
Bref, rêvasser, c’est bon pour la santé.