Soeurs de Bernard Minier : back to basics

Soeurs de Bernard Minier : back to basics

Si vous avez traîné vos guêtres sur les Vingtenaires, vous avez déjà entendu ce nom : Bernard Minier. Un auteur de polar dont j’avais adoré le premier opus, Glacé, et un peu moins les suites. En cause : un héros réac à en devenir complètement con, le même mal observé chez Zygmunt Miloszewski… Mais là, avec Soeurs, Bernard Minier revient à son meilleur. Et ça fait du bien.

Soeurs de Bernard Minier

A dire vrai, je sais pas bien comment classer Soeurs dans l’univers de Servaz, le héros récurrent des romans de Minier. Dans les opus précédents, nous avions le droit à une enquête servant de prétexte à mettre en scène l’antagonisme entre Servaz et Julian Hirtmann, un serial killer qui s’entiche de Servaz et le torture de diverses façons que je ne détaillerai pas ici. Et honnêtement, cette “relation” m’était souvent assez pénible car assez peu compréhensible, pour l’essentiel. Mais là, pas de Julian, de Marianne, non. L’enquête est au coeur du sujet.

Un retour à son meilleur

Mais c’est quoi l’histoire ? Oui, pardon, je fais les choses n’importe comment ! Alors dans les années 90, les corps de deux soeurs sont retrouvés flottant sur la Garonne, au pied de la cité universitaire du Ramier à Toulouse. L’enquête est rapidement bouclée mais de nos jours, celle-ci rebondit… et s’ils s’étaient trompés de coupables ? Alors voilà, là, comme ça, c’est un polar bête et méchant mais là où ça devient intéressant, c’est la mise en abyme puisque le principal suspect est un écrivain de polar avec son succès… certain dont la liste des romans est énoncée et ça ressemble un peu aux titres de romans de Minier… Alors bon, on pourrait être un peu agacé par l’egotrip mais…

Polar à dévorer

C’est un très bon polar, je l’ai avalé un en temps record. C’est tordu comme on aime mais il n’y a pas de triche, pas de “ahah, vous ne pouviez pas trouver le coupable car c’était même pas un personnage nommé dans le roman”, vous voyez ? L’histoire est alambiquée mais tient parfaitement la route et on n’a pas droit à des pages entières sur le fait que “ahlala, tout ce qui est moderne est nul, moi, j’ai pas la télé, j’écoute du Mahler et je suis exceptionnel” qui m’avait assez gonflé sur les suites de Glacé. Là, on va droit au but. On a certes droit à quelque scènes d’atermoiement mais rien d’horripilant. Comme si Bernard Minier en avait un peu marre du côté vieux jeu (ou plutôt vieux con) de son personnage.

Tiens, se lasser de son personnage… c’est pas un peu un sujet passionnant, ça ?

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