Tu t’épuises à faire toute seule

Tu t’épuises à faire toute seule

Il est long ce mois de février, non ? J’ai l’impression qu’il a commencé y a trois mois. Faut dire que de mon côté, il a été riche. Crise de larme pour cause de burn-out, maladie avec fièvre, toux et là, je suis dans une phase remontées gastriques. Pas vraiment ce que j’avais prévu mais du coup, ce week-end, on s’est fait une petite thalasso pour se retaper un peu. Mais ce mois de février a pas mal rimé avec introspection pour moi. J’ai pas trouvé les réponses aux questions mais je note de plus en plus de trucs. C’est un peu exaltant de découvrir des trucs sur soi à presque 43 ans. Le connais-toi toi-même, j’y suis pas. Mais suite à mon crash de début février, j’ai réalisé que je m’épuisais pour tout, y compris pour l’accessoire. Sans doute parce que je fais toute seule. Et que ça m’affectait. Et on va parler du bide Green !, oui. Mais pas pour me plaindre, non, non. 

Tu t'épuises à faire toute seule
(c) Zoe

Je voulais qu’on me tienne la main

Pour rappel : après avoir tenté d’envoyer mon tapuscrit Green ! à deux ou trois éditeurs (un peu à l’arrache), je décide de mettre mon roman en auto-édition. Totalement à l’arrache. J’ai déjà parlé d’auto-sabotage, n’y revenons pas. J’avais choisi une maison d’auto-édition que je voyais passer un peu partout parce que je croyais que c’était pas mal. Alors je crache pas dessus, les livres étaient de qualité, je trouve. Mais j’avais mal identifié mon besoin. Je n’avais pas besoin que mon livre existe. J’avais besoin qu’on me tienne la main. Qu’on me conseille, qu’on me rassure, qu’on me pousse. Qu’on me dise que je suis légitime à parler de mon travail. Parce que oui, en bonne victime du syndrome de l’imposteur que je suis, je suis rongée par le doute en permanence. 

J’ai pas respecté mon besoin

Bref, je me suis lancée dans cette aventure sans être préparée. J’avais prévu tout un tas de petits contenus mais rien n’a pris ou presque. Je me suis fatiguée très vite, je me stressais à l’idée d’avoir cramé 600 € pour rien. Alors oui, le livre existe, c’est pas tant pour rien et y a même au moins quelques personnes qui l’ont lu. Et même certains qui l’ont aimé. C’est finalement un petit succès mais j’ai été traumatisée, en quelques sortes, par cet échec. J’ai quasi rien écrit pendant un an, je suis incapable de me poser sur ma relecture et correction d’Augura alors que j’ai quasi que ça à faire… Bon, le nanowrimo m’a relancée, tout va mieux et en vrai, toute cette histoire est un non-sujet en soi. Je pleure pas sur cette histoire, je la prends en exemple. Du fait que je ne sais pas demander du soutien alors que c’est absolument ce dont j’avais besoin. Comme sur ce qu’il s’est passé sur le bilan de compétences !

Je me sens légitime quand je ne suis pas seule

Lors du bilan de compétences, il y a une phase d’action où tu vas interroger des gens. En gros, j’ai identifié mes pistes et je dois contacter des gens qui font ce métier pour leur poser des questions. Le truc, c’est que j’ai une énergie sociale assez basse depuis quelques temps et qu’en plus, j’ai toujours peur de déranger. Donc imaginez comme j’ai dû me sortir les doigts pour cette démarche. Et pourtant, ce fut facile. Pourquoi ? Parce que j’étais tenue par la main. On est très clairement dans le “Fais plaisir” et le “sois parfaite” mais y a aussi un côté… C’est plus facile de faire les choses pour une “collectivité” que pour moi. J’ai bien fait mon travail sur mon bilan de compétences parce que ça faisait avancer le duo ma coach et moi. J’ai conscience que c’était pour moi, ce travail. Ma coach, elle n’a jamais eu le détail des informations que j’ai glanées. Mais je me sentais plus légitime dans ma démarche. C’était facile parce que c’était pas juste Nina qui se questionne. C’était Nina qui se questionne dans une démarche encadrée. J’ai même contacté des inconnus en toute décontraction avec ma demande légitime.

Je suis légitime
(c) Thomas Mowe

Ok mais après ?

Alors ok, j’ai isolé ça maiiiiiis… Toujours pareil, qu’en fait-on ? J’ai des envies. Y a ma boutique PPTart de quand j’en ferais un peu plus rapidement mais j’ai peur que personne n’en achète et que ce soit encore un gigantesque bide. Alors que j’en ferais surtout une boutique Etsy, hein. Je suis toujours très partagée sur le sort de mes romans. Ca tourne dans ma tête. Je suis épisodiquement motivée pour créer mon identité de scribouilleuse mais je n’y consacre pas de temps. Parce que j’ai autre chose à faire, hein. Puis j’ai un petit blocage sur l’outil pour faire des créations graphiques. Aka je m’en sors pas sur Illustrator et j’aimerais bien consacrer du temps au réapprentissage de cet outil maiiiiiiiiiis… je ne le fais pas parce que la data, la recherche d’emploi… Ah ben re coucou le burn-out, hihi. Enfin, modulo le fait que je crée des contenus pour LinkedIn pour me donner de la visibilité et j’aime bien ce travail-là. C’est un peu du data journalisme et j’ai presque envie de croire que je pourrai continuer une fois en emploi. On sait tous que non. Mais voilà, j’ai toujours un peu cette envie que les choses arrivent par hasard, sans l’avoir sollicité. Que ce soit un peu facile. 

Le principe de la tâche d’huile

Augura, je sais pas ce que j’en ferai. Des fois, je me dis que je vais me constituer un pool de bêta-lecteurs et que ce sera ma collectivité à qui je devrai de bien faire les choses. Et en plus, je serai un peu plus sûre que moi vu que mon histoire a été finalement construite à plusieurs. On sera quatre, six ou dix à y croire et c’est pas rien. Des fois, je me dis aussi que je vais en faire un livre audio parce que ça me gratte depuis des années. Je me dis que, peut-être, un auditeur ou deux aura envie d’acheter le support papier. Comme d’hab, j’ai plus d’idée que de temps. Et de motivation. Mais tout ça pour dire que je dois arrêter de vouloir faire les choses seules “sans déranger” parce que ça épuise. On doit tous arrêter ça. Déjà parce que les gens aiment bien aider. Il ne faut pas abuser non plus de leur gentillesse et de leur temps mais si j’ai retenu un truc du bilan de compétences, c’est ça. Les gens sont prêts à filer un coup de main pour rien. Prendre quelques instants pour éclairer votre lanterne. Faire une mise en relation. Sur l’histoire de la boutique, ça peut ne pas être grand chose. Déjà, compter sur le bouche-à-oreilles. Anecdote ! A Noël, mon cousin a partagé des photos d’un stand d’une de ses amies sur un marché de Noël. Depuis, je me suis abonnée au compte de la fille et je pense lui acheter quelques oeuvres quand j’aurai retrouvé un salaire. Un phénomène un peu tâche d’huile. 

Tâches d'huile
(c) Sharon Pittaway

On attendra la vague

Bref, en résumé, je dois être claire sur mes envies et mes besoins. J’avais besoin d’être aidée sur Green !, je n’ai demandé d’aide à personne. Parce que je ne voulais pas déranger. Peut-être aussi parce que j’étais pas sûre de mon coup vu que personne n’avait lu mon pavé avant que je le jette dans les librairies. Sur Augura, j’attendrai l’élan, la vague. Et je monterai ma petite team. En attendant, j’ai une quinzaine d’exemplaires de Green ! dans mon bureau et j’hésite à les lâcher dans mes communautés. Après tout, vu que dans les boîtes à livres, on les prend pour les revendre sans les lire… Je préfère payer quelques euros pour les envoyer à quelqu’un qui va vraiment le lire. Du coup, si tu as envie de lire Green !, fais-moi signe. Je ferai peut-être un post Insta à l’occase. Même si Insta, y a plus grand monde qui voit mes publis… 

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