To do or not to do

To do or not to do

To do list, bien évidemment. Je suis une vénère de la to do list. J’ai quoi dans ma to do aujourd’hui ? Oh ok. J’ai du sport, du travail, de l’écriture, du déménagement de blog, de l’apprentissage de langues étrangères, de la cuisine… Une journée de ministre ou à peu près. Le tout bien étiquetté par thématique. Cette to do a rythmé mon chômage. Je notais consciencieusement tout ce que je faisais et quel plaisir de classer une tâche. C’est fait ! Oui. Sauf que je soupçonne cette manie de la to do list de m’avoir précipitée dans le craquage.

Remettre à jour sa to do list
(c) Svitlana

8,5 mois hors du monde du travail

J’ai donc été 8 mois et demi au chômage. Environ le temps d’une gestation. Moi qui aime la symbolique, je pourrais pondre tout un pavé sur la renaissance mais, déjà, ce mot est banni de mon vocabulaire depuis environ 49.3 jours. Et puis parler de renaissance alors qu’on rejoint une boîte quittée 3 ans plus tôt, héééééééé… Ca le fait moyen. Bon bref, ces 8,5 mois ne furent pas oisifs, non non. Cet été, j’ai joué la fille de la nature en me trempant dans un lac quotidiennement au milieu des canards, des cormorans, des poissons et même des tortues, me délectant de quelques mûres sauvages au passage. Un été quasi parfait si ce n’est de la bataille administrative chiante avec Pôle Emploi. Puis de septembre à décembre, formation. Les quatre mois les plus chouettes de cette période car la vie était facile. Ma seule préoccupation, c’étaient mes cours et c’était tellement reposant. Même s’il y a eu une petite bagarre administrative avec Pôle Emploi pour toucher mes indemnités chômage mais on s’en est sortis.

En faire toujours plus

Et puis est arrivée la phase recherche d’emploi et l’effondrement. Pourquoi ? Pour deux raisons. La première, c’était la pression de trouver vite. En clair : j’angoisse de la perte de savoir, je ne veux pas avoir payé une formation pour R. La deuxième… c’était la to do list, je pense. J’ai voulu trop faire. Je voulais ficher mes cours, écrire une heure par jour, recopier ce que j’avais écrit, écrire mes blogs, continuer à dépecer les vingtenaires. Faire une heure de sport, un tour de lac, cuisiner des bons petits plats, du powerpoint Art. Chercher du taf, évidemment. Ah, les langues, ça fait longtemps que j’ai abandonné. Je devrais m’y remettre d’ailleurs, même si j’ai pas l’impression que je vais pouvoir tenir une conversation en grec, espagnol ou allemand demain. Le coréen, j’en parle même pas. Par dessus ça, je me suis rajouté mes petites infographies, aussi. Parce que je voulais “profiter de mon chômage”. Du coup, j’ai jonglé avec de plus en plus de balles et pof, ça m’est tombé sur le nez.

Jongler avec sa to do
(c) Alexey Turenkov

Mon corps m’a mis un stop

Et puis il y a eu le gros craquage. Crise de larmes suivie d’une demi-semaine de maladie. Franchement, je suis rarement malade mais depuis un an, j’enchaîne. Le covid certes puis deux colites fiévreuses. Même le dernier vaccin Covid, j’ai fait un peu de fièvre alors que jusque là, j’avais au max un léger mal de tête. J’arrive pas à savoir si c’est une conséquence de mon Covid, justement… ou mon corps qui tire les freins d’urgence parce qu’il en a marre de mes angoisses. Je ne sais pas s’il est possible de somatiser à ce point mais force est de constater que suite à mon craquage, j’ai eu une semaine de rien consécutive à ma petite fièvre. Puis tout s’est enchaîné très vite. Deux entretiens chez Vinyl plus deux ou trois autres, mes parents en goguette à Bordeaux, ma belle-soeur et son copain qui viennent nous voir juste après. Puis la délivrance : le job chez Vinyl. Et ma to do littéralement oubliée.

La to do, c’est bien et pas bien

Car oui, ça fait bien un mois que je la remets pas à jour. Je la réutiliserai quand j’aurai des trucs à faire au taf. Oui, pour le moment, j’ai pas grand chose à faire. Mais cette longue pause de to do me fait me poser la question de sa pertinente.

  • La to do, c’est cool parce que ça me fait faire les choses, j’apprécie toujours de cocher une case en mode “ça, c’est fait”, j’en tire une réelle satisfaction lié au sentiment du devoir accompli.
  • Mais ça me fout la pression. Les jours de fatigue où je ne fais rien, je me déprécie pour avoir coché si peu de choses dans ma to do. 

Et on ne peut pas dire que je glande depuis l’abandon de ma to do. Certes, j’écris pas trop mais je fais plein de Powerpoint Art et je veux continuer mes petites infographies. Après, je suis comme ça, aussi. Je fais les choses par période. Là, pour mon anniversaire, je vais avoir plein de trucs DIY donc je vais sans doute délaisser un peu certains trucs pour autre chose. Et je refais du sport quasi quotidiennement. Je me mets aux hiits. D’en avoir parlé l’autre jour, ça m’a un peu motivée.

To do et café
(c) Estée Janssens

La to do, reflet de ma vie rêvée

La vérité, c’est que ma to do révèle ma vie rêvée, celle où je ne laisse échapper aucune minute, aucune seconde. Glande littéralement interdite. Sauf que… en vrai, je ne pense pas que ce soit possible. Parce que des fois, je suis fatiguée, j’ai mes règles ou j’essaie de faire une activité A alors que j’avais envie de faire l’activité B et je lambine. Résultat, je coche pas la to do. Et puis faire n’est pas un accomplissement en soi. Si c’est pour faire mal, en plus… mais ça, on en parlera semaine prochaine !

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