Le bujo de la win
Bien le bonjour, amis confinés. Je profite un peu de ces temps un peu troublés pour continuer à parler équilibre de vie et les outils qui nous permettent d’y arriver. Oui, en ce moment, le temps est différent. Je veux dire, aujourd’hui, c’est férié et on s’en fout un peu, quand même. Mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi de son emploi du temps* donc sortons notre bujo.
Outil pour une vie rêvée
Le fameux Bujo ou bullet journal, ce truc mi pratique mi kawaii qu’on nous vend partout, tout le temps. L’outil miracle pour avoir la vie dont on a toujours rêvé. Avec le miracle morning évidemment car pourquoi dormir quand on peut se réaliser ? Parce que c’est cool de dormir ? Ouais, j’avoue, j’adore ça. Donc pour ceux qui auraient échappé aux milles et un articles sur le sujet, le bujo est un cahier magique et organisationnel où on note notre to do avec des bullets à cocher (bullet journal) mais on peut aussi faire des dessins, du coloriage, noter des idées, des remerciements, des citations. Oui, c’est la version adulte de nos cahiers de texte adolescents moins les petits mots des copines et les pages de coeurs.
Fignoler son Bujo
J’ai longtemps cherché la version parfaite de mon Bujo. Ecrivant comme une petite souillon et n’ayant aucun plaisir à dessiner vu que je ne maîtrise pas… Je veux dire, je suis la reine des dessins de réunion mais sinon…J’avais envisagé d’en faire un compte insta mais ayant déjà le mien sous mon vrai nom (à filer aux collègues copains) plus celui de Nina et que je viens en plus de créer celui de mon alter ego Playmo (follow me), fallait arrêter les frais à un moment. Et je m’éparpille. Alors, ce bujo ?
CRET et PPT
J’avais fait une version incroyable de mon bujo informatique, hébergé sur un sharepoint perso pour pouvoir le remplir chez moi ou au bureau, quand j’en ressentais le besoin. J’ai mis des jours et des jours à le concevoir. J’avais tout un tas de codes couleurs en reprenant mon histoire de CRET, là. Je croyais vraiment tenir un concept. J’avais des notations, tout…
Perdre du temps pour en gagner ?
Et j’ai lâché. Je commence, je suis sérieuse trois jours, quatre et je relâche. Parce que ça prend du temps, exactement comme ce que je disais sur le journal intime. Quoi que sur le journal intime, j’ai peut-être trouvé un twist que je vous raconte dans Raconte-moi des histoires. J’ai une cohérence éditoriale de ouf. Ce truc de bujo, là, j’ai voulu le mettre en place pour avoir le temps de faire tout ce que je voulais faire. Mais ça me prenait une heure de mon temps de tout bien remplir et je n’ai pas toujours ce temps là. Cette heure, c’est autant de moins pour lire, écrire, faire du sport ou juste me reposer. C’est assez paradoxal : perdre une heure d’un truc qui me fait du bien pour un truc qui est censé m’aider à faire des trucs qui me font du bien… mais quoi ?
On va pas se forcer
J’ai abandonné mon bujo, voilà. Et ne croyez pas que j’en sois navrée. C’est la meilleure décision et c’est assez symptomatique du truc qui m’agace dans le coaching de vie, surtout sa version Youtube. Le coaching de vie se repose sur de très nombreux outils pour t’aider à mener à bien ton ambition d’avoir une vie plus jolie. Cependant, j’ai parfois la sensation qu’on t’assène ça comme une vérité absolue. J’ai l’impression que la journée de meuf parfaite qui a réussi sa vie, c’est miracle morning, bujo, yoga, méditation… Alors dans l’absolu, je trouve tous ces trucs cools, loin de moi l’idée de les dénigrer. Mais chacun ses trucs, en fait. Y avait une vidéo pas mal de Lucile Woodward là-dessus qui expliquait qu’elle était plutôt du soir et que le miracle morning, c’était pas du tout pour elle et que ça ne servait à rien de se forcer. Moi, honnêtement, j’ai une bonne énergie le matin mais me réveillant avec un réveil, parfois, il me saisit en plein sommeil paradoxal et j’ai énormément de mal à émerger. A partir de là, j’ai autant envie de me faire 20 minutes de squat que de me planter des échardes sous les orteils. En vrai, je ne fais pas de squat mais j’ai essayé plein de trucs. Si je suis mal réveillée, ça ne sert à rien.
La rentabilité de la vie
En fait, plus qu’un outil qui me rendrait service, j’y vois un outil d’asservissement. Ce côté hyper rentabilité de chaque seconde de ma vie, de devoir m’organiser pour faire ce que j’aime dans mon temps libre, en négligeant ce dont j’ai parfois réellement besoin : souffler. Car le rien s’incarne mal dans un Bujo. Et ça n’aide pas à lâcher du lest, à se dire qu’on a le droit de ne rien faire, de juste glander sur le canapé. Car il faut toujours faire, toujours, toujours… et à un moment, ça épuise.
Alors voilà, je me contente d’un Trello où je mêle to do du boulot, to do administratif et to do perso… Et on fera avec.
* En vrai, si. Je lâche l’affaire sur plein de trucs et c’est assez cool.
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