Qui y a-t-il au coeur de ma vie ?
En voilà une question, hein. L’autre jour, en écrivant mon article sur les citations, j’ai eu une pensée claire “le travail, c’est pas le coeur de ma vie”. Alors oui, ça, je pense que nous l’avons tous bieeeeeen compris mais du coup, c’est quoi le cœur de ma vie ? Et bien, j’ai réfléchi et… oh ben, la réponse n’a rien de simple.
Une première réponse spontanée
Quand j’ai réfléchi à la question, la première réponse qui m’est venue est l’écriture. Oui mais… vraiment ? J’ai vachement relâché l’intensité de mon écriture depuis le nanowrimo, par exemple. Et puis j’aime écrire mais c’est la seule partie du travail d’écrivain qui me plait vraiment. Oui, je veux une organisation au poil pour avoir le temps d’écrire, c’est indéniable. Des romans, des blogs, même des infographies. Mais je n’ai pas envie que de ça. J’ai également la création à qui je veux donner sa juste place comme les PPT arts mais aussi mes petites photos Playmo, ma BD imaginaire…
Prendre le large
Mais ce serait fortement limitant de dire que la création est au coeur de ma vie. Les voyages alors ? Ah oui, découvrir le monde, se sentir dépaysée, découvrir des us et coutumes, les saveurs et odeurs des contrées éloignées. Ah oui, j’aime bien les voyages maiiiiis avec mon éco-dépression, je bloque de plus en plus. Alors oui, y a quelques années, j’envisageais ma vie comme “le travail, c’est pour financer les vacances, hihi”. Aujourd’hui, c’est surtout pour financer la retraite : plus vite j’arrêterai ce cirque, mieux ce sera. Donc on va faire plein de petites économies mais c’est pas le sujet.
Et mon coeur qui bat
Du coup, si ce n’est le voyage ou le créatif, ça peut être quoi le coeur de ma vie ? Ah bah forcément, l’amour, l’amour. L’amour au sens large du terme. Mon amoureux, mes amis, la famille, mes neveux-nièces… Même les chats ! Oui, ça contribue énormément à mon équilibre et à mon bonheur, c’est absolument certain. Je dirais même qu’à part quelques frayeurs et inquiétudes inhérentes à la santé des uns et des autres, c’est la partie de ma vie la plus épanouissante et facile. Du coup, c’est ça le coeur de ma vie ?
En vrai, j’ai plusieurs coeurs
Vous vous doutez bien que non. En fait, en réfléchissant à la question, si je sais que le travail salarial n’est pas au coeur de ma vie, il n’y a pas qu’un cœur, en fait. C’est important d’avoir du temps de qualité avec ceux qui comptent pour moi, c’est indéniable. Mais il me faut aussi mon temps de création. Il faut que je me secoue un peu aussi. Et les voyages, même si je ne les fais pas, j’adore en rêver. J’adore imaginer des circuits, me renseigner ponctuellement. Là, par exemple, je regarde Formula 1, drive to survive, je suis super curieuse de Bakou. J’ai des violentes envies de Corée, de retourner au Japon. Je rêve de Polynésie alors que je suis à peu près certaine que je n’irai jamais. Je pense réaliser des petites infographies sur ces sujets. A défaut d’y aller, j’apprendrai des trucs.
Ne rien vivre à fond ?
En fait, j’aime l’idée d’avoir plusieurs coeurs. Je suis même persuadée que c’est le secret du bonheur. Excusez ma grandiloquence, ok, j’exagère. Mais pas tant que ça. Si je suis frustrée sur un coeur, il m’en reste d’autres pour compenser. Je parlais plus haut du fait que j’avais ralenti la cadence sur l’écriture mais parce que je fais d’autres trucs que j’aime bien aussi. Il y a des moments dans la vie où je ne peux pas voir ma famille, genre le Covid, je peux compenser par autre chose. Certes, on pourrait me faire remarquer que je manque un peu de colonne vertébrale. Qu’en ne privilégiant rien, je ne fais pas les choses à fond. Alors oui, très certainement. Je ne me suis pas assez appliquée sur mes histoires de publication mais parce que le coeur créatif, il est sur la pure écriture. Je n’arrive pas à m’investir sur le reste. Peut-être que si je faisais de la création et plus précisément de l’écriture, le coeur de ma vie, peut-être que je finirai par obtenir une publication. Voire un succès d’estime. Peut-être. Mais je ne suis pas capable de sacrifier le reste. Et je pense même que ce n’est pas souhaitable. Enfin, sauf le boulot salarial quand j’en ai un. Des fois, je m’imagine partir dans un truc genre couvent ou je ne sais quoi pour écrire, écrire, écrire. Je pense que si je ne faisais que ça de mes journées, je pourrais pondre un premier jet de roman en trois semaines mais… bof.
J’ai pas envie de sacrifier des coeurs
Bof parce que trois semaines loin de mon mec et de mes chats, ça me branche moyen. Bof parce que partir sans visiter, c’est pas ma came non plus. Et puis j’aurais envie de ppt arter, un peu. Marcher à minima. Lire, écouter de la musique, aussi. Je ne suis pas monotâche. J’y vois parfois un désavantage, une source de frustration. Ah, que j’aimerais écrire plus, faire plus de sport. Ah, si j’avais le temps pour faire tout ça. Mais en même temps, j’aime dormir. Mais d’un autre côté, en ayant ces différents coeurs, je ne suis pas malheureuse si un coeur ne va pas. Enfin, si le coeur “famille, amour et amis” va mal, si, j’en serai affectée, on ne va pas se mentir. Mais pendant un an, j’ai quasi pas écrit, j’ai fait autre chose. Essentiellement trouver une voie pro pour aller tranquille jusqu’à la retraite.
Libérée de la réussite
Alors oui, je n’ai pas de colonne vertébrale parce que j’ai plusieurs coeurs. Et je crois vraiment que c’est une bonne chose. Essentiellement parce que ça me libère de l’obligation de réussir dans ce qui compte le plus pour moi. Je fais les choses qui me plaisent sans pression. Je ne serai jamais une artiste reconnue, une Instagrameuse voyage aux 145 k abonnés ou… euh… femme au foyer ? Mais puisque mon bonheur est à la confluence de tout ça, c’est plus facile d’être assez heureuse. Peut-être moins que si je n’avais qu’un coeur mais je crois que ça me préserve aussi de plus grands malheurs.