Mes ennemies : les injonctions intégrées
Si j’étais coach de vie (lol, j’en suis si loin), j’aurais un combat principal. Libérer mes coaché.es de l’effroyable ennemi : les injonctions ! Et plus spécifiquement les injonctions intégrées. C’est quoi encore ce truc ? J’en ai évoqué une l’autre jour, sans doute le boss final des injonctions intégrées pour nous les femmes : la minceur, c’est le bonheur. J’ai déjà démontré que non. Néanmoins, poursuivons notre petit bonhomme de chemin.
La traque de l’imperfection physique
Je vais pas vous lister les milles injonctions intégrées qui peuvent exister car elles sont surtout fonction de notre vécu. L’obligation de la minceur est évidemment un exemple assez évident car omniprésent dans la culture des magazines féminins. Mais pas que. On pourrait rajouter l’obligation de prendre soin de soi… C’est mal, ça ? Non, c’est cool dans l’absolu sauf que… Dans la presse féminine, ça se traduit par une liste de choses à faire longue comme mon bras avec les produits liés qui coûtent une blinde. Il devient difficile voire impossible d’accepter de sortir non épilée à moins de faire un travail de reprogrammation. Pendant des années, je me suis sentie un peu crasseuse de pas m’épiler les sourcils… alors que j’en ai même pas besoin !
Lutter ou se conformer ?
C’est difficile de se débarrasser de ces injonctions, surtout qu’on n’a pas toujours envie de dépenser de l’énergie là-dedans. Il est parfois plus simple de s’y conformer que d’affirmer haut et fort que ça ne nous intéresse pas. Pourquoi je m’épile en vérité ? Parce que j’ai pas le courage d’essuyer la moindre remarque sur le sujet, de devoir justifier mon choix. Le coup de rasoir, c’est m’acheter une tranquillité. Hé oui, je me rase parce que je suis pas chaude à l’idée de dépenser des dizaines d’euros pour qu’une personne m’arrache les poils à la cire. Et non, raser les poils ne les fortifie pas, si jamais.
Suffit pas de vouloir pour y arriver
Le pire, c’est cependant la lutte contre soi-même. Genre la mentalité régime. Ca fait un an que je n’arrête pas de dire “oui, moi, je ne veux plus jamais faire de régimes, c’est pas bon de toute façon, bla bla bla”. Sauf qu’en vrai, je pince le bourrelet de mon ventre avec mécontentement et mon ça me souffle que quand même, une petite diète me ferait du bien. C’est effroyable, cette dichotomie permanente entre ce que je sais être bon pour moi (éviter les régimes et accepter mon corps tel qu’il est) et ce que la société attend de moi (dépenser des centaines d’euros en salle de sport, crèmes minceur, régimes ou je ne sais quoi). Quand je me suis penchée sur l’alimentation intuitive, j’étais un peu intriguée par l’appel à se faire aider pour bien y arriver. Je trouvais ça exagéré sauf que, force est de constater que certaines injonctions sont si bien ancrées qu’il ne suffit pas de vouloir pour s’en débarrasser.
Un long périple
Devenir qui l’on veut, en l’occurence pour moi une personne débarrassée d’injonctions qui ne lui servent à rien, est un très long périple. Je parle de la minceur mais il y a l’injonction à la performance qui diabolise toute procrastination, l’injonction à la vie saine, à la perfection, quoi que l’on mette derrière. A l’éternelle positivité, au care… Les modèles qui nous sont proposés ne sont guère variés, surtout pour les femmes. Arriver à se créer son propre soi, façonné par rapport à ce dont on a réellement envie et non pas ce que l’on nous impose, c’est un sacré challenge. Et j’ai identifié quelques injonctions dont il va falloir qu’on parle.
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