Le monde ne t’attend pas

Bonne année, bonne santé, bonne félicité ! En 2023, on est ensemble ! En ce moment, comme déjà dit, je redistribue les articles des vingtenaires sur mes autres blogs. Du moins ceux que je trouve dignes d’intérêt. Par exemple mes histoires de cul d’il y a 17 ans (argh !), bof. Certaines opinions sur lesquelles j’ai radicalement changé d’avis aussi, poubelle ! Et puis il y a ces articles dont le sujet me paraît intéressant mais qui datent trop. Alors je vais les réécrire ! Genre celui-ci : le monde ne t’attend pas. Que j’avais écrit comme une lettre au moi d’avant. J’hésite à reprendre le concept pour mon journal intime mais en mode “lettre pour mon moi d’après”. On verra. En attendant, aujourd’hui, je reviens sur ce concept du monde qui t’attends pas et des leçons à en tirer.

Je suis une personne importante, paraît-il

En 2004, j’entame ma dernière année d’études, j’intègre un master 2 de journalisme. Le graal. Oui parce que hier comme aujourd’hui, j’ai toujours l’impression qu’il me faut un petit tampon sur mon CV pour dire que, si, si, j’ai de la valeur. Alors que mon portfolio de data analyste, je l’ai surtout remplie dans mon ancienne vie. Mais je voulais sanctifier ça par une formation, comme si je pouvais pas être autodidacte… Bon, en vrai, pas trop mais plus pour des raisons de flemme que de compétence. Bref. Lors de cette rentrée, le directeur de master que j’appellerai Tintin Hondelatte, car il ressemblait à la fusion entre ces deux êtres, nous passe une bonne grosse pommade bien hydratante et qui sent bon la rose. S’il le faut, dans 6 mois, on sera à Boston pour un stage chez CNN car le monde nous veut, nous désire. Bah, oui, Toulouse, centre du monde, n’importe quelle rédaction paierait cher pour nous avoir. Ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé…

J’avale facilement les jolies fables

Mais moi, j’y ai cru. J’ai cru qu’avec mon joli diplôme, je serai reçue en entretien avec les honneurs. Finalement, quand j’étais reçue avec un verre d’eau, c’était Byzance. Un café, c’était carrément le Paradis. Même si en vrai, je déconseille le café en entretien : les entreprises ne boivent que des expressos dosette. Ca assèche la bouche en plus de charger l’haleine. Si en plus vous passez un entretien avec masque, mmm. Bref, surprise ! Mon master 2 m’a ouvert zéro portes. Sans doute un peu plus d’entretiens que si je ne l’avais pas mais finalement, mon premier CDI, ce fut grâce à mon blog que je l’ai eu, alors…Enfin, grâce à ma maîtrise de l’écriture blog, plutôt. A partir de là, marketing digital donc le journalisme, comment dire que ça n’est arrivé que très épisodiquement et presque par accident ? Cependant, au vu de l’effondrement de la profession, je ne suis pas sûre d’en être malheureuse. Et je ne désespère pas d’arriver à choper une pige data, un jour. Qui vivra verra.

Pouvez-vous me découvrir, s’il vous plaît ?

Cette histoire de diplôme est bien mignonette. Je peux l’étendre à environ tous les domaines de ma vie. Vous vous souvenez de cet article sur le fait que j’aimerais que les choses m’arrivent par hasard ? C’est 100% cette énergie-là. Genre là, je suis au chômage. J’ai mis un joli macaron “open to work” sur LinkedIn en espérant qu’on me contacte, on ne sait jamais. Et ça marche ! Y a un mec qui a débarqué dans mes messages en me tutoyant pour me proposer un poste qui n’a rien à voir ni avec mon ancien job ni le futur. Je ? Alors oui, me donner de la visibilité, c’est pas une mauvaise idée en soi mais… je n’ai rien d’unique.

A quoi ça sert d’être le meilleur si personne ne connaît votre existence ?

Et c’est ce que je veux dire quand je dis que le monde ne m’attend pas. Concrètement, nous sommes tous uniques et talentueux, oui. Mais pas au point que les choses nous tombent tout cuits dans le bec. Aurais-je été une bonne journaliste ? Aucune idée mais aurais-je été la meilleure, je ne suis pas la seule sur la ligne de départ. Et c’est souvent compliqué d’émerger de la masse, surtout quand on est tout neuf sur un secteur. C’est comme le talent. Je trouve qu’on surcôte énormément le talent. J’en ai parlé déjà par rapport à un BDiste pédo mais je vais en faire un article ici aussi. Oui, Céline Dion a une voix incroyable mais s’il le faut, Joséphine Casals chante tout aussi bien. Qui ? Une meuf que personne ne connaît car elle n’a jamais cherché à devenir chanteuse. Ou elle a attendu chez elle qu’on vienne la découvrir. Mais le monde n’attendait ni Céline ni Joséphine, en fait. 

Personne ne cherche la pépite

Le monde ne t’attend pas car nul n’est exceptionnel, déjà. Mais surtout que le monde n’a pas le temps de te chercher alors qu’il y a plein de candidats disponibles et motivés qui font l’effort d’envoyer un CV au monde. Ou un tapuscrit, une démo, un portfolio, appelle ça comme tu veux. Les seuls qui ont une place réservée sans en foutre une ramée, ce sont les fils ou filles de qui vont récupérer la boîte à papa/maman. Peut-être que le monde rate une pépite en ne cherchant pas mais il s’en fout, en fait. Ils cherchent des gens qui font l’affaire dans l’absolu, c’est tout. 

Tenter sa chance

Moralité ? Si tu veux un truc, bouge-toi pour l’avoir. Postule pour trouver un job, envoie ta démo, ton tapuscrit, montre tes talents et tes compétences. Y a aucune belle histoire de quelqu’un trouvé par hasard. Sauf Laetitia Casta. Et n’oublie pas non plus que même en faisant tout bien, des fois, ça foire. Je me souviens de cet entretien que j’avais passé où le recruteur m’avait expliqué qu’il s’était arrêté aux premiers CVs envoyés (une trentaine quand même) puis n’a plus regardé les suivants. J’ai obtenu l’entretien parce que j’ai envoyé mon CV un dimanche et pas le lundi. Ouais, la chance, ça joue et sans doute tout un tas d’autres facteurs. 

Bref, en 2023, on se bouge le cucul. Moi, je vais envoyer plein de CVs. Quand je serai rentrée de mes vacances. Bisous !