Cyclothymie, éternelle compagne
Mmm, ce printemps. A-t-on connu printemps plus beau et plus ensoleillé ? Alors, oui, certainement, j’ai un peu la flemme de chercher. Par contre la nouveauté, c’est le parfum des fleurs. Pour une hyperosmique* pour moi, c’est le paradis, un peu. Quand je me promène dans les jardins de la résidence, toute narines ouvertes, je me sens… enjouée, pétillante. Heureuse, osons le mot. Ah, vraiment ce printemps serait si parfait si je n’étais pas en pleine montagne russe émotionnelle. Car y a pas que mon odorat qui frétille actuellement. Ma cyclothymie est au top, aussi. Gros warning avant de poursuivre : quand je parle cyclothymie, je parle de tempérament et en aucun cas de diagnostic clinique. J’ai longtemps cru que ça n’avait aucune réalité psychiatrique, je viens de réaliser que j’ai tort et je m’excuse si mon article heurte quelqu’un. Ce n’est pas mon but.
Souvent, je varie
Je suis d’humeur changeante. C’est un peu fatigant. Déjà, je suis très solaire donc la météo joue énormément sur ma forme et mon énergie. J’ai même acheté une lampe de luminothérapie pour le bureau, pour vous dire. Ce qui fait qu’en général, en mars, je peux passer d’un léger abattement à une euphorie à peine contrôlable en une heure. Je suis également sensible aux nouvelles. Une bonne nouvelle et je peux trouver ma vie incroyable, marcher si vite avec un pas si léger que je crois que je vais m’envoler. Mais je suis également victime de la moindre contrariété. Alors forcément, en ces temps un peu particuliers, je me sens dans le plus faramineux des roller coasters du monde et j’ai un peu les tripes au bord des lèvres. Je sors dehors, je suis ivre de toutes ces odeurs, couleurs, du calme. Je rentre, je passe sur Twitter et… il serait peut-être temps que je tienne ma résolution de renoncer à l’actu. Plus que jamais, je réalise que ça ne fait qu’entretenir un stress sans réellement informer, finalement.
Je n’ai rien fait de mon confinement
Corollaire de tout ça : mes projets. Alors autant vous dire que la jolie histoire que je vous ai racontée en début de confinement n’a jamais existé. Alors oui, j’ai eu mon érysipèle (googlez pas, j’ai déjà dit) avec un peu de fièvre et j’ai dû reposer mon corps mais là, j’ai plus vraiment d’excuse. En un mois de confinement, je n’ai pas :
- passé de certifs
- lancé mon blog voyage (mais j’ai dessiné la bannière)
- fait de l’anglais
- trop fait de sport avec des vidéos Youtube. Juste de la zumba. Une fois. Mmm…
A dire vrai, je le vis pas si mal. Mais ça dépend. Là, en ce moment, je me mets la pression en mode “ohlala mais meuf, dépêche-toi, plus qu’un mois de confinement ! » Sachant que je suis en train de préparer un webinar que je présente mardi et après, plus rien. J’aurai le temps. Mais il y a une langueur, aussi…
On peut pas toujours être au top
Car, ça, on n’en parle jamais dans les discours productivistes du développement personnel. A croire que dans cet univers là, tout est égal, à commencer par l’humeur. Je m’applique à vivre le confinement au mieux, à m’accrocher au positif et à ne surtout pas voir que mon année est foutue, mes voyages définitivement annulé et que c’est sans doute pas en 2020 que j’irai m’installer à Toulouse. Ce qui est LE point le plus décevant. Les voyages, ça se replanifie mais Toulouse. Je crois que je consacre beaucoup d’énergie à oublier cet élément, de l’énergie que je n’ai pas pour vivre ma vie de meuf parfaite du développement personnel.
Haro au mythe de l’humeur égale
Et la stakhanoviste du positif applaudit. Parce qu’il y a un enseignement à tout ça, si, si. Dans toutes les méthodes que l’on nous vend, que ce soit du développement personnel, des régimes ou je ne sais quoi, chaque programme est écrit sur le principe qu’on va être d’une humeur égale, d’un enthousiasme infini. La promesse, c’est “oui, c’est un peu dur de s’y mettre mais après, tu vas kiffer”. Alors autant je suis persuadée que mettre en place une routine est une solution a beaucoup de choses, autant j’aimerais que l’on admette tous, avec le sourire, que nous ne sommes pas un logiciel informatique? Il ne suffit pas de juste “prendre l’habitude” pour faire les choses. J’essaie d’écrire régulièrement, de façon routinière. Mais il y a des jours où ça ne vient pas, où les mots coulent difficilement parce que je suis fatiguée. Il y a des jours où je n’ai pas le courage de faire mon sport. Même si je sais que ça me ferait du bien, je n’ai pas envie. Ce n’est pas grave.
Et on a droit de lâcher, aussi
Ce n’est pas grave parce que ma cyclothymie, c’est juste un tempérament. Ce n’est pas quelque chose contre lequel je devrais lutter, que je devrais soigner. C’est quelque chose de normal. Je suis persuadée que tous les neurotypiques qui me lisent sont là “ah oui, moi aussi, je suis cyclothimique, dis donc”. Disons que nous avons tous des humeurs changeantes, rien de plus normal. On vit en société, on doit composer avec les bons moments comme les mauvais, les soirées entre pote à rire à gorge déployée et l’engueulade avec un·e inconnu·e dans le métro. Là, on compose avec un printemps de rêve et des projets qui s’effondrent. Nos horizons sont soudain particulièrement rétrécis. Littéralement ou métaphoriquement parlant. Alors oui, c’est un peu compliqué d’être pump it up en permanence.
Et des jolies photos
Et c’est pas grave. En attendant,je vais aller photographier mon playmo dans les jolis iris du jardin. Ah oui parce que truc que j’ai fait quand même et je vais vous saouler un peu avec : j’ai lancé mon compte Insta playmo ! Followez les copains !
* Ce mot ne semble pas exister mais je l’utilise quand même, c’est mon super pouvoir, après tout.
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