40 ans en quarantaine
Voilà. Quand le 17 mars, on est allés se ranger en confinement, je n’avais aucun doute sur la question : je fêterai mes 40 ans en quarantaine. Alors que quelques jours plus tôt, je racontais des bêtises ici même sur ma crise de la quarantaine… Ca, je le vis bien vu que j’avais pas prévu grand chose, je suis plus vénère sur la disparition de mes vacances et le fait que ma boîte ne veut pas me rendre mes jours. Cependant, je me dis que c’est l’occasion de faire un petit article alors que nous devons être à peu près à mi-parcours du confinement sur les aléas de la vie, tout ci, tout ça.
2020, l’année qui te coupe l’herbe sous le pied
J’attendais 2020 avec impatience. Passer à 40 ans, je trouvais que c’était plutôt une chouette aventure, j’avais ma petite bucket list de trucs à faire pour fêter ce passage. Genre envoyer un manuscrit à des éditeurs (fait ! On en reparlera, un jour), faire du parapente (pas fait), me faire tatouer un truc qui se dessine bien dans ma tête (pas fait)… Puis en 2020, on devait aller à New York fêter mes 40 ans (du coup, raté), au Japon à nouveau… Et surtout descendre à Toulouse, ce qui risque de s’avérer un petit peu plus compliqué que prévu… Mmmm. En résumé, je voulais que 2020 soit un feu d’artifice, je me retrouve avec un foutu pétard mouillé qui se délite dans ma main.
On force sur le positivisme
Depuis trois semaines, je me force à voir le verre à moitié plein. Déjà, je suis plus obligée d’aller faire semblant de travailler à une bonne heure de transport de chez moi. Non, maintenant, je fais semblant chez moi. Toujours payée à 100%, ça n’a aucun sens. Puis je suis confinée avec un mec adorable et on a trouvé notre petit rythme. On a un balcon et un petit jardin privatif en bas de la résidence qui nous permet de prendre l’air au quotidien. En réalité, j’aurais pas l’angoisse de Toulouse, je serais presque heureuse de cette parenthèse dans ma vie. Bon, j’ai dû arrêter le sport à cause de mon érysipèle (googlez pas, c’est moche), infection de la peau toute nulle qui impose un repos physique. Mais ça va…
Ca va mais pffff
Enfin, bof, non. J’ai mes angoisses, un projet de vie important qui s’effondre. Ce n’est certes pas un mariage et j’ai toujours la sécurité de l’emploi mais si, pour mes 40 ans, je m’offrais aussi le droit de plus être une stackhanoviste du positif malgré tout ? Oui, bien sûr que ma situation est enviable pour beaucoup de gens. Mais j’ai quand même le droit de me dire que j’ai peur pour mon gros projet, que ça m’angoisse. Que oui, au pire, c’est reporté mais que ça me mine. J’aime bien faire des résolutions pour mon anniversaire. Essentiellement parce que je suis plus motivée qu’au 1er janvier et surtout que l’année étant déjà à son tiers, j’ai un peu idée de ce qu’il va se passer…
Une année pour du beurre
Alors pour mes 40 ans, je décrète que cette année ne compte pas. C’est l’année chantier, celle qui va me faire passer de chenille parisienne à papillon toulousain. Voilà, c’est tout. Et en profiter pour jouer avec mes routines pour trouver la bonne. Pour la fiesta, mon mec a 40 ans l’an prochain, on fêtera son changement de décennie à New York, au Japon ou au Chili, on verra. Ou à Toulouse si j’ai raté mon départ. Rater mon départ = démissionner de ma boîte actuelle sans rien trouver à Toulouse, je vous dis pas le serrage de ceinture. A 40 ans, il est temps que j’apprenne à pleurer sur mon sort quand j’en ressens le besoin et laisser la frustration se noyer dans mes larmes. Oui, je suis pas trop à plaindre mais me dire qu’il y a pire ailleurs ne me console pas et j’ai le droit d’avoir le seum, quand même. Accepter ma chouinerie. Une philosophie que je pourrais résumer en un “Oh non ! Tant pis !”
C’est moi la star
En attendant, aujourd’hui, j’ai 40 ans et je suis la star de ma journée. Déjà, je vais enfin savoir ce qui se cache dans ce carton qui partage notre chambre depuis le début du confinement (mon cadeauuuuu).
Ensuite, j’ai acheté que de bonnes choses à manger… chez Picard car aujourd’hui, je ne fais rien. Tellement rien que je suis en RTT. Alors au menu : chouchoutage à base de bain qui sent bon, gommage, crémage… puis écriture, lecture… ou rien. Ma vie de quadra, je commencerai à l’écrire demain. Aujourd’hui, quarantaine ou pas, je vais jouir de chaque minute de ma journée.
Joyeux anniversaire, moi !
10 Replies to “40 ans en quarantaine”
Je vous souhaite un bon anniversaire de la Montagne Noire baignée par un bon soleil ce matin et vous souhaite un prompt retour sur Toulouse. Sachez qu’après un périple professionnel on savoure d’autant les senteurs de la bruyère en fleur actuellement avec un amour immodéré de la terre.
Merci ! Moi qui suis toujours en train de humer l’air, j’ai hâte 🙂 Déjà, l’odeur de pétrichor tout à l’heure, c’était un joli cadeau d’anniversaire.
Le négatif et le positif peuvent coexister sans qu’on doive choisir l’un et escamoter l’autre. Alors en quarantaine, en grande pompe, en catimini, à l’arrache, à Paris ou ailleurs : bon anniversaire !
Merci ! Bah en fait, ma journée est bien cool 🙂 Peut-être même mieux que s’il n’y avait pas eu le confinement
Oulala , je me devais laisser un commentaire.
J’ai l impression de lire exactement ce qu il se passe aussi pour moi. Et oui cette année aussi j’ai 40 ans. Un voyage improvisé il y a quelques mois et qui devait avoir lieu au mois de Mai ( mois de mon anniv) annulé et surtout un road trip au Japon cet été pour fêter mes 40 ans et les 10 ans de ma filles et qui sera reporté par la même occasion. Du coup je pleure, je rie , je positive, je crie, je cours ( footing) et je me dis que cette année sera aussi pour du beurre et que nous décalerons tout à l année prochaine pour les 40 ans de mon mari. Montagne Russe Emotionnelle quand tu nous tiens. Et puis je me dis soyons nous même après tout et fêtons ce que nous avons envie de fêter quand ça nous chante, soyons libre de notre bonheur et planifions toutes ces célébrattions d anniversaire ou pas aujourdhui mais aussi demain peu importe la date et la raison. Je comprend tellement ton récit et je te souhaite un très bon anniversaire confiné ou pas.
Ton comm est hyper troublant car je suis en train d’écrire mon article pour demain qui tourne très justement autour de mes montagnes russes émotionnelles. Là, je suis passée en phase de déni constructif, je guette la moindre façon de voir les choses qui me convainc que c’est un mal pour un bien. Par exemple, il y a une redistribution des cartes dans mon boulot au niveau des N++ et ça va peut-être faciliter mon départ à Toulouse. On n’est pas allés au Japon mais il semble qu’on aurait raté les sakuras, de toute façon. Cet été, on n’aura pas à se creuser la tête pour les vacances : on sillonnera le pays Toulousain… Bref, je passe alternativement par les moments d’abattement et les moments d’espoir. Mais j’ai quand même hâte de sortir de tout ça pour fêter tout ce qu’on n’a pas pu célébrer correctement pendant le confinement 😉