Des temples au coeur du désert : Denderah et Abydos
Le 01/03/2019 – Déjà le dernier jour et cette petite nostalgie qui s’installe déjà… mais le spectacle n’est pas fini ! Aujourd’hui, nous partons à la conquête de deux temples au coeur du désert ne faisant pas partie du programme et que nous avions pris en option. J’ai nommé le temple de Denderah et celui d’Abydos.
Une longue route
Ces temples là, ils se méritent ! Lever à 6h (grasse matinée), départ à 7h et on s’enfile deux heures de route en bus. Un bus relativement plus confortable que celui pour Abou Simbel. On traverse la campagne egyptienne avec milles scènes bucoliques. Les gens qui travaillent aux champs, les charettes tirées par des ânes, les écobuages qui bleutent l’arrière-plan. Des enfants qui jouent dans des champs… car oui, c’est vendredi, il n’y a pas école.
Denderah, une visite au calme
Nous voici enfin à Denderah avec le temple destiné à la déesse Hathor. On note immédiatement que les pierres sont rongées par de profondes entailles. A l’époque, les femmes récupéraient un peu de pierre pour la diluer dans l’eau et ça favorisait la fertilité, selon la croyance populaire. La profondeur variait selon si on voulait un garçon ou une fille. Ce temple étant un peu en dehors des circuits touristiques habituels, ce site est moins fréquenté que ceux visités précédemment.
Splendides couleurs
Et c’est un temple qui vaut le détour, plus que celui de Kom Ombo, par exemple. Mais étant moins pratique d’accès, je comprends pourquoi il n’est pas dans les tours officiels. Les colonnes sont ornées de la figure d’Hathor, la déesse vache aux longues oreilles. Les couleurs sont bien conservées et le temple nous offre un spectacle de toute beauté.
Cléopâtre et le Zodiaque
Quelques points : Denderah est le seul temple où il existe une représentation de Cléopâtre avec Cesarion dans une scène mythologique. Le temple offre également une crypte visitable mais très exiguë, on a fait l’impasse avec Victor. Mais ceux qui sont descendus ont bien aimé. On trouve également le calendrier égyptien avec les signes du Zodiaque mais il est très abîmé, on ne voit pas grand chose. Mais pour moi, les deux éléments à retenir sont les plafonds et la terrasse. Les plafonds ont été longtemps recouverts de suie, comme à Edfou. En les nettoyant, ils ont révélé des merveilles. On retrouve régulièrement Hathor qui entour un pan de la pièce, signe de vie et de mort. Autre particularité du temple : la terrasse. On peut y accéder via des escaliers aux murs tapissés de hiéroglyphes. Sur le toit, un petit temple et surtout une vue à ne pas rater !
Arrêtez-vous, c’est la police
On est repartis pour une centaine de bornes en bus, cette fois à travers le désert avec quelques cadavres d’animaux bouffés par des chiens errants. Youpi ! En cours de route, nous sommes arrêtés par la police… Ambiance ! En fait, avant de quitter Denderah, j’ai bien vu que le chauffeur était descendu voir des flics dans une guérite. Et apparemment, il n’a pas filé un bakchich assez important. Pendant qu’ils palabrent, tout le monde sort son panier repas. On ne va pas se laisser abattre non plus ! On finit par repartir, encadrés par la police. Ok…
Le temple abandonné
Nous voici enfin à Abydos. En chemin, pas mal d’enfants nous saluent mais quelques ados nous font des doigts et miment un revolver. Youpi ! Alors le temple Abydos, première particularité : y a personne ! Le temple est à nous. On le parcourt un peu au pas de course. Jolies peintures, jolies portes vers l’autre monde. Le temple compte pas moins de sept chapelles avec quelques représentations “épiphalliques” d’Amon. Les chrétiens ont évidemment buriné le pénis… ce qui fait qu’on ne voit que ça.
Et le désert à perte de vue
Le temple a été dressé par Sethi 1er et Ramses II avec sa fameuse bataille de Kadesh mais notre guide nous explique qu’il a perdu la bataille. Moi aussi, je l’ai toujours dit. A l’arrière du temple, un osirion découvert et le désert à perte de vue.
Et c’est la fin du séjour
Et c’était notre dernier temple. On repart vers le bus, le coeur un peu lourd. Par la fenêtre, le désert, le désert. La nuit finit par tomber, splendide coucher de soleil. Le dernier du séjour.
De retour au bateau, on décide de s’offrir un apéro, le premier du séjour, on discute avec des gens. Puis le dernier dîner avec le couple qui a partagé notre table tout le séjour. Quand on les quitte, Victor est un peu triste. Il commençait à s’attacher. Mais il est temps d’aller se coucher. Il y a encore la valise à faire et le réveil est à 5h. Quelle vie !