Bien sûr que tu as (encore) le droit à l’erreur
Bien le bonjour ! J’espère que vous allez tous bien en ce lundi d’automne. Moi je suis toujours à fond dans ma formation et nonobstant quelques noeuds au cerveau, je suis très satisfaite. Ah oui, oui, je suis sûre d’avoir fait le bon choix. Pour dire, ça doit faire deux bonne semaine que j’ai pas cauchemardé que je retournais à l’emploi et que ça se passait mal. Ouf. Cependant, avant de me lancer, j’angoissais de fou. Et si j’aimais pas et que je m’étais trompée ? Et bien note, jeune fille : tu as droit à l’erreur. On développe !
L’important, c’est d’essayer
Cet été, j’ai eu ma petite phase série québécoise avec, notamment, “Les Simone”, une série assez chouette un peu néo Sex and the city à Montréal. Un des personnages me parlait particulièrement : Maxim. Pas tant dans ses péripéties amoureuses que dans ses errances professionnelles car, clairement, elle ne sait pas quoi faire de sa vie. Je vous dis pas mon état d’enthousiasme quand elle reprend ses études dans la saison 02 et trouve sa voie. J’étais exaltée par procuration. A un moment, elle accepte une mission de comptable, sa formation initiale, dans la boîte de son beau-frère. Ils discutent et elle lui parle de ses doutes quant à la voie à choisir dans sa vie et il lui répond “personne ne te reprochera de te tromper. Tant que tu essaies…” Et mais j’aime bien cette idée. Je note, je note.
La moindre erreur et je me flagelle
Je suis terriblement dure avec moi-même. Je l’ai déjà dit et je pense que nous en sommes tous là. Par exemple, en ce moment, je fais mes langues sur Duolingo. J’ai absolument conscience des limites de l’outil, c’est plus pour me donner une petite culture linguistique, on va dire. Comme je suis une tarée de productivisme et d’auto-jugement, je me suis fait un petit excel où je note mes parfaits par langue. En gros : je fais trois exercices par langue et je note si j’ai eu un, deux, trois parfait (exercices sans faute)… ou aucun. Sur sept langues. Déjà, j’ai appris à ne pas enchaîner l’italien et l’espagnol, deux langues qui se parasitent énormément dans ma tête. Du coup, c’est en train de se transformer en challenge et je suis littéralement en train de faire la gueule à chaque faute. Y a des jours où j’ai un zéro sur une langue. Parce que j’ai fait une faute sur une douzaine ou quinzaine de phrases. Alors, oui, des fois, ce sont de pures fautes d’inattention. Un “is” à la place d’un “ist” dans les phrases en allemand, je tape la version française d’une phrase alors que je devais la retaper dans sa langue d’origine… Bref, des fois, je pars à rêvasser pendant mes exos et je fais n’importe quoi.
Une erreur et c’est le drame
C’est pareil dans ma formation. A chaque début de session, on a droit à un Kahoot et je me sens la plus nulle du monde si je me plante. Alors que je suis très régulièrement dans le top 5. Mais bon, c’est aussi parce que j’essaie de bien me faire voir car ils embauchent de temps en temps leurs alumnis et je me dis que peut-être… Bref. Je chouine dès que je galère sur un exercice en mode “bouh, je suis une merde, je vais trouver un métier moins difficile”. Ah oui, je suis pas trop une personne de la demi-mesure. Alors que c’est quand même des apprentissages intenses sur des sujets un peu complexes et que je ne m’en sors pas si mal. Oui, y a des fois où je galère mais comme c’est en forgeant qu’on devient forgeron…
Se tromper un peu, ok mais…
Mais les petites coquilles, encore, ce n’est rien. J’arrive quand même à choper des perfects en coréen et je pige de temps en temps quelques règles de grammaire. Ou j’arrive à faire des requêtes complexes en SQL, sur R et un peu en Python. Alors qu’il y a deux mois, je ne savais même pas comment utiliser ces trucs-là. Pour moi, aujourd’hui, SFW ne signifie plus Safe For Work mais Select From Where. J’ai tendance à focaliser sur le caillou qui me fait trébucher plutôt que sur tout le chemin parcouru. Mais à la limite, ça, c’est de la montagne russe. Des fois, je me trouve nulle. Des fois, je suis extrêmement satisfaite d’avoir eu les pièces du puzzle qui se sont mises à la bonne place dans ma tête. Je crois qu’il n’existe aucune jouissance intellectuelle plus forte que le fait de comprendre un truc qui nous paraissait obscur. L’orgasme du eurêka… Mais ce qui me terrorise, en vrai, c’est de faire une erreur… dans mes choix de vie. Tadam !
15 ans d’errements
Lors de mon bilan de compétences, j’ai donc dû faire une enquête métier qui m’a confirmé que la data, c’était bien mon dada. A un moment, j’échange avec Loxy sur la data publique et je lui explique que j’ai peur de prendre le “mauvais chemin”. Elle me répond direct “oui bah commence par changer de vocabulaire”. Car au pire, je ne m’épanouis pas dans la data, je ferai autre chose. C’est pas comme si ma carrière actuelle n’était pas le fruit de 15 ans de hasard et de rebond. Je pourrais voir ces 15 ans comme un mauvais chemin vu que j’ai fini par abandonner. Cependant, abandonner au bout de 15 ans une voie qui ne nous correspond pas, si c’est pas de la, ténacité… voire du masochisme. Et je mentirais en disant que je regrette ou que j’ai perdu mon temps. En positif, j’ai quand même accumulé pas mal de connaissances. Je suis cultivée sur le marketing et j’ai pu apprendre à utiliser PowerPoint à un niveau artistique. Bah oui, j’ai eu une formation certifiant sur PowerPoint. Ça m’a bien aidée… Au pire, ça m’a permis de gagner de l’argent pour co-acheter notre petit nid à Dauneutes.
Je suis excellente en rebond
En vrai, j’ai droit à l’erreur. Le rebond, c’est là où je suis la meilleure. En vrai, y a une croyance limitante ici. Je considère que les erreurs de jeunesse ne sont pas graves car on a le temps de les rattraper. Donc selon cette logique, plus on avance dans le temps… Sauf que j’oublie un truc essentiel : j’en suis pas à la moitié de ma carrière. A peine à la moitié de ma vie selon l’espérance de vie moyenne en France. Donc même si je me trompe, je suis large pour redresser la barre. Surtout que je n’ai pas des ambitions démesurées. Moi, mon but dans la vie, c’est gagner assez d’argent pour gérer le prêt et si je peux partir à la retraite plus vite… À partir de là…
Est-ce si grave ?
Bref, j’ai le droit à l’erreur. Et pas que sur ce sujet du pro, hein. Oui, l’échec est frustrant, c’est sûr. Mais les gens qui réussissent tout du premier coup sont rares. Et puis tout ça n’est pas bien grave. Je suis peut-être à deux ou trois carrières de la retraite, finalement. Tant qu’à la fin, je peux la prendre avant mes 65 ans ou avant de mourir d’un cataclysme météo… Tout va bien.