Je ne suis pas qu’un chiffre de taille

Je ne suis pas qu’un chiffre de taille

Alors, ça se passe la rentrée ? Oh, moi, c’est la semaine prochaine, je suis au soleil, là. Mais peut-être que vous avez fait votre petit shopping de rentrée, comme quand on était petits et qu’on voulait arriver tout propre et tout neuf à l’école. Enfin, moi, je m’en fichais un peu mais pas ma mère. Peut-être que vous avez un peu boudé de voir que vous ne rentrez plus dans votre taille de référence. Aaaaah, maudit confinement qui nous a engraissé·e·s ! Ca ou alors, les marques font n’importe quoi avec les tailles.

Couture, mensurations pour trouver sa taille

J’aurais voulu rester un 38 (sur un air connu)

Longtemps, j’ai sacralisé le 38. C’était la taille à laquelle je m’accrochais tout en visant le graal, le 36. Pour la petite histoire, j’ai eu deux pantalons en 36 dans lesquels je rentrais dans mes phases les plus fines mais autant vous dire que je m’en suis débarrassée y a longtemps. Sauf que depuis un an, environ, le 38 commence à refuser de me contenir. Avant le confinement, hein. Bon, bah ok. Je me suis commandée trois jeans en taille 40 à la Redoute, ils me sont un poil grands mais c’est parfait. J’ai fait le deuil du 38, si j’ose dire. Peut-être qu’un jour, j’y retournerai, peut-être pas. Peu importe, j’ai toujours aucune difficulté pour me vêtir. De toute façon, qu’est-ce que ça veut dire ces chiffres, franchement ? Rien.

Essayage surprise

Mais récemment, j’ai vécu une expérience un peu anecdotique mais pas inutile. Lors de mon passage chez mes parents au mois d’août, ma mère m’annonce que ma tante lui a donné plein de vêtements et m’invite à jeter un oeil vu que ses fringues sont plus ou moins dans mon style. Effectivement, je trouve pas mal mon bonheur : des tuniques, des t-shirts, des robes et des pantalons. Je note que les tailles sont variées, du 38 au 44 voire 46. J’arrête vite de checker les tailles, partant du principe que selon les marques, ça peut varier. Si ça me plaît, j’essaie. Point. Et j’ai bien fait car… arrive le plot twist. Je mets trop de suspense pour rien.

Le grand écart des tailles

Dans ma pile, me reste deux pantalons noirs. J’essaie de mettre le premier, impossible de le fermer. Je jette un oeil sur l’étiquette : 44. 44 ? Peurdon ? Je l’enlève et teste le suivant, un 38. Il m’est trop grand. Il m’est tellement trop grand que j’ai pas besoin d’ouvrir la braguette quand je vais aux toilettes avec. Oui parce que je l’aime trop et je le mets souvent. Pas parce que c’est du 38, juste qu’il est léger et confortable. Alors effectivement, ma copine Aude a suggéré pour le 44 qu’il s’agissait peut-être d’une taille italienne. Ca correspond à un 40 taille française donc pourquoi pas. J’ai pas fait attention à la marque. Le look me faisait pas mal penser à La mode est à vous mais je mettrais pas ma main à couper non plus. Mais peu importe car même si c’était le cas, on se retrouve avec un 40 que je ne parviens pas à fermer et un 38 tellement lâche que j’ai failli me retrouver en culotte dans le TGV. En gros.

Les mannequins des boutiques
(c) Eluoec

Le mensonge des tailles idéales

Le souci, si j’ose dire, c’est qu’en temps que femme noyée dans les injonctions à la minceur, on m’a appris que la taille de mon pantalon me donnait une valeur. Idéalement du 36, le 38 est acceptable. Attention, le 40, on passe en zone orange et au-delà, ohlala. D’ailleurs, quand je magasine, je jette un regard curieux à la gamme des tailles qui me sont proposées. A Paris, on navigue entre du 34 et 42, un 44 traîne parfois. En province, tu croises plus souvent du 46. Car y a des stéréotypes aussi. Les marques élégantes de parisienne exigeante en trench ne dépassent pas le 42. La Parisienne est fine. Sans doute parce qu’elle se nourrit de cigarettes et de coke. Oui, j’abuse du cliché mais est-ce ma faute si beaucoup de marques ne daignent pas adresser les tailles au-dessus de leur moyenne imaginaire ? Non parce que d’après les derniers chiffres que j’ai trouvés, près de 40% des femmes font du 44 et +.

Plus facile de trouver du 36 que du 42

Faites les soldes : plus vous y allez tard, plus vous n’allez trouver que du 34-36, voire 32, car ce ne sont pas des tailles demandées. Moi, franchement, entre mon 38-40 de pantalon (j’ai pas fait de shopping depuis longtemps donc j’ai plus traqué le 38 que le 40) et mes 39 de chaussures, je galèèèèèèèère. Mais la pression est là. Sans compter que chaque marque a ses standards et il est difficile de savoir exactement quel chiffre sera inscrit sur l’étiquette du pantalon qui nous va bien. Sans parler de la mode féminine qui réduit les tailles. Je me fais des films ? J’avais acheté des pulls taille S pour mon adoré qui les trouvait un peu trop moulants. Je les ai récupérés et ils me vont niquel. Les pulls taille S chez les femmes, j’y rentre pas un sein.

Un chiffre totalement vide de sens

Bref, arrêtons de se laisser enfermer par des chiffres qui ne veulent rien dire et, surtout, ne disent rien de nous ou de notre valeur. D’autant quand les règles changent d’une boutique à l’autre, d’un modèle à l’autre. Et que la taille dite “normale”, acceptable, ne concerne que 20% des Françaises. Moins de 10% si on exclue le 38.

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