45 ans, un virage
Il y a des chiffres, comme ça, qui semblent un peu importants. Alors que hier encore, j’avais 20 ans, me voilà au carrefour de ma quarantaine. Déjà ? Franchement, j’ai l’impression que c’était hier, mes 40 ans en confinement. Le temps passe et chaque année, le traditionnel questionnement d’anniversaire. 45 ans, oui, et après ?
Un anniversaire qui tombe en plein coup de mou
Hier, c’était mon anniversaire. Un anniversaire passé à répéter pour un spectacle. Je ne maîtrise pas du tout mon texte parce que j’ai pas le temps de bosser dessus, yay. Vous l’avez compris au cours de mes derniers articles, je suis pas au top. Grosse fatigue, grosse pression, incapacité de prendre du recul. Normalement, mon anniversaire est un temps joyeux. Déjà parce que c’est le printemps et forcément, ça met du baume au coeur. En bonne cyclothymique que je suis, je fais la roue aux premiers rayons de soleil. À la délicate odeur des fleurs aussi.
Du mal à me projeter
Mais cette année, ça coince. Déjà, on passe sans transition d’une journée où je me balade en t-shirt à la pluie. Puis il y a cette nouvelle équipe, au boulot, que je galère toujours à cerner. Avec qui je marche sur des œufs. Sans parler de quelques injonctions contradictoires. La difficulté, aussi, de s’imaginer prendre ses cliques et ses claques pour aller postuler ailleurs. Parce que je suis lessivée. Et que je suis la somme de mes traumas pros. Parce que j’ai 45 ans. Même si ça se voit pas, c’est un fait. Qui voudra de moi ? Je ne me suis pas impliquée dans ma carrière, j’aurais dû être directrice de je ne sais quoi pour espérer me sortir de là. Je n’ai pas de regret, non. Que des angoisses.
Essayer d’avancer comme on peut
Le problème, c’est que mes digues prennent l’eau. Que le pro ne brille pas particulièrement, ce n’est pas étonnant. Je n’aime pas ce que je fais. La reconversion ? Un bide. Déjà parce que l’état du marché m’a fait paniquer, les salaires proposés aussi. Panic on the jobdesk. Bref, autant vous dire que j’expérimente cinquante nuances de mal de bide actuellement. Mais ne vous inquiétez pas, je prends les choses en main. Ça me titillait depuis quelques temps, je me suis lancée. Je commence une hypnothérapie. Peut-être que ça ne sera pas la bonne solution mais au moins, j’essaie de faire bouger les choses.
Normalement, mon anniversaire, c’est joyeux
45 ans, donc. Un âge que j’aurais souhaité plus serein. Mon but, désormais, ça devrait être de profiter. La question d’avoir des enfants n’en est plus une. Même si ma périménopause semble avoir déserté. Quoi que lors de mes dernières règles, j’ai eu droit à un bouton d’acné. Des années que je n’en avais plus. Hormones désorientées ou contrecoup du stress, je ne sais pas. Toujours est-il que normalement, mon anniversaire est une période joyeuse. Là, non. Je devrais commencer à remplir mes bas de laine pour partir à la retraite au plus tôt. Pas entamer une thérapie en me disant que je suis pas sûre de tenir une année de plus.
Du pragmatisme et c’est tout
Les crises ont cependant un avantage. Autant vous dire que je ne vais pas rêver ma vie. Le côté bonnes résolutions pour une vie meilleure, ça va aller très vite. Soigner cette anxiété qui est en train de devenir monstrueuse et le reste, on verra. En ce moment, je lis pas mal de BD “témoignages” comme Tant pis pour l’amour de Sophie Lambda, Chute libre de Mademoiselle Caroline, Moi en double de Navie et Audrey Lainé. Ou encore le blog BD de Melaka et Reno. Et ça m’aide un peu à conceptualiser cette angoisse. Une pieuvre sombre qui enserre mes intestins, pousse ses tentacules dans ma tête, étrangle ma trachée. Tiens, je pourrais reprendre le PowerPoint Art en mode thérapie et représenter ma pieuvre sombre. Ou un buisson sombre et épineux. Ca illustrerait bien mes pointes de douleurs au ventre, tiens. Mmmm.
Ca finira par aller
Mais bon, je ne peux pas démarrer un nouveau millésime en chouinant sur ma vie au moment T. Parce que ça ira mieux demain. Bon là, demain, demain, c’est sûr. Je vais passer la journée à Venise avec mon amoureux donc bon… Je sais que les mauvaises périodes se terminent. Toujours. Par contre, je ne suis pas patiente et chaque jour de bad me paraît un coup de poignard à ma projection vers un avenir lumineux. Et évidemment, quand je suis en bas, qui pointe son nez ? La colère. Et bah oui, mon péché capital à moi. J’en veux à beaucoup de monde d’être dans cette angoisse, je déborde de ressentiment. Heureusement, dans mon “malheur », les gens que j’aime assez peu en ce moment, je leur parle via messagerie interposée. Ca limite les dégâts et ça m’évite de crier.
En route vers la légèreté ?
Pourtant, je sens que mes 45 ans pourraient être l’aube d’une nouvelle période de ma vie. Celle où je me sens définitivement bien dans ma vie. Par exemple, depuis que je vais régulièrement à l’aquagym, je me sens super bien dans mon corps. Vulgairement dit, je me sens bonne. Je traverse la vie d’un pas plus léger. En ce moment, j’écris bien, aussi. La comédie musicale, mon quartier d’amour. Je règle toutes les insatisfactions de ma vie et je ressens régulièrement des moments de bonheur parfait. Sauf sur un domaine.
Un temps d’attente
Je délirais l’autre jour sur l’hypnothérapie mais quand même, ça tourne, ça vire. Arrêter mon métier nul pour aider les gens. Tendre une main. Cette année, j’ai une chance : normalement, on part en Nouvelle-Zélande en octobre donc je ne bougerai pas d’ici là. Six mois de non-action. De wait and see. Avoir une période de non décision, c’est une période pour se renseigner. Se reposer. Essayer de recentrer sa vie sur ce qui compte au lieu de laisser grossir ce qui bouffe.
En avant pour les semaines de 4 jours
Bref, à 45 ans, on va essayer de pas trop se rajouter de cheveux blancs. Heureusement, en mai, j’ai pas seule une semaine à cinq jours. Ca va écrire et pas qu’un peu.