Je milite pour le droit d’essayer
Et puis peut-être qu’on se plantera, peut-être qu’on se plantera pas. La vie est si pleine de surprise, ohlala ! J’essaie depuis quelques temps de changer mes paradigmes de vie, histoire de gagner en sérénité. Souvent, il s’agira de changer de point de vue. Par exemple, ne plus chercher à réussir à tout prix, sachant que ma définition de la réussite n’est pas la même que celle de mon voisin. Et pendant longtemps, j’utilisais celle communément admise genre “je veux devenir cheffe du monde”. Ciel, non, pas du tout. C’est comme la confiance en moi. J’ai rêvé d’en avoir avant de comprendre qu’elle était un mythe. Et quand on part sur ce point-là, on réalise que plus qu’une question de confiance, c’est une question de légitimité de tenter un truc. Oui, j’ai le droit d’essayer.
Des fois, je suis nulle maiiiis…
Une des phrases que je dis, ou plutôt pense le plus souvent, c’est “pff, de toute façon, je suis nulle”. Des fois, oui, je peux être nulle parce que j’assure pas. D’autre fois, c’est parce que je m’accable un peu gratos. Genre une de mes dernières sorties en vélo, j’ai galéré comme jamais. Un tour classique dans Bordeaux mais j’y arrivais juste pas. Jambes coupées, galère, galère. J’ai fini par m’énerver en mode “je suis une grosse nulle, je serai nulle en vélo toute ma vie, j’en peux plus”. En vrai, mon pédalier frottait au protège-chaîne en plastique qui avait bougé. Quelques jours plus tard, je me suis étalée comme jaja. Un mauvais angle pour monter sur un bateau un peu haut, le vélo est parti d’un côté, moi de l’autre. Sur le coup, la première victime fut mon ego. Puis ma main gauche… alors que je suis tombée sur le côté droit. 15 jours que la douleur reste marquée, louuuuuurd.
Tout n’est pas de ta faute
Mais sur le coup, plutôt que de me dire, “mince, ça arrive”. Je me suis dit “mince, je suis vraiment nulle”. Alors que la chute que j’ai faite est hyper courante. D’autant que mon angle était mauvais parce qu’une voiture m’avait frôlée juste avant en doublant par la droite comme un taré. Heureusement que ce sont les cyclistes qui doivent apprendre à partager la route. La semaine dernière, en discutant avec ma besta du sud, elle m’expliquait qu’elle descendait de son vélo pour le pousser dans les montées. Oh ? Moi, je les prends les montées. Avec mon vélo 3 tonnes, là. En vrai, le manque de confiance en moi me pousse à croire que : si je galère sur un truc, ce n’est que de ma faute. Alors que pas toujours.
On peut essayer même si on n’excelle pas
Parfois, c’est juste moi. On ne peut pas être doué en tout. Mais ce n’est pas parce qu’on n’est pas doué à la base qu’on n’a pas le droit d’essayer. Quand j’allais à la piscine municipale en banlieue parisienne, je croisais souvent un mec qui avait une pratique de la nage somme toute expérimentale. Etait-il nul ? Sur le plan académique et celui de la performance pure, franchement… oui. Je veux dire le mec arrivait quasiment à faire du surplace, ça me paraît limite impossible, physiquement parlant. Mais après ? S’il venait aussi souvent, c’est qu’il devait y trouver du plaisir, non ? Non seulement on a le droit d’essayer mais je vais aller plus loin : on a le droit d’être nul.le. Ce qui compte, c’est de kiffer.
On sera toujours le nul d’un autre
Et puis on est toujours le nul d’un autre. Dans mon ancienne agence au carré, on n’était pas les champions du marketing. A part deux ou trois, l’équipe était peu folichonne. Du coup, la directrice de mon pôle considérait que j’étais la meilleure. Ce qui était sans doute vrai mais au Royaume des aveugles…Selon le contexte, on peut être le meilleur ou le pire, le premier ou le dernier. Parce qu’il faut toujours un premier et un dernier, c’est comme ça. Toute la confiance en vous, réelle ou fictive, ne changera pas ça.
Tout le monde s’en fiche de ta nullité
Alors à partir de là, faut arrêter de se mettre des barrières qui n’ont pas lieu d’être juste parce qu’on ne se croit pas à la hauteur. Et c’est la Reine de la peur par anticipation qui vous le dit. Peut-être qu’on ne sera pas bon, je ne dis pas. Mais c’est pas grave. Surtout que la plupart des gens s’en foutent, en fait. Je veux dire neuf fois sur dix, ça n’a d’incidence pour personne. Je me fais doubler par tout le monde en vélo ? Le mec qui m’a dépassée m’a oubliée trois mètres plus loin.
Essaye du mieux que tu peux
Ce qui est important, ce n’est pas d’être bon ou d’avoir confiance en soi mais de faire les choses avec sincérité, d’essayer du mieux qu’on peut. Et vraiment, si vous vous pensez particulièrement nul·le en ceci ou cela, parlez avec vos amis qui connaissent le domaine où vous galérez, vous constaterez que personne ne réussit quoi que ce soit sans galérer. Sauf les mythos. Et que, s’il le faut, vous êtes carrément pas si nul·le que ça.