S’autoriser plutôt que de s’interdire

S’autoriser plutôt que de s’interdire

Oh mon Dieu, un lundi d’automne ! C’est donc à ça que ça ressemble ? Enfin, je dis ça, j’écris mon article un peu en avance donc là, je suis toujours à la fin de l’été. Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de sémantique un peu. Du choix des mots. Je me targue d’être une littéraire, c’est donc un sujet important pour moi. Et j’ai envie d’en faire le fond de mon auto développement personnel. En résumé : changer deux ou trois mots pour me sentir mieux. Vous allez voir, c’est subtil mais en gros, on va s’autoriser plutôt que de s’interdire.

S'autoriser plutôt que de s'interdire
(c) Abstral Official

Alléger les restrictions

Cette idée d’article m’est venu quand j’ai parlé de ma peur de tomber dans l’orthorexie. Pour le moment, je m’en sors pas trop mal. Disons que je stresse un peu si je n’arrive pas à faire de la marche, surtout le week-end où je vais faire ma marche rapide. Mais je me stresse pas du tout pour l’alimentation par exemple. Essentiellement parce que j’essaie déjà d’attraper le rythme de me faire des gamelles pour le boulot alors s’embêter en plus à faire du super diététique, flemme. Surtout que naturellement, c’est pas si mal ce que je mange, y a toujours des légumes frais. Bref, je ne m’obsède pas trop non plus et vu que je suis plus active, je me sens bien dans ma peau, merci. Cependant, mon histoire d’autoriser et interdire, ce n’est pas que pour la bouffe, c’est pour tous les aspects de notre vie, dès qu’on veut s’imposer une certaine restriction.

De l’interdiction au craquage

Etant la reine des bonnes résolutions en permanence, je m’impose souvent des restrictions. Ca peut effectivement concerner la nourriture où je vais m’interdire certains aliments parce que c’est trop gras, sucré, salé, choisissez votre camp. Mais ça peut aussi toucher des petites addictions assez nulles genre ne plus aller sur un réseau social trop chronophage ou arrêter de passer mes soirées sur Candy crush. Dans l’absolu, c’est pour mon bien. Sauf qu’on sait que l’interdiction, ça marche un temps. Et à un moment, on craque et on passe la nuit à aligner des bonbons comme une tarée. Bon, non, jamais personne n’a fait ça mais dans le cadre d’un régime, c’est le fameux craquage. Au bout de 15 jours de légumes vapeur, on va s’acheter une boîte format familial de maxi kinder chocolat et tout s’avaler en moins d’une heure. Ne restera plus que les regrets et une envie de vomir. Le restrictif, ça se dose.

Orgie de chocolat
(c) Clarissa Carbungco

Pas de surplus gratos

Du coup, plutôt que de s’interdire, j’aime l’idée de m’autoriser. Pour en rester sur l’univers nourriture, j’ai eu longtemps le réflexe de “pas de surplus gratos”. En gros, dans mon alimentation quotidienne, on reste raisonnable. Par contre, si je vais au restaurant, je me fais plaisir. Je veux dire quitte à payer pour un repas, j’aimerais qu’il m’exalte les papilles. Je m’autorise ce plaisir là. C’est encore plus clair avec l’alcool : je ne bois pas seule. Je m’autorise à boire en société. Même si bon, la société, c’est mon mec en général mais on se limite à deux apéros par semaine, deux verres, donc. Sauf resto. Et encore, le resto, on ne boit pas toujours d’alcool. Je me souviens de nos vacances dans le sud-est de début d’année où on a arrêté l’alcool dès la moitié des vacances pour passer sur de l’eau gazeuse. Rock n’roll.

Relâche la pression

 L’idée de s’autoriser des petits plaisirs au lieu de s’interdire ce qui ne nous fait pas du bien, c’est juste lâcher un peu la pression. C’est déjà admettre que la perfection n’est pas de ce monde et que puisque l’on sait qu’on ne pourra pas tenir notre résolution sans craquage, autant le contenir en l’organisant, ce craquage. Craquage ou obsession. Je sais que dans mes périodes de régime, j’avais des obsessions alimentaires un peu débiles. Je me souviens d’un soir où j’avais passé mon temps à saliver en pensant à un macaron framboise, une pâtisserie qu’on retrouve au rayon surgelés. Que j’aime bien, certes, mais qui est loin de faire partie de mon alimentation hors régime. Et c’est fou comme c’est dur de se concentrer quand t’as une obsession comme ça. Une soirée gâchée par une envie irrépressible de macaron framboise que je n’ai même pas comblée les jours suivants en plus. Quelle perte de temps.

Le macaron framboise Picard
El famoso macaron

Attention à l’obligation aussi

Je parle d’autoriser/interdire mais on peut étendre ça à l’obligation, aussi. Je m’interdis de manger gras, je m’oblige à aller faire du sport. Comme ça, les deux combinés, je serai trop bonne, ahah. Alors déjà, pas forcément. Mais surtout, faut doser l’obligation. Oui, parfois, je me fais un peu violence pour aller faire du sport et, à la fin, je suis contente d’y être allée parce que ça m’a fait du bien. Mais il faut s’écouter car qu’est-ce qu’il se passe quand on fait du sport alors qu’on est vraiment fatigué ? Une blessure ! Oui, là, on entre dans du très concret, pas juste le cerveau qui se fait un trip chelou sur une pâtisserie industrielle. Et une fois de plus, ça marche pour tout. Un exemple ? Mes rares tentatives d’autopublication. C’était tellement dans ma to do que je n’y ai apporté aucun soin. Résultat ? Des chapitres qui commencent en milieu de page pour Technopolis et une grosse faute de frappe dès la première page de Green !. Tout ça pour cocher la to do. Mais faut s’écouter, madame. Si tu sens que tu es trop fatigué pour faire un truc ou que t’as moyen le temps, ça va servir à rien. On l’a tous fait, de bosser le soir parce que sinon, la semaine va être ingérable. Et ça nous donne quoi ? Un truc bâclé, ni fait ni à faire, qu’il faudra reprendre le lendemain. Yay…

On a déjà assez de stress comme ça

Tout est question de nuance. Je ne m’interdis pas les aliments gras, je m’autorise juste un petit plaisir calorique de temps en temps. Pas forcément pour me récompenser. Je crois que ce n’est pas top cette idée de se récompenser par le sucre et le gras mais je ne maîtrise pas du tout le sujet alors… C’est juste pour laisser s’échapper la pression. Je ne m’oblige pas à faire un truc si je sens que ça va être contre-productif. Je m’autorise l’oisiveté, la flemme. Parce que je ne pense pas que l’être humain soit fait pour suivre des règles de vie drastiques. Sans même parler de la difficulté d’allier hygiène de vie stricte et sociabilité, hein. Mais on vit tous des vies stressantes remplies d’obligations et d’injonctions. Je suis donc d’avis de ne pas en rajouter en s’imposant une hygiène de vie stricte et peu réaliste. En plus, en s’autorisant des petits plaisirs, on va moins se vautrer dans le pot de Haagen dasz format “grosse déprime” et ça ne va pas générer une bonne dose de dépréciation et de haine de soi. C’est gagnant-gagnant.

S'aimer soi-même
(c) Taisiia Stupak

S’écouter avant tout

Mais là encore, attention au vocabulaire. Il y a quelques années, je m’étais penchée sur l’alimentation intuitive que je trouve intéressante à étendre à l’ensemble de sa vie. Faire les choses selon ce que l’on ressent. Dans la mesure du raisonnable parce que moi, le matin, je ressens que je suis mieux dans mon lit mais la société et mon employeur me préfèrent derrière mon ordinateur à produire des trucs, voyez. Je regarde donc une vidéo “react” d’Elyane sur le régime body summer de Lucile Woodward qui a un super claim “80% sain, 20% trash”. Sauf que le trash est pour le coup hyper négatif. Il n’y a pas de mauvais aliments en soi. Même l’horrible sucre que l’on aime tant diaboliser. Il y a une question de proportions. Manger une boîte de Kinder maxi chocolat, ce n’est pas bien parce que c’est trop de sucre et de gras d’un coup pour votre corps qui va pédaler à absorber tout ça. D’où l’envie de vomir. Mais si vous mangez un Kinder maxi chocolat par jour, y a rien de grave. C’est pas “trash”, c’est un petit plaisir. Une barre Kinder maxi, c’est 120 calories. Quand on prend en considération que l’apport calorique moyen d’une femme sédentaire se situe entre 1600 et 2000 calories par jour, c’est pas ce Kinder qui va vous faire du mal. 

On n’est pas une machine

Bref, s’autoriser plutôt que de s’interdire ou s’obliger, c’est juste admettre que l’on n’est pas une machine. Que la perfection de ce que l’on entreprend durera 15 jours au mieux et qu’après, on va s’essouffler. Parce que la vie, les règles, la fatigue, l’automne qui s’en vient ou pas, les gens dans le tram, les gens dans la rue, les gens, les gens. Nous ne sommes pas des machines de guerre, juste des individus qui essayons de faire comme on peut avec ce qu’on a. Il est séduisant de penser que l’on a une mentalité de fer, que qui veut peut. Que si je décide de ne plus manger de sucre ou de faire du sport tous les jours, je peux. Oui mais à quel prix ? Bref, aimons-nous plus, arrêtons de nous interdire ou de nous obliger. Autorisons-nous plutôt des pauses, des parenthèses, un peu de douceur. On n’a pas moins de valeurs parce qu’on a boulotté un cookie bien au chaud sous son plaid au lieu d’être allé courir une heure avant de se préparer des brocolis vapeur. Même si c’est super bon les brocolis vapeur, en vrai. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *