Le développement personnel rend-il malheureux ?
Oui. Bisous ! Bon, allez, on va essayer d’apporter un peu de nuance, quand même. Ca fait longtemps que j’avais pas parlé de développement personnel ici parce que j’ai eu l’ambition d’en faire quelque chose, il y a fort longtemps et… overdose, plouf. Essentiellement parce que j’ai toujours l’impression qu’on essaie de me vendre des trucs et surtout, j’ai l’impression qu’on n’est jamais très loin d’une secte. Erf. Mais surtout les concepts se croisent sans cesse et à force de jongler avec trop de balles, j’ai tout laissé tomber. Aujourd’hui, j’y repense et je me dis “ça rend un peu malheureux, le développement personnel”. Un peu quand même…
Pourquoi est-on si insatisfaits ?
Repartons de la base. On a globalement des vies insatisfaisantes. Précisément parce qu’on nous vend du rêve par kilotonnes. Nos vies ne sont certainement pas plus compliquées que celles de nos grands-parents, notre mal-être est simplement différent. Les vies sont, je pense, moins pénibles au sens physique du terme. La technologie nous a apporté une aide assez précieuse à différents niveaux. L’électroménager, déjà mais aussi l’aide à la conduite, l’offre culturelle à deux clics de soi, les facilités de (télé)communication, des transports plus rapides. Le monde est littéralement à notre portée. Pour peu qu’on ait la moula, certes. Alors pourquoi on patauge dans le spleen comme ça ? Il me semble que notre vie est peu ou prou similaire aux images utopiques des années 50-60. Moins les voitures volantes et les robots. Pour faire nos courses ou notre cuisine, on va plus passer par des employés précaires. Et on a la pollution aussi et toujours pas de ville sur la Lune voire Mars. Mais laissez-moi quand même placer une image rétro-futuriste parce que j’adore ça.
Se contenter de ce qu’on a ? Non, jamais !
Pourquoi donc ne pas nous contenter de ce qu’on a en admettant que c’est quand même pas si mal. Alors une réponse collective serait assez difficile car chacun sa source de « malheur ». Perso, c’est l’absurdité du monde du travail. J’en ai assez parlé. Franchement, tu m’enlèves le boulot, ma vie est douce. Le souci étant que sans travail, pas de salaire et mon mec est moyen chaud pour m’entretenir jusqu’à la fin de ma vie. Pendant des années, j’ai cru que je pouvais trouver une astuce pour tolérer toute cette absurdité donc j’ai testé plein de trucs. Même des huiles essentielles censées booster ma motivation. Bon, ça a juste flatté mon odorat, ce qui n’est pas si mal. J’ai fait du yoga, de la sophrologie, j’ai créé 150 bullet journaux et même ce blog qui me sert ni plus ni moins qu’à me rêver une autre vie. Mais rien n’adoucit la colère ou l’incompréhension.
Une promesse de miracles
Et c’est là ce qui nous rend malheureux. Le développement personnel ne tient pas ses promesses. Faut dire qu’elles sont costaudes, les-dites promesses. “30 jours pour tout changer”, “la méthode qui a révolutionné ma vie”. Une révolution rapide en très peu de temps. C’est rigolo, ça me rappelle les régimes miracles où tu vas perdre 30 cm de tour de taille en 3 jours en te gavant de gélules sans quitter ton canap. Et j’en ai pris des gélules, hein. Ca a fait maigrir ma bourse mais pour le reste… Au fond, c’est la même mécanique : on espère une solution rapide et sans faille à un problème. Que ce soit un bourrelet de trop ou un gros coup de mou dans sa vie, éradiquer son bordel une fois pour toute ou trouver une magie organisationnelle pour tout faire. D’ailleurs, à propos de magie, le développement personnel flirte régulièrement avec une spiritualité bizarre, une pensée magique qui prétend que pour avoir, il suffit de vouloir. En tant que grand rêveuse, j’ai voulu beaucoup. Ca n’a pas forcément fonctionné.
J’échoue là où ça aurait dû forcément réussir
Ah, j’ai appliqué la méthode miraculeuse et sans faille et pourtant, j’ai échoué. Ne suis-je donc qu’une petite crotte de lapin, si insignifiante et nulle que je finirai écrabouillé sous la semelle d’un randonneur sans que celui-ci se rende même compte que j’étais là, encore à moitié accrochée à sa godasse. Je m’améliore en métaphore foireuse, ahah. Bah, en fait, la réussite est conditionnée à tant de facteurs. Je repense souvent au miracle morning, méthode à laquelle je reviens de temps en temps. En ce moment, j’ai envie de retenter. Pour faire un peu de sport avant le taf. 30 minutes de walking fitness histoire de me mettre en jambe et on est partis pour la journée, ouiiiii ! Mais mon copain, il sera pas chaud et se lever à 6h30, c’est une idée qui me séduit quand j’y pense à 21h le soir et que j’ai une patate de fou. Par contre, quand le réveil sonne… J’ai beau me rêver être une personne matinale, dans les faits, j’aime paresser au lit. Pour la bonne raison que ça me permet de patauger dans l’entre-deux et avoir quelques idées utiles pour mes fictions.
Chacun ce qui lui convient
Je ne doute pas que telle ou telle méthode vantée par Machin ou Machine fonctionne pour iel. Peut-être que quand j’aurai trouvé ma bonne méthode, je ferai plein d’articles ici et même des vidéos Youtube et j’écrirai un livre qui se vendra mieux que Green !. Ce qui ne sera pas difficile en soi. Je vous ai remis le lien, des fois que vous ayez envie de l’acheter pour lire sous le plaid en automne. Sauf qu’il faut que j’intègre un truc : ma méthode ne sera pas forcément universelle. De ce que je perçois chez moi, ma méthode devrait tourner autour de quelques piliers de type : un peu de sport, du DIY, des balades en forêt et des plantes à la maison. On appellera ça “la méthode de Tatie Nina : rester une éternelle enfant tout en ayant des hobbies de vieille personne”. Oh, well, je suis à deux doigts de changer ma bio Twitter, là, je me suis jamais aussi bien définie que ça.
C’est en testant que je me rends malheureuse ?
Le développement personnel dans sa version mercantile est un échec car il prétend plaquer sur tous une méthode qui serait soit-disant infaillible et universelle. Mais ce qui marche pour moi, avec ma personnalité et mes particularités, ne marchera peut-être pas sur toi, malgré toute ta bonne volonté. La promesse est si forte que l’échec ne peut être que de notre fait. Tu n’as pas vraiment voulu t’en sortir, hein ? Et encore, je ne parle que de gens comme moi qui ne sont pas dans la dépression. Parce que le “qui veut peut” quand tu es dépressif, c’est… limite insultant. L’échec étant si intense que forcément, il rend malheureux. Alors qu’on n’aurait pas eu connaissance de la méthode censée révolutionner notre vie, on n’aurait pas testé, on ne se serait pas planté. Et on ne s’en porterait que mieux. Et on n’oublie pas que les coachs et assimilés mitonnent pas mal leur vie, aussi.
Il n’y a pas de méthode miracle. Point.
Moralité : aucune méthode miracle n’existe. C’est sans doute une bonne démarche de se renseigner sur ce qui existe déjà mais ce sera à toi de voir ce qui te fait du bien, indépendamment des punchlines écrites en gras sur les couvertures des livres de développement personnel. Mais surtout, pose-toi une question : as-tu réellement besoin de développement personnel ? Car, plus vicieux : le développement personnel sous-tend que si tu ne fais pas plein de trucs dans ta vie, celle-ci n’a aucun intérêt. D’où le fait de dormir peu, de faire beaucoup avec to do lists en pagaille… Le développement personnel sous-entend que tu n’as pas le temps de rêvasser, de juste rien faire. Tout est timé, millimétré, tout doit être mis en oeuvre pour éviter la procrastination. Alors que la procrastination, ça peut être bénéfique aussi. Bref, as-tu besoin de faire tant de choses que ça ? A toi de voir.
Programme plaid et spicy pumpkin latte
Et si tu veux passer ton dimanche roulé dans un plaid à siroter un bon spicy pumpkin latte en regardant une chouette série ou en lisant Green ! parce que c’est un roman super, franchement… Fais-toi plais. J’ai trop envie d’un spicy pumpkin latte, maintenant…