Le challenge lecture échoué dès le départ
Des fois, dans la vie, j’aime me lancer des challenges. Pourquoi ? Parce que c’est rigolo, que ça me sort de ma monotonie. Et en ce moment, je suis obsédée par l’idée de trouver des dérivatifs à l’automne qui s’en vient. En gros : je suis paralysée d’angoisse en pensant que je vais avoir froid pendant les 6 prochains mois donc je dois trouver des idées cocooning. Et qu’est-ce qui va bien avec un plaid et une tasse de thé ou de tisane ? Un bon bouquin. Donc c’est parti pour un challenge lecture.
Challenge : finir le livre avant de le rendre à la bibliothèque
Le principe est simple : j’ai emprunté un énorme bouquin de 900 pages à la bibliothèque. 900 pages grand format. Le souci, c’est que je dois le rendre le 14 octobre. Alors le 29 septembre, alors que j’avais lu environ 250 pages, j’ai sorti ma calculette. 750 divisé par 16, ça nous fait 47 pages par jour. 47 grosses pages. Bon, c’est ambitieux mais ça peut le faire. Il suffit, par exemple, de se coucher à 22h et de lire une heure à une heure et demie et on est bons.
Se coucher tôt ? Dans tes rêves
Sauf qu’une fois de plus, il y a la théorie et la pratique. Parlons concrètement pour commencer. En un, l’heure du coucher. C’est compliqué de gérer l’heure du coucher. Le dimanche 29, j’y suis à peu près arrivée. Mais dès le lundi, ça a dérapé. En cause ? Le nouveau Zelda. Et, non, ce n’est pas moi qui ai trop joué mais mon adoré. Parce que le lundi, je suis en présentiel donc je rentre à 19h à la maison après environ 30 mn de tram et marche et 30 mn de vélo. J’ai pas le chill de faire la cuisine. Mais il venait d’acheter le jeu, je faisais du bracelet brésilien, ma nouvelle marotte à coté. On est passés à table à 21h et j’avais deux ou trois trucs à gérer sur mon pc. Le mardi ? Je finissais mon cours de comédie musicale à 22h30. Fin de partie sur le côté coucher à 22h pour lire.

S’endormir en quelques minutes
Autre obstacle de la vie : la fatigue. Le livre, je l’ai emprunté début septembre et je n’ai lu que 250 pages au moment où je lançais le challenge donc en trois semaines, on va dire. Pour rappel, je lis toujours trois livres en meme temps. Et j’en écoute un quatrième mais c’est pas le sujet. Un livre sur ma liseuse pour le tram et les déjeuners solo au bureau. Actuellement “Tenir debout” de Melissa da Costa. Un livre du “temps perdu” lu sur mon téléphone sur l’appli Nextory, c’est à dire dans les moments d’attente, les moments de rien. Généralement “quand coule le café et les pauses pipi au bureau”. Et un livre en format papier qui m’accompagne généralement avant de dormir. Donc le fameux pavé, star de cet article. Sauf que le soir, je suis claquée. Ah, il est loin le temps où je me couchais à deux ou trois heures du mat… Là, en général, au bout de 10 ou 15 mn de lecture, ça commence à rompisher doucement. J’ai lutté ainsi tout l’été avec la trilogie du Problème à trois corps. Tous les soirs, j’étais là “allez, essaie de lire 20 pages ce soir” et au bout de 8, je commençais déjà à clignoter. Hors vacances, j’ai du réussir une à deux fois de lire vingt pages sans m’effondrer avant.
Un trop long roman où il ne se passe rien
Et puis Le problème à trois corps… C’était bien. Bon, beaucoup de dialogues et de bla bla, souvent scientifiques, mais il se passait quand même des choses. J’ai été scotchée à mon matelas pendant une grande scène de bataille spatiale, par exemple. Liu Cixin sait créer du suspense. Alors que là, mon pavé… J’en arrive aux 300 pages et il ne se passe toujours pas grand chose.

Arrêtez de parler !
Le livre, c’est Abysses de Frank Schätzing et je m’ennuie pas mal. Surtout que le quatrième de couverture m’évoque des événements qui ne se sont toujours pas passés à la 300e page. Abrège, bordel. Ca fait 300 pages que les personnages ne pinent rien alors que nous, lecteurs, avons suffisamment d’éléments pour comprendre et c’est agaçant de fou. Et puis dès qu’il se passe quelque chose, on est limite punis. Un exemple : c’est la révolte de la nature marine contre les Humains. A un moment, un des personnages que l’on suit est dans un avion au-dessus de l’eau pour envoyer un traqueur sur une baleine. Et là, une baleine saute hors de l’eau pour taper l’aile de l’avion. Crash. On passe à autre chose, bla bla, bla bla et hop, on retrouve le héros qui était dans l’avion se réveiller dans son lit et il parle à une fille, qui a aussi vécu le crash, du fait qu’ils sont les deux seuls rescapés. Ah, merci dialogue random de nous tenir au courant de ce que les personnages savent déjà. De la même façon, un bateau a été victime de quelque chose il y a 20 pages et je n’ai pas encore le droit de savoir quoi. Bon, sans doute un tsunami. Rapport au fait que c’est mentionné sur le 4e de couverture. Mais ne me raconte pas la vie de gens qui ne m’intéressent pas pour couper la scène au moment intéressant. Et je vous passe la dizaine de pages sur un duo qui flirte pour se rendre compte que finalement, bof, ça le fait pas.
J’ai échoué et on s’en fout
Alors voilà. La semaine prochaine, j’irai à la bibliothèque rendre ce livre que j’aurai lu, au mieux, jusqu’à la page 350. Challenge lecture totalement échoué mais c’est pas grave. Parce qu’au pire, je le reprendrai si je veux savoir comment ça se termine. Ou je l’achèterai en format ebook pour le finir dans le tram, je suis moins susceptible de m’y endormir. Déjà parce que je reste debout. Mais ça reste une bonne leçon de vie : oui, des fois, on est fatigués, on n’est pas performants. Et est-ce que j’ai envie d’être performante dans ce pur loisir qu’est la lecture ? Non. Clairement pas. Et quelque part, je devrais être contente de m’endormir aussi facilement le soir…
Un échec qui fait plais’
Bref, je rendrai ce bouquin semaine prochaine et je vais me trouver des livres plus légers à lire le soir car je vieillis mes amis et je ne tiens plus la distance. Et comme j’ai plaisir à me laisser glisser dans les bras de Morphée, enroulée dans ma couette, je vais difficilement me plaindre de l’échec assumé de ce challenge lecture.