Chômage, jour 1

Chômage, jour 1

Et voilà, c’est officiel, je suis au chômage. Phrase qui contient un soupçon d’allégresse, je vous cache pas. Pas tant pour le chômage qui sonne telle une galère imprévue mais plutôt pour la perspective d’être débarrassée d’une boîte full toxique dirigée par un incompétent égotique, sexiste et raciste. Parlez-moi encore du fait que les patrons sont des gens supérieurement intelligents… Bref, le chômage, c’est parti. Et comme ça me fait un peu peur, j’ai décidé de m’organiser.

Organiser son chômage
(c) Tai Bui

Le chômage, ce n’est pas tout à fait une nouveauté pour moi. J’ai connu ça en début de carrière puis suite à ma précédente démission. En général, le chômage se déroule en deux étapes : d’abord l’euphorie de la liberté. Plus d’obligations, plus de tâches nulles, plus d’hypocrisie avec des connards incompétents. Un sensation pure de libération. Puis petit à petit s’insinue l’angoisse et l’auto-depréciation. L’angoisse parce que le marché bordelais n’est pas très dynamique. Même si, la dernière fois, entre ma fin de contrat et l’annonce d’un nouveau CDI, ça a duré 10 jours. Sauf que là, plot twist, je repars en formation data analyse. Une vraie formation, cette fois. 5 mois. Et à la sortie, surtout ne pas postuler en agence ou esn.

Et l’auto-depreciation ? Dans la vie, y a un défaut que je déteste : la mollesse. Je le déteste parce que c’est la principale cause de mon auto-flagellation. Ne rien faire, glander sur le canapé, c’est péché. J’ai une théorie qui dit que le défaut que l’on déteste le plus chez les autres, c’est avant tout un défaut, réel ou supposé, que l’on a chez soi. L’autre jour, quand l’hypno a voulu travailler sur mes angoisses de chômage, c’est ça qui est sorti. Je me suis imaginée affalée sur le canapé à rien faire. Juste à scroller sur les réseaux sociaux à regarder des vidéos nulles et m’énerver contre les idiots utiles qui répètent des rhétoriques réac entendues à la télé. Le cauchemar. Une perte sèche de temps. Et j’ai peur de ça. Peur de ces moments de vide absolu.

Glander sue le canapé
(c) Dinuka Lankaloka

Comprenez que je ne cherche pas à combler chaque minute de ma vie par des activités. Je sais que je dois aussi me reposer. Surtout là avec un traumatisme pro que je dois finir de digérer. Mais on peut choisir une occupation moins agaçante que scroller les réseaux sociaux. Il me suffit de passer cette heure de glande à jouer aux jeux vidéos, lire, faire un puzzle ou même regarder une série pour que je me sente mieux occupée. Même une telenovela débile. Bon, déjà, je ne sais pas regarder la télé sans faire autre chose donc cette telenovela serait assortie d’une activité manuelle de type bracelets brésiliens ou PowerPoint Art. J’ai des petites ambitions pour cet été comme la broderie ou le tissage de perles miyuki.

Les loisirs créatifs, parlons-en. Quand je suis allée voir mon hypno, mon cerveau a soudain eu envie de réfléchir planning. Parce que je suis comme ça. J’aime me donner un rythme que je ne respecterai pas. Et là, mon cerveau a dit “matin, sport, de 14 à 16h, pas d’ordinateur.” Pas d’écrans devrais-je dire. La volonté était forte. C’est mathématique. Qui dit écran dit tentation des réseaux sociaux. Je devrais même dire réflexe. Donc pas d’écran… CQFD. Le fait que mon cerveau ait immédiatement réclamé ça alors que j’avais juste réfléchi aux matins sportifs me paraît assez intéressant.

Faire du sport au petit matin
(c) Shadrina Izzati

Alors on va faire ça. Sauf rendez-vous spécifiques, mes journées s’organiseront ainsi : sport de 9h30 à 12h, incluant le trajet, le passage au vestiaire ou la lecture au bord du lac pour sécher. Rentrer pour préparer le déjeuner. De 14 à 16h, un temps sans écran consacré à des activités triviales comme les courses, le ménage ou un peu de cuisine. Fun fact ! Ou pas je survends un peu le truc. Quand j’ai fait l’exercice de l’hypno, je me suis imaginée me lever pooooour…aller découper des trucs. Des légumes, plutôt. Ma petite activité batch cooking durant laquelle j’écoute tranquillement un livre audio. Ah tiens, c’est donc ça mon idée de la tranquillité. Qui l’eut cru ? Pas moi.

Puis après 16h, j’irai écrire, préparer ma formation ou je ne sais quoi. De 14 à 16h, je vais pouvoir m’amuser un peu. Comme les vacances d’été de mon enfance où je faisais de la peinture à numéro, des crocodiles en perles, de la pâte à sel ou du sable coloré. A peu près mon menu de l’été. Parce que j’ai de la chance, dans mon malheur. Je vais avoir le temps de m’amuser un peu. Bon la pâte à sel, je ne suis pas sûre, sûre. Éventuellement plus de la porcelaine froide. Je verrai. 

Petit chat en porcelaine froide
Photo prise sur le site Bijoux Cielo Craft, si jamais vous avez envie d’acheter ce chat boudeur (clic image)

Chômage, jour 1. Cette fois-ci, on va profiter. 

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