Pour qui as-tu de l’admiration ?

Pour qui as-tu de l’admiration ?

Hello, comment ça va en ce lundi ? Moi, j’ai la pêche car j’ai fini ma formation, yeah ! Maintenant, je vais réviser et me trouver des petits jeux de données à analyser pour devenir la reine de la data. Et travailler sur mes décos de Noël aussi mais sans aucun rapport. Ma formation, je l’ai suivie grâce à mon bilan de compétences qui m’a orientée vers ce nouveau métier. Et justement, à propos de bilan de compétence, il y a eu un moment où j’ai un peu bugué. Sur un exercice, on me demandait de parler des gens pour qui j’avais de l’admiration. Alors oui, je… Heu… Mais j’admire personne, en fait.

Je ne me considère pas au-dessus du lot

Alors non, je ne suis pas une connasse égocentrique qui se considère au-dessus de la mêlée donc n’a pas la possibilité d’admirer qui que ce soit vu qu’ils sont tous claqués au sol par rapport à ma personne. Pas du tout. Et en vrai, j’ai de l’admiration pour des personnes de la vraie vie, on va dire. Ce qui ont le courage de vivre de leur rêve ou de leur passion. Ce qui n’est clairement pas mon cas. En même temps, vu mes succès éditoriaux, tu m’étonnes que je reste accrochée à la notion de salaire. Sur la question des gens que j’admire, j’ai eu deux noms. Ces deux filles qui ont lâché le monde de la comm et des réseaux sociaux pour oser lancer leur petite boutique. Et puis… c’est tout. Dans l’exercice, il y avait des exemples genre célébrités. Mais vraiment, je n’admire aucune célébrité.

Reconnaître le talent, oui

Alors point sémantique. Ne pas avoir d’admiration pour une célébrité, quel que soit son domaine, ne veut pas dire que je ne reconnais pas le talent. J’ai pris des claques stylistiques incroyables avec Moravia, par exemple. Je peux même reconnaître du génie à des cinéastes, écrivains, musiciens… Je n’ai aucun mal à m’enthousiasmer devant une oeuvre que j’aime. Mais est-ce que j’ai vraiment de l’admiration pour ces gens-là. Non, vraiment, aucun nom ne m’a sauté au visage et j’ai vraiment galéré sur cet exercice. Je ne suis pas fondalement quelqu’un de “fan”, à de très rares exceptions près. Demande-moi qui est mon acteur ou mon actrice préférée, y a personne qui va me venir. Idem pour les chanteurs et chanteuses, même les écrivains. Oui, j’adore le style de Moravia que je place en sorte d’idéal que je n’atteindrai jamais. Mais je n’oublie pas la misogynie parfois très présente dans ses écrits, les femmes étant généralement des bibelots fort convoités. Autres temps, autres moeurs, mais quand même. 

Brigitte Bardot dans Le Mépris de Godard

Une question de parcours de vie

En vrai, je crois que je n’admire personne ou presque parce que j’ai assez conscience des différentes possibilités de parcours de vie. Ca veut pas dire grand chose… Mais en gros, la réussite, c’est pas toujours une question de simple talent. Surtout que la réussite n’est pas qu’une question de talent non plus. Moi, par exemple… Non, je plaisante. La réussite, ça peut être un mix de plein de choses. Le talent, oui. La chance, parfois. Du travail, souvent. De réseau, ça joue aussi. On peut réussir sans réseau, certes, mais ce sera plus compliqué. Certains me diront qu’on peut réussir sans talent en me citant leur acteurice ou chanteur·se détesté·e. Mais voilà, y a le mix magique. Pour ma part, je manque certes de courage, ingrédient que j’ai oublié de lister. D’audace, sans doute. D’opportunité ? Pas forcément. Enfin, le mix, tu l’as ou tu l’as pas. J’ai pas d’admiration pour ça. Par contre, je peux tout à fait reconnaître le talent et le travail fourni, le courage qu’il a fallu. Je reconnais et j’apprécie. Je n’admire pas.

Il me manque des exemples à suivre

Le souci, si j’ose dire, c’est qu’il me manque dès lors une sorte de guide spirituel ou je ne sais quoi. Aucun parcours ne m’inspire car j’ai une conscience assez aiguë qu’un parcours quel qu’il soit est surtout le fruit des aléas de la vie. Aléas positifs comme négatifs. Tu peux réussir parce que tu as fait la bonne rencontre ou galérer toute ta vie malgré un immense talent parce que tu n’es pas né.e au bon endroit. Oui, c’est un peu bourgeois la réussite, on ne va pas se mentir. D’un autre côté, c’est peut-être pas si mal de ne pas trop rêver de la carrière de celui-ci ou celle-là. Certes, je navigue à vue et j’ai peu de vision à long-terme. Déjà parce que faire de l’emploi la colonne vertébrale de ma vie, ça m’emm**** au plus haut point. Moi en vrai, je veux bricoler plein de trucs dans mon temps libre et puis c’est tout. Ma réussite, c’est de laisser l’emploi aux heures qui lui sont dédiées et pouvoir écrire, créer, faire du sport, aimer et dormir le reste du temps. Et ça, forcément, c’est compliqué de trouver quelqu’un qui dit ça et que je vais pouvoir admirer à balles. Ah si, y a Albert Moukheiber

Albert Mooukheiber, presque mon idole

Une conséquence de mon dilettantisme ?

C’est  peut-être aussi parce que je suis trop dilettante. A la base, je suis une piètre fan. Y a des artistes que j’aime fort, fort mais je me tiens pas du tout au courant de leur actualité. L’avantage c’est que parfois, je découvre que deux nouveaux albums ont poppé depuis ma dernière obsession sur un artiste. Je ne cherche pas aller à des concerts, à acheter romans ou disques. Parfois, je regarde ce qui passe et oh ! Y a Worakls, trop bien. Oh, un·e humoriste que j’aime bien ! Oh, une nouvelle BD de Marion Montaigne qui a déjà deux ans ! Y a que pour Starmania que je suis sur les dents. Je vais le voir le 13 décembre. Et là encore, j’ai beau adorer le travail de Michel Berger, je ne suis pas admirative. 

Applaudir sans forcément admirer

Bref, je ne sais pas ce que j’admire chez les gens. Il y a des valeurs que j’aime, que je reconnais, que j’approuve. Mais admirer, non, je ne suis pas sûre. Surtout que là, encore, on n’est pas tous égaux face à la vie. Je reconnais la tenacité des gens, je me considère moi-même comme pugnace. Voire têtue. Mais je ne vais pas déprécier quelqu’un qui ne l’est pas car y a des moments où on n’a pas le force, pas les ressources pour faire preuve de ténacité. En vrai, c’est peut-être ça, la clé de l’histoire : j’ai trop appris à déconstruire les discours de mérite et de réussite. Je sais que les meilleurs ne sont pas forcément en pleine lumière. Qu’on peut bosser dur et ne rien obtenir. Admirer uniquement ceux qui sont sur la partie immergée de l’iceberg. Bof. Surtout qu’en général, ceux-là ont une histoire bien marketée à base de “c’était la dèche, iel s’est accroché et a cru en ses rêves et tadam !”. Et tu découvres qu’en fait, c’est un gosse de riche qui a eu tout le réseau de papa-maman pour réussir. Moins cool ton histoire.                        

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