On peut pas tout avoir dans la vie

On peut pas tout avoir dans la vie

Vous avez aimé ma crise de l’an dernier sur “qu’est-ce que je vais faire de ma vie ?”. Et bien on part sur le volume 2. L’avantage, c’est que je me mange actuellement toute la toxicité de mes croyances limitantes. Et comme ça arrive à tout un chacun, j’espère que mes affres actuels vous serviront quand vous aurez à affronter les mêmes atermoiements. Ah oui parce que ma lose, elle n’est pas follement originale. Bref, aujourd’hui, on va parler de ma croyance limitante number one parmi toutes mes croyances limitantes number one : le fait qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie. Et je vous jure, celle-là, elle me colle à la peau.

La croyance limitante qui me colle à la peau : on ne peut pas tout avoir dans la vie
(c) Chris Yang

Croisement de montagnes russes

Je ne sais plus depuis quand j’ai cette croyance. Je me souviens bien que je l’ai totalement intégrée dans ma période noire 2011-2012. Là où ma vie fut d’horribles montagnes russes pro et perso. Si je devais résumer : si ça allait bien dans ma vie perso, gamellage pro. Et dès que ça allait mieux côté pro, bim, je me mangeais une rupture ou une connerie du genre. Y a même un moment, après une rupture nulle, je me suis dit “je laisse tomber les romances, je me concentre sur ma carrière”. Avec dix ans de recul, je trouve ça hilarant. Mais j’étais sincère à l’époque, hein. Je croyais que j’avais de l’ambition et que je voulais réussir. Quelle blague. 

Le bonheur perso se paye fort cher

Dix ans plus tard, si je devais résumer ma vie, on est clairement sur du : ma vie perso est globalement au top. Alors du coup, ma vie pro est en charpie ! En plus clair : j’ai l’impression de cher payer ma nouvelle vie de bobo Bordelaise. Sur le plan perso, j’ai environ tout ce que je voulais : une relation stable et saine, un environnement de vie paisible. J’ai un jardin, de quoi me baigner pas loin qui m’évite de pleurer sur l’absence d’une piscine perso. La seule ombre au tableau, ce sont les moustiques-tigres qui nous empêchent un peu de profiter du dehors mais vu qu’on va encore se manger une canicule, ma foi. Mais niveau pro… Déjà, le marché bordelais, c’est pas le marché parisien. Surtout si on prend en considération que ma conseillère Pôle Emploi m’a interdit de postuler chez une grosse boîte du coin tellement c’est toxique chez eux. Je suis coincée entre le discours bienveillant de “prends du temps de savoir ce que tu veux, choisis ta boîte” et “mais en vrai, y a trois boulots qui se battent en duel. Prends le premier truc qui passe et tais-toi”. Quant aux salaires… 

La déception
(c) Gabrielle Henderson

Une balance cosmique ? 

Sauf que pourquoi il y aurait une balance cosmique qui fait que tu ne peux pas tout avoir ? Et quand je dis “tout”, je ne suis pas si exigeante que ça non plus. Après tout, mon mec a bien tout ce que je disais sur la vie perso plus la vie pro. Bon, c’est pas tout rose non plus sur ce plan là, on ne va pas se mentir. Et puis je connais plein de gens qui ont une stabilité pro et perso, pourquoi je n’y aurais pas droit ? Genre y aurait une règle de l’univers juste pour moi, la règle “Nina Bartoldi” ? “Ah zut, elle, on a oublié de la charger niveau trauma d’enfance, mets-lui de la misère pro ou une vie déséquilibrée”. Surtout que là, sur le dernier round, j’ai même pas de leçon à retenir. Pire, j’ai pu réaliser sur la dernière semaine que des gens avaient essayé de me sauver, y compris un mec à qui j’avais parlé deux fois. Et j’ai rencontré celui qui aurait été mon besto du boulot. La dernière semaine ! On se moque de moi ! 

Reconsolider la base

Il faut que je me sorte de mon système de croyance. Je peux avoir tout comme tout un chacun et je peux avoir un taf cool aussi. Y a pas de raison que ça ne le fasse pas. Oui, évidemment, il y aura des jours sans. Il y a toujours des jours sans. Mais moi qui n’ai plus pour seul objectif dans la vie que la sérénité, je galère un petit peu là. Cependant, c’est intéressant d’identifier certains axes. Mon planning des prochains mois est clair, net et précis : renforcer ma base en envoyant quelques CVs, sans pression. Renforcer ma base, c’est certes faire de la révision mais aussi me poser sérieusement la question de qui je suis, professionnellement parlant, et de ce que je veux. Me rebâtir une confiance en moi battue par les vents des désillusions pro successives. Arrêter de chercher des réponses ou explications dans un grand tout auquel je ne crois même pas, arrêter de me chanter que les choses n’arrivent pas par hasard et que tout ça doit bien avoir un sens. Non, meuf, le seul sens qu’il y a, c’est que les boîtes régies par des fonds d’investissement font n’importe quoi et que tu ne seras jamais qu’une ligne excel qu’on peut supprimer d’un clic. Point. D’où la nécessité de cesser tout investissement émotionnel sur le sujet. Tes patrons, c’est pas tes parents.

Un mug world's best boss
(c) Pablo Varela

A la quête du Graal

Bref, on va rationnaliser un peu tout ça. Alors que l’émotion de mon départ précipité me paraît déjà un peu loin et que d’ici un mois, j’aurai oublié la moitié de mon équipe (qui me le rendra bien), je vais pouvoir retrouver la tête froide. Et peut-être qu’enfin, je vais obtenir le St Graal : un  petit boulot intéressant qui me permet de vivre ma deuxième vie en dehors. 

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