Luxe, calme et volupté
Hé, vous vous souvenez de mon article bonnes résolutions ? J’ai oublié la principale. Sans doute parce que j’ai écrit le dit article dans un vieil Intercités aux vitres si sales que je ne voyais pas si bien dehors. Rattrapons donc le coche. Aujourd’hui, je vais donc vous révéler quelle était ma grande résolution, annexe à celle du lâcher prise mais qui va pas mal marcher ensemble : baigner dans le luxe et péter dans la soie. Le péter dans la soie, je le mets juste parce que cette expression m’amuse. En 2025, j’aurai aussi l’humour d’un enfant de 7 ans, apparemment.
Je n’aime pas la prétention du luxe
J’ai longtemps méprisé le luxe ou plutôt tout le tralala qu’il y a autour. Et la morgue qu’il peut conférer à qui en bénéficie. En premier lieu, les univers mode et beauté dans lesquels j’ai baignés durant des années. Parce que j’ai bossé pour des rédactions ou des marques dans cet univers-là. J’ai, par exemple, été la community manager d’une marque de cosmétiques associée à un nom de maison Haute Couture et je vous jure que c’est très éclairant. En gros, tu vends des rouges à lèvres et palettes à des prix raisonnables pour donner l’illusion à de jeunes consommatrices de toucher au luxe. Et je vous parle même pas des parfums qui sentaient vraiment la post-ado, cible 18-25. Bah oui, quand on ne peut pas se payer une tenue à plusieurs milliers d’euros, on va se rabattre sur le maquillage. C’est une meuf qui a des rouges à lèvres Chanel et Dior ainsi qu’un parfum Hermès qui vous le dit.
C’est pas un peu vulgaire, le luxe ?
J’ai longtemps trouvé que le luxe avait quelque chose d’ostentatoire et vulgaire. Oh, regardez-moi jeter mon argent par la fenêtre. Dans mes jeunes années, le délire, c’étaient les sacs à main. Ce doit toujours l’être. A minima le cabas Vanessa Bruno lancé vers 2003-2004 qui coûte toujours 160 €, 20 ans après. Belle perf. Pour moi, le vrai luxe se cachait. C’est tout le drame du monogramme Louis Vuitton passé d’un symbole de luxe à celui de parvenus bling-bling. C’est Joey dans Friends qui se fait un total look Porsche pour séduire de la go à la volée en voulant faire croire qu’il possédait une telle voiture. Je ne pouvais m’empêcher de trouver le luxe vulgaire. Et aujourd’hui encore, je lève les yeux en l’air très fort quand un mec à grosse voiture a trafiqué son pot pour qu’on l’entende à des centaines de mètres à la ronde. Traînez sur les quais de Bordeaux passé 21h, vous allez forcément en croiser un. On le sait que t’as une petite bite et que tu compenses, Jérémy, t’as pas besoin de le hurler non plus.
Jeter l’argent par la fenêtre
Ca, c’est pour le luxe ostentatoire. Le famoso “regarde, je possède des thunes”. Mais j’étais aussi gênée par cette sensation de jeter l’argent par les fenêtres. Typiquement, Cédric Grolet qui trolle tout le monde depuis quelques années avec ses pâtisseries et sandwiches hors de prix. Tout le monde s’indigne mais… tout le monde va acheter pour faire un post Insta ou Tiktok pour dire que c’est de l’arnaque. Bah pourquoi tu achètes alors ? Je crois que le mec est définitivement un génie des affaires. Ayant épuisé son concept initial de pâtisseries en trompe-l-oeil, il réalise des produits de moindre qualité et attend que les pigeons en mal de buzz vienne chez lui dépenser leur tune et faire un contenu en espérant percer.
L’amour des ambiances feutrées
Et pourtant. Je kiffe le luxe, la volupté de ses lieux aux ambiances feutrées. Je vous ai parlé de notre petite nuit d’Halloween dans un hôtel mythique de Bordeaux avec, le lendemain, petit barbotage dans le magnifique spa Guerlain. J’adore tellement les spas. Je suis aussi une grande fan des hôtels étoilés qui ont une personnalité, qui proposent une architecture, une déco, aussi. Par exemple, le 1er janvier, nous sommes allés bruncher à la Zoologie, un hôtel que j’adore à Bordeaux. On y a fait plusieurs séances spa et massages, on y a passé une nuit aussi. Pour la petite histoire, l’hôtel s’appelle ainsi parce qu’il s’est installé dans des anciens locaux de la fac de science bordelaise notamment dans l’aile consacrée àààà… la zoologie, bravo. La décoration est donc déclinée autour de ce concept : rideaux aux motifs animaliers, spécimens empaillés et squelettes. De très beaux coraux mais aussi un énorme crabe. Et vraiment, les énormes crabes m’angoissent. Si j’écris un jour un roman où des extraterrestres hostiles ont un look d’animal terrestre, je vous garantis que ce ne seront pas des pieuvres.
Des mets aux goûts incroyables
J’ai donc envie, pour 2025, de m’offrir des escapades chics. J’en ai déjà parlé à ma besta et mon mec mais l’idée d’aller me détendre dans de sublimes spas ou boire un verre, thé ou cocktail, dans les bars de ces hôtels me fait frétiller. Manger à de bonnes tables aussi. On s’est fait quelques tables bistronomiques avec mon adoré et vraiment, manger devient une nouvelle expérience. Rien de prétentieux ou d’ostentatoire. Juste des mets raffinés qui te font découvrir les goûts de certains aliments que tu boudais parce qu’à la cantine, c’était pas bon. Je pense sincèrement que les désordres alimentaires des gens de ma génération et des suivantes vient des cantines où rien n’a de goût. Ceci n’est pas une critique du personnel de restauration dans les collectivités, on sait qu’ils font avec leurs moyens.
Une meuf discrètement luxe
En 2025, je vais devenir ta pote luxe mais pas trop. Celle qui aime les alcôves délicates, croquer dans une pâtisserie raffinée ou boire un cocktail surprenant. Celle qui s’endort parfois dans des lits Queen size ou King size. Après tout, quitte à vendre mon âme au diable Robert pour gagner ma vie, autant investir quelques deniers dans les petits plaisirs. D’ailleurs, je vais me réserver un petit soin du visage.