Luttons contre la déprime… ou pas
Je me déteste apathique. Si je devais me visualiser dans tout ce que je déteste chez moi, c’est vraiment mon moi avachi dans le canapé avec un goût de rien. La même qui passe ses soirées sur Instagram ou des jeux addictifs de type Candy Crush ou 2048. C’est à dire moi en ce moment. Depuis quelques temps, je patauge en pleine déprime, j’essaie de m’en sortir avec plein de trucs développement personnel, bien-être et je ne sais quoi… et j’ai peut-être totalement tort.
Ambiance noire
Déjà, j’ai quelques raisons d’être dans la déprime. Bon, il y a le classique “il fait moche, il fait nuit tout le temps” rehaussé par le “j’en ai marre de faire deux heures de trajet par jour”. Vous rajoutez à ça un “je fais deux heures de trajet par jour pour rien vu qu’il n’y a rien à faire au travail” et les départs précipités de tous les collègues que j’aimais bien, vous situez mon niveau. Sans exagérer, depuis cet été, on a perdu 10 collègues (non remplacés) dont trois directement dans mon équipe et il y a encore 3 départs annoncés. Je perds tous mes piliers : trois sont partis, une est en télétravail jusqu’à son congé mat et ne reviendra que le 1er juillet. Il me reste une personne et on s’observe toutes les deux, terrifiée à l’idée que l’autre s’en aille.
Donc, non, je ne vais pas bien. Je patauge en plein bored out (je ne recommande pas du tout) et je m’impose ça pour une hypothétique descente à Toulouse. Maussade, je n’ai le goût de rien. Je ne suis pas allée à la danse la semaine dernière car je n’avais pas le courage d’avoir une attitude fière. La fatigue est totale.
Conseils plats et manque de contexte
Alors je consulte. Des milliers de vidéos de coaching sur Youtube qui te disent des platitudes pour t’expliquer qu’allez, de l’élan ! Allume ta lumière, mets de la musique et te laisse pas abattre. Je commence à détester Youtubeurs “conseils de vie” et leur enthousiasme surjoué permanent. Parce qu’en fait, on ne peut pas être au top tout le temps. C’est ce que je disais dans mon article sur la productivité et sur la parentalité : vous oubliez le contexte.
Cette semaine, décidée à reprendre ma vie en main, j’ai commencé à esquisser mon rythme de vie 2020 avec en tête de liste : écrire. 1715 mots par jour pour un total de 12 000 en fin de semaine. Je vais peut-être descendre à 10 000 parce qu’en parallèle, je veux réactiver la marche donc ça ferait un truc genre “10 000 pas par jour, 10 000 mots par semaine”. J’étais bien partie : je dépasse l’objectif lundi et mardi. Mercredi, j’échoue de peu. Jeudi… je m’éloigne de l’objectif. Vendredi… 67 mots écrits. Deux phrases, environ. Tout simplement parce que j’étais au bout de ma vie. Deux membres de mon équipe effectuaient leur dernier jour dont une qui l’a appris à 11h30. Ah oui, ça va tellement bien dans ma boîte que les préavis durent une semaine, maintenant.
Juste une question de temps
Bref, peu importe les raisons, je suis dans une période de déprime. C’est pas juste un peu de fatigue saisonnière, non, c’est la vraie lose, la vraie impasse, les angoisses quant à mon futur. La charge mentale du bored out (j’en parlerai sur Citizen Bartoldi à l’occase). Alors question : pourquoi me forcer ? Puisque la situation est sombre et que j’ai des raisons objectives de déprimer, pourquoi me battre contre ça ? Pourquoi me forcer à faire plein de choses et sourire à la vie alors que celle-ci me fait clairement la gueule ? En l’espèce, seul le temps peut m’aider. Eventuellement, je peux aller à la piscine ou au yoga, ça ne me fera pas de mal… mais ça ne solutionnera rien. Il faut attendre et, malheureusement pour moi, je ne suis pas douée pour ça.
Le droit de glander
Alors peut-être qu’en attendant, je vais arrêter de me faire la guerre, arrêter de me répéter que qui veut peut et qu’il suffit de. Je suis fatiguée moralement, je suis fatiguée physiquement (vive l’hiver). A lutter contre moi, je vais juste m’épuiser encore plus vite. Zéro intérêt. Tant pis si je n’écris pas mes 1715 mots par jour, mes articles de blog, mes je ne sais quoi. On stoppe tout et on attend que ça reparte. Je joue à la console si je veux, à Mario kart si je veux, je regarde des photos d’inconnus sur Insta si je veux, on paresse si on veut. C’est mon droit. Un truc positif, cependant : vendredi, alors que j’étais vraiment au fond, je n’ai même pas eu envie d’une douceur sucrée pour me remonter le moral. Cette histoire de mois sans dessert fut proprement miraculeux.
La semaine prochaine, je ne vais à mon bureau que mardi et mercredi (merci les grèves). Et je vais clairement envisager un arrêt, le temps qu’on me trouve enfin de quoi faire. Curieusement, je suis sûre que d’arrêter de traverser la petite couronne pour rien va alléger un peu mon humeur.
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