Le coaching de vie, un problème de riches ?
Hey, comment ça va ? Moi bien écoutez : après une semaine de trois jours, j’ai enchaîné sur deux de quatre, ma vie est merveilleuse. J’en profite pour écrire et pour regarder des trucs sur le coaching de vie car je n’oublie pas mon rêve un peu fou, lalala. Sauf que bon, je vois quand même quelques points bien sombres dans mon histoire. Et le premier : quand même le coaching de vie, c’est pas un problème de riches.
Je ne parle pas ici de prix de consultations ou coaching parce que pour commencer, j’en ai no fucking idea et surtout, c’est pas quelque chose dont j’ai envie de débattre. Ce dont je parle ici, c’est du fait que le coaching de vie semble concerner ceux qui n’ont pas de réels problèmes. Des gens comme moi, par exemple.
Le truc des gens qui vont bien
Concrètement, examinons ma vie. J’ai une bonne santé, pas d’enfants ni de problèmes financiers donc mes charges mentales sont réduites au minimum. J’ai l’amour de mon compagnon, de ma famille, de mes amis. Alors quoi ? Oui, je vis dans un monde moisi (et je ne parviens pas à couper l’actu), oui, j’ai quelques kilos en trop… pour le premier point, je suis relativement impuissante et pour le deuxième, je refuse désormais tout régime et célèbre mon corps pour ce qu’il me permet de faire et non pour la forme qu’il a. Me reste alors quelques gros points noirs : l’inutilité sociale de mon job et ma tendance trop forte à la procrastination.
J’aimerais une autre vie pro
Les deux sont liés. Je déteste mon job pour ce qu’il représente, le paradis des injonctions de merde et une usine à pollution (je travaille dans le marketing), un pipeau mytho permanent qui susurre le doux refrain du capitalisme. Je dis souvent que si mon métier disparaissait demain, personne ne s’en rendrait compte. En somme, mon utilité sociale se résume à payer mes impôts et faire des choix dans l’économie que je veux faire marcher puisque j’ai les moyens. Mais j’ai accepté mon “sort”, enviable pour pas mal de gens, parce que niveau job alimentaire, je suis quand même hyper bien lotie. Je gagne bien ma vie et ma pire contrainte, ce sont les transports (deux heures par jour). Je veux dire si je compare aux caissières de mon Leclerc qui ne voient comme lumière que celle très crue et très blanche des néons, qui bossent dans un bruit constant et se font régulièrement agresser… comment osé-je me plaindre ? Mais à côté de ça, je n’arrive pas vraiment à consacrer du temps à ma passion absolue : l’écriture. Si j’arrive à pas trop mal gérer, je pèche encore un peu.
T’as une belle vie…
Rajoutez à ça la perpétuelle culpabilisation et l’injonction à faire mieux. Y a vraiment un truc qui m’ulcère dans le développement personnel : l’injonction à être plus productif. Parce que oui, quand on voit ma vie, on peut tout à fait se dire que j’en fais assez, que ma vie est déjà suffisamment satisfaisante puisque j’en fais ce que j’en veux. Mes principales frustrations sont plus une affaire de caprice que de besoin. C’est vrai, je voudrais plus de temps pour faire des trucs ou plus de vacances pour voyager. Mais le temps et les voyages sont déjà un luxe pour beaucoup de gens, de quoi je me plains ?
Ca longtemps été mon point noir dans mon envie de vivre ma vie comme une bulle dans les airs, légère comme une plume, insouciante comme une enfant. Oui, c’est bien joli mais y a PIRE que toi. Ca a toujours été l’impasse, l’argument du pire, le meilleur allié de la stagnation. Prenez n’importe quel sujet, il y a toujours pire ailleurs. Est-ce une excuse pour ne pas faire mieux ? Non.
Ma vie en mieux
Alors, certes, le coaching de vie, c’est peut-être gratter un peu trop une petite plaie qui aurait cicatricé facilement. Mais parfois, ça fait du bien de se dire que sa vie est un peu nulle et qu’il suffit de pas grand chose pour l’améliorer. Comme se calmer sur le sucre, tenter de dormir un peu plus, retourner au yoga… En quatre ou cinq séances chez l’hypnothérapeute, j’ai pris la grande décision qui s’imposait : partir de Paris. Est-ce lié ou est-ce le hasard, je ne sais pas. Mais pouvoir s’épancher un peu sans que quelqu’un vous jette à la figure qu’il y a pire ailleurs, parfois, oui, ça fait du bien.