Ce qu’il me faut, c’est un projet
Je sais pas vous mais moi, je suis désormais incapable de lire le mot « projet » sans crier dans ma tête et ça me contrarie beaucoup. Nous sommes à une période de l’année que je kiffe peu. En tant que meuf solaire et enfant du printemps, l’hiver et moi sommes peu potes. Je suis vite fatiguée, ronchonne, une grosse envie de rien. Dans ces cas-là, je n’ai qu’une planche de salut : le projet. Soit un truc pour remplir ma vie et surtout mon mental. Alors que je suis déjà bien chargée mais passons.
Je m’investis dans l’écriture
En ce moment, j’écris. Ca aussi, c’est un de mes classicos de l’hiver. Ca part avec le nanowrimo, je m’emballe, je tape à la volée. Pour vous dire, là, mon manuscrit du projet Audrey a dépassé les 72000 mots et ça roule, ça roule. Bon, je n’ai pas entamé la réécriture et je vous dis pas le boulot que ça représente vu que :
- J’écris tout ce qui me passe par la tête sans censure
- J’ai pensé à des éléments et une scène à rajouter
Et là, justement, Audrey est un peu en bad en ce moment parce que c’est la fin de l’hiver dans ma fiction, et qu’il ne se passe rien dans sa vie. Après un samedi à tourne-virer dans son lit en se demandant que faire de sa vie, elle se dit “hé, lançons un projet”.
Le fouet de la nouveauté
Pour Audrey, ce sera un podcast, idée qui me branche pas mal aussi. Si je mets de moi et, surtout, de mes humeurs, dans mes romans, il semble qu’eux aussi m’apportent des envies. Faut dire qu’Audrey vit parfois ma vie rêvée : elle fait du kayak et des podcasts. En écrivant ce chapitre précis de la vie d’Audrey, je me dis que, moi aussi, faudrait que je me lance dans un nouveau projet parce que le fouet de la nouveauté me remet toujours sur les rails.
Un fouillis d’idées
Un nouveau projet genre lancer la chaîne Youtube à laquelle je pense depuis bien dix ans ? Me lancer dans le dessin vectoriel auquel je pense depuis 8 ans ? Reprendre le Powerpoint art vu que j’ai une dizaine d’idées de tableaux ? Reprendre la photo Playmo ? Embarquer mon vieux reflex pour photographier Bordeaux ? Reprendre les bracelets brésiliens et lancer ma petite boutique ? Commencer et finir le gilet avec le matos commandé sur We are knitters y a trois lunes et demi ? Commencer le running ? Finir le tableau de peinture à numéro débuté vers le réveillon et abandonné depuis deux semaines ?
C’est toujours mieux dans ma tête
Et en grattant, je pourrais sortir d’autres projets, d’autres idées que j’ai et que je ne mets pas en oeuvre. Déjà parce que mes plans se déroulent bien mieux dans ma tête qu’en réalité. Typiquement, l’histoire du pull. Je ne me lance pas par manque de temps ou par peur de gâcher de la jolie laine ? J’ai envie de dire que ce mois de janvier fut bien rempli avec un voyage à Paris, une certification à passer, de la comédie musicale, de l’aquagym, du travail pas très bien fait… Bref, je suis en mode projet mais surtout dans ma tête.
La procrastination a toujours sa raison d’être
Le temps, en vérité, je l’ai. Si je cumule mes heures de procrastination… Ah non, pas d’auto-flagellation ! On se rappelle que la procrastination a une raison d’être. Je suis un peu fatiguée, certes. C’est la période, c’est normal. Je suis tendue parce que ma vie pro m’apporte son lot de très bonnes nouvelles, à savoir un déménagement dans un quartier proche de chez moi, et des très mauvaises. A savoir que je vais sans doute changer de cheffe et que la nouvelle ne veut pas de moi. Pas en tant que personne, je pense qu’elle ne connaît même pas mon nom. Mais qu’elle veut continuer avec son équipe, apparemment bien asservie, et ne veut pas d’éléments en plus. Je suis tracassée par cette histoire, un supplément charge mentale dont je n’avais pas besoin.
Ma vie rêvée vs ma vie réelle
Je procrastine au boulot, je procrastine dans ma vie. Là, par exemple, je dois lire une pièce de théâtre pour mardi. J’écris ces mots, il est 12h le dimanche et j’ai pas commencé. Alors que je voulais m’impliquer à fond pour décrocher le premier rôle. J’avais prévu de le faire hier soir mais à la place, j’ai publié un article de blog, regardé une série coréenne rigolote et écrit mon projet Audrey. Idem pour mon envie de reprendre le dessin vectoriel. Je m’étais dit que je ferais ça le jeudi soir quand mon Adoré part faire des jeux de figurine mais à la place, je regarde des films pour mon blog dystopique en épluchant des potirons. Bon, ok, c’est pas tant de la procrastination mais ces heures passées sur mon dernier jeu sur téléphone… Ce sont des intégrammes, j’adore. Y en a un, j’ai mis trois heures à le résoudre. TROIS (3) heures, ma soirée de vendredi. Et ça ne stimule pas tant l’intelligence que ça, hein. Mais fatigue, vague à l’âme, procrastination : le cercle vicieux.
Une petite to do pour procéder ?
Alors passer en mode projet, ok, mais comment ? Ma réponse initiale serait une solide to-do list bien décomposée pour être sur une pente progressive mais réaliste sauf que… mes to-do sont souvent trop ambitieuses et je finis en burn-out. Parce que pendant que je tricote, je n’écris pas. Pendant que j’écris, je ne lis pas. Pendant que je lis, je ne dessine pas. Etc. Tiens, ça mérite un article sur le regard que l’on porte sur ses accomplissements, tiens. Je veux tout faire mais je ne peux pas. Je pourrais incriminer le boulot qui me prend trop de temps dans ma vie mais force est de constater que dans mes périodes de chômage, même celles sans l’angoisse de trouver un taf, je ne fais pas autant que je rêverais. Sans doute parce que je veux trop, même avec une douzaine d’heures par jour consacrés à mes projets.
Arrêter d’empiler les projets
Ou alors, on va dire que le projet, c’est d’arrêter de faire des projets ou de me concentrer sur ce qui est lancé avant de se lancer dans autre chose. Et aussi arrêter d’essayer de voler du temps à mon boulot pour du perso. Parce que ça finit par me mettre dans la merde. Et on rajoute : arrêter d’analyser sa vie en période de syndrome pré-menstruel car le jugement est trop intense et cette sensation de vouloir envoyer péter sa vie trop forte. Alors que quelques jours plus tard, on réalise qu’on s’en sort pas si mal. Même si l’arrivée d’une nouvelle Nemesis dans ma vie, aka la nouvelle cheffe, je l’avais pas vue venir.