Ma belle bicyclette rouge

Ma belle bicyclette rouge

Hé, j’ai un nouveau vélo. A bientôt pour de nouvelles aventures passionnantes. Bon, comment ça va par chez vous ? Il fait un peu froid,  non ? Tel n’est pas mon sujet. Aujourd’hui, je vais vous parler de ma bicyclette rouge. Pas tant pour dire que j’ai un nouveau vélo que pour aborder cette grande question : et si, des fois, dans la vie, le problème ne venait pas de toi ? Car, je vous le dis, depuis que j’ai ma bicyclette rouge, ma vie a changé.

Ma belle bicyclette rouge

Le vélo à Bordeaux, un grand classique

Mai 2022, Victor et moi achetons des vélos. Moi, le vélo, à la base, j’aime pas trop ça. Rapport à de mauvais souvenirs. Et force est de constater que je ne suis pas très douée pour le pédalage. Je ne m’en sors pas mieux que dans mes souvenirs. Les balades en vélo m’épuisent, je passe vite en souffrance. A un moment, ça devient même absurde puisqu’un trajet de moins de trente minutes sur du plat me coupe tellement les jambes que je suis à CA d’abandonner mon vélo sur le bord de la route. Et d’abandonner le vélo tout court. Je me réfugie dans le fatalisme : je ne suis pas faite pour le vélo. Et pourtant, c’est bizarre que je cane aussi vite sur ma bécane alors qu’à côté de ça, je peux faire une heure de fitness sans trop trembler des genoux. Que je marche quand même pas mal sans avoir de sensation de fatigue. A l’automne, cette histoire de vélo devient absurde : je meurs après 15 mn de vélo sur du relatif plat.

Oser la nouveauté, pour voir…

Et puis un jour, je discute vélo avec un collègue. Il m’explique avoir acheté un VTT chez Décathlon mais il l’avait vite revendu car il en avait été très déçu. En gros “Decathlon, ils font plein de trucs bien mais pas leur vélo”. Ca commence un peu à cogiter dans ma tête. Je vais lire les avis sur mon vélo et je vois notamment une dame qui dit que ce vélo est très sportif à cause des freins : soit ils sont trop serrés et rendent le pédalage difficile, soit ils le sont un peu moins et ne freinent plus du tout. Mmm… Et puis, vers la fin novembre, je vois un déstockage de vélos d’occasion chez Ecocycle à Darwin. Je débarque, un peu perdue “bonjour, j’ai un Elops 520 et j’en suis pas contente. Vous auriez un hollandais taille XS pour moi ?”. Il m’a répondu “Ah oui, ce sont pas des vélos de grande qualité, les Elops et ils sont lourds. Moi, j’ai ça à vous proposer.” Et c’est ainsi que j’ai rencontré ma bicyclette rouge.

Mon beau vélo rouge

La légèreté du coup de pédale

Laissez-moi vous faire l’article. J’ai devant moi un vélo hollandais de la marque Arcade. Du vélo made in France. Cette jolie bicyclette arrive tout droit de l’île de Ré où, après avoir fait le bonheur de centaines de touristes, elle prend une retraite méritée. Retapée, magnifique, voulez-vous l’essayer madame ? Je grimpe dessus, j’appuie sur la pédale et je… quoi ? Dès le premier coup de pédale, il se passe un truc. C’est… facile. Je veux dire j’appuie sur la pédale et ça tourne direct, y a pas de résistance. Contrairement à mon Elops. Je fais un mini tour d’une centaine de mètres. Ma selle est trop haute donc je suis pas 100% confort mais le coup de pédale est si léger. C’est donc ça,; faire du vélo. Ok, prenez mon argent, cette bicyclette rouge sera mienne.

Les difficultés n’en sont plus

Je la récupère une semaine plus tard, le temps de retaper deux ou trois trucs. On rentre donc de la boutique à la maison en vélo et… mais… le trajet doit faire une trentaine de minutes et c’est tellement facile. Bon, la selle est encore un peu haute, je fais presque du vélo debout. Une sensation qui n’est pas désagréable en soi, sauf pour mon fessier. Arrivés à la maison, mon mec s’étonne “mais tu allais plus vite que d’habitude aujourd’hui”. Oui parce qu’avec ce vélo, c’est facile. Le week-end suivant, je suis allée affronter LA côte de mon quartier. Celle que je présentais comme étant à “au moins 8 degrés”. Je l’ai passée tranquille. Avec mon Elops, je devais descendre jusqu’au plus petit pignon et encore, j’arrivais au sommet en zigzaguant, à moitié morte. Là, pas besoin. Il y a même une fois où j’ai monté la côte en restant à vitesse “plat” et je l’ai passée. Deux mois plus tard, je suis encore ébahie.

Ma bicyclette rouge

Déjà, avec un autre vélo, j’avais vu

Pourtant, j’avais eu un indice de ça mais j’avais pas capté. Fut un temps où j’avais un petit vélo pliable. Que j’ai fini par revendre aussi car je ne prends plus le train avec mon vélo et qu’en plus, depuis ma chute de l’été, j’avais mal à la main gauche en l’utilisant. Oui, même trois mois après ma chute, ça restait douloureux. Toujours est-il que quand j’utilisais ce vélo, ça allait mieux. J’avais cru que le sujet, c’était la vitesse que j’adoptais. Que quand je faisais du vélo en mode “lalala”, tout allait bien. Alors que non. Malgré ses petites roues, mon vélo pliable était plus léger et plus facile que mon vélo Elops. Je n’avais juste pas compris. Parce que j’étais partie du principe que dans cette histoire, le problème, c’était la personne sur le vélo, pas la monture en elle-même. 

Ne tombe pas dans la moindre faille narcissique

Toute cette histoire de vélo, c’est pour aboutir à cette leçon. On n’est pas toujours fautif. Des fois, si, on l’est, me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais il ne faut pas se laisser engouffrer par nos failles narcissiques. Objectivement, je n’ai jamais été une grande cycliste. Mais il n’était pas normal de galérer à ce point sur un trajet plat de 15 mn. Il n’est pas normal d’être plus fatiguée après ce court exercice qu’après 30 mn de hiits, squats et course sur place comprises. Mais je ne pensais pas que simplement changer de vélo pouvait tout changer à ce point. Evidemment, ça reste un effort physique. Mais désormais, je rejoins un tram à 25 mn en vélo de chez moi dont une petite montée et j’arrive au stationnement nettement moins fatiguée que lors de mes 15 mn d’avant. 

Mon joli vélo pliable

No flagellation

Moralité ? Essayez d’analyser objectivement les choses avant de vous flageller un peu gratos. Et les vélos d’occase, c’est bien aussi, notamment les Arcade, je recommande. Ce qui reste amusant, c’est que le vélo de la rédemption vient de l’Île de Ré… là où était né mon traumatisme cycliste. D’ailleurs, la rédemption est telle que maintenant, ma mère admet que sur ce triste épisode, j’utilisais un sale vélo. Du coup, c’est officiel, je suis adoubée cycliste.

 

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