Être forte, ma pire faiblesse ?
Un mois. Un mois que je suis en souffrance. Pas toujours continue, toujours supportable mais ça traîne. Mon ventre est en vrac, j’ai des douleurs désagréables car ma tuyauterie fait la gueule. Hérédité, oui, stress, aussi. Mais là, stop ! Je vais prendre ma santé en main. Le rapport avec le fait d’être forte ? C’est que j’ai toujours voulu être la meuf en top santé, qui ne se plaint jamais… Quitte à, justement, la mettre en danger, ma santé.
Etape 1 : ignorer le problème
J’en avais parlé lors de mon article sur la comédie musicale, j’avais eu comme une gêne au niveau du ventre. D’abord, j’ai envisagé de fermer ma bouche et de serrer les fesses. Le spectacle d’abord, je ne peux pas lâcher la troupe. J’ai fini par aller chez le docteur, poussée par mon hypocondrie qui me chuchote que ça pourrait être l’appendicite. Ce serait con de mourir d’une péritonite parce que j’ai fait genre que j’étais forte et que je ne craignais pas la douleur.
Je ne serai jamais le maillon faible !
C’est comme ça depuis ma prime jeunesse. Je veux être forte pour deux raisons :
- ne pas gâcher le plaisir des autres.
- ne plus être l’enfant malade.
Parce que oui, jusqu’à mes 5-6 ans, j’étais souvent malade, un bon 39-40 tous les mois ou deux mois. Ce qui faisait chier mes parents. Genre quand je vomissais au cœur de la nuit ou quand je me tapais mon petit 40 des familles pile pour notre premier séjour au ski. Notez que mes parents ne m’ont jamais reproché d’être malade mais y a des râleries qu’on imprime. Je dis ça sans acrimonie, j’aurais pas nettoyé la gerbe d’enfant à 3 h du mat en chantant du Disney, hein… On m’a opérée des végétations et depuis, j’ai quasiment plus été malade, à quelques rhinopharyngites près. Trop forte.
Je ne serai pas l’ombre au tableau
Mais autant j’aime pas être malade, autant le pire du pire, c’est d’être la touche de noir dans un tableau idyllique. Y a quelques jours, ma sœur a fêté ses 10 ans de mariage. Fameux mariage où je me suis baladée en béquilles car je m’étais pétée le genou en tombant d’un bar sur lequel je dansais. Championne du monde. Et bien, je ne me suis toujours pas pardonnée. Alors que personne dans ma famille ne m’a jamais fait le moindre reproche et même ma sœur avait été adorable avec son boulet de sœur. Autre exemple : Noël 2013. Tout va bien, on ouvre les cadeaux, c’est cool surtout que Saturnin vient d’avoir un an et c’est trop le bambin de Noël. Arrive l’apéro, je mange un toast et là, la nausée. OK, c’est la merde… Je ne mange plus rien en attendant le dej, espérant que ça passe. C’est pas passé. J’ai rien mangé et j’ai passé le dej à vomir. Joyeux Noël ! Mais comme j »ai voulu être forte, j’ai vraiment réfléchi à un stratagème pour faire semblant de manger…
Le burnout ? Quel burnout ?
Je parle de santé physique mais il y a pire ! La santé mentale, bien sûr ! Alors je suis pas psy et je ne connais pas grand chose sur les sujets de dépression, état mélancolique, neuro-atypie et tout un tas de sujets. Je ne vais donc pas en parler. Par contre, y a un sujet que je connais trop bien à mon goût : le burnout. Mon ami de toujours ! Lui, c’est un cas typique de « je suis forte, j’ignore le problème ». Et je pense que beaucoup d’entre vous connaissent ce cas. Oui, je suis au bord de la crise de nerf, je suis resté.e une heure devant mon écran incapable de faire le moindre truc. Mais bon, les vacances ne sont plus si loin. On verra après cette réunion si importante. On repousse, on repousse… Et les dommages peuvent être irréversibles. Sur Balance ton agency, j’avais lu le témoignage d’un ancien salarié qui avait carrément perdu des points d’audition. Dans l’ancienne agence de ma sœur, un directeur est revenu dans les locaux pour régler un truc en urgence alors qu’il était en vacances. Infarctus. Non, pas de happy end, ils n’ont pas réussi à le ranimer.
Penser à soi avant tout
Résister au burnout ne veut pas dire que je suis forte. Juste trop stupide pour savoir dire stop. Syndrome de la bonne élève, bla bla bla. Sauf qu’en un an de boîte toxique, je me retrouve avec une hypertension et ce que je soupçonne être une colopathie. Il est possible que ce soit un hasard du calendrier : j’ai passé les 40 ans, j’ai des facteurs d’hérédité sur les deux affections. Mais quand je me suis réveillée l’autre matin en ayant l’impression que quelqu’un était allongée sur moi tellement j’étais oppressée… Et non, ce n’était pas mon mec, ni un chat. Y avait personne…
Je n’ai rien à gagner à jouer aux fortes. Ici, j’ai même beaucoup à perdre. Comme tous ceux qui nient leur burnout. Être forte, c’est bien. Mais être raisonnable, c’est mieux.