Inspiration : ces gens qui vivent en dehors du travail

Inspiration : ces gens qui vivent en dehors du travail

Mercredi soir. J’ai fait un truc que je ne fais que trop peu souvent : je suis allée au théâtre. Un tout petit théâtre de 50 places en se serrant bien. Sur scène : deux femmes qui jouent un mi – one woman show. L’une d’elles, Allison, n’est rien de moins que ma collègue. Grosse source d’inspiration ! Moi aussi, je dois vivre en dehors du travail.

Théâtre Le Bout à Paris Pigalle

Laissez-moi vous présenter brièvement Allison. Quand j’arrive le matin (9h30-10h), elle est déjà là. Quand je repars à 19h, elle est toujours là. Et un jour, tu découvres au hasard d’une conversation qu’elle fait de temps en temps un peu de one woman show. Alors évidemment, je me renseigne : pour le moment, elle n’a que trois sketches mais bon, ça ne fait qu’un an et demi qu’elle fait ça. Moi, je la regarde des étoiles dans les yeux. Enfin une qui a compris que la vie, ce n’était pas juste le travail. Même si elle y passe quand même beaucoup de temps, plus que moi.

Vivre en dehors du travail

En fait, je dois arriver à la crise des 10 ans mais je trouve que je m’investis trop dans le travail. Sans en retirer finalement grand chose à part de gentilles tapes sur le dos et des tonnes de compliments dans le couloir. Ceux qui ne se concrétisent malheureusement pas en promotion. Ni en augmentation significative… Sauf qu’en fait, je m’en fous un peu. Je veux dire, c’est quoi mon métier aujourd’hui ? Alors très bonne question dans l’absolu vu que je suis dans le flou total. En bref, c’est raconter à des marques comment parler sur les réseaux sociaux pour avoir plus de clients et voir ce qu’on dit déjà sur eux. Vous savez ce qu’il se passerait demain si mon métier disparaissait ? Absolument rien. Je peux même pas faire genre que Facebook et co. couleraient. Ils n’ont pas besoin de pages de marque pour vendre leurs espaces pub finalement. Y a qu’à voir comment Google se porte plus malgré l’échec total de Google+. Du coup, pourquoi je continuerais à placer toutes mes billes là-dedans ?

Femme travaille trop

Je veux faire comme Allison, moi. Avoir une autre vie. Le travail, c’est juste pour s’acheter à manger et des voyages finalement. Oui parce que je reste privilégiée par mon salaire. J’aime l’idée de multiplier nos vies… En gros, je ne suis pas juste cadre dans un groupe media mais aussi aspirante écrivaine, blogueuse prolixe… Quoi d’autre demain ? Parce que voilà, c’est peut-être la crise des 10 ans de carrière, allez savoir, mais j’aime imaginer que je n’ai pas qu’une seule casquette et que je dois tendre vers ça, vers un moi multiple. Si Allison et ses journées de 12h y arrive, je n’ai pas d’excuse. Et surtout ma situation relativise l’échec. Si personne ne veut publier mes romans, je n’aurai juste rien à perdre. J’aurai toujours un salaire, un confort de vie. Ce sera juste un rêve qui ne se sera pas réalisé. La blessure ne sera qu’égotique. Rien dans ma vie ne sera bouleversé par ça.

les vies multiples d'Amory Clay de William Boyd, couverture
Quelqu’un a-t-il lu ce livre ? Il est bien ?

Mais peut-être aussi que ce manque total de risque est un mauvais calcul. Peut-être que mon travail fagocite trop ma “carrière rêvée”… On s’en reparle !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *