Parfois, il faut switcher d’émotion

Parfois, il faut switcher d’émotion

“Joue la joie ! Maintenant, la tristesse. On passe à la colère”. Non, cet article ne parlera pas des exercices de théâtre qu’on peut faire parfois en cours de comédie musicale. Qui ont repris et ça m’a fait bien du bien. Aujourd’hui, on va plutôt parler de petites astuces pour s’alléger l’esprit. Des idées pour changer l’énergie dans laquelle on est pour apporter un peu de joie, de légèreté ou d’énergie quand on boucle un peu. On va switcher d’émotion.

Switcher d'émotion, une femme en pleine joie
(c) Brooke Cagle

J’ai entendu cette expression jeudi dans ma formation data. Qui se passe bien pour le moment, merci. Mais après, ça fait une semaine que ça a commencé alors… Bref. Jeudi, le prof nous demande nos astuces pour gérer l’apprentissage, notamment les moments de doute ou de panique. Je prends donc la parole pour dire que moi, quand je suis vraiment quée-blo sur un exercice, le plus simple est souvent d’aller faire autre chose. Pour ma part, ce qui fonctionne le mieux, c’est le sport. Petit s à sport. Juste aller marcher, parfois, ça me suffit. Mais même des activités peu calorifères comme la vaisselle, la cuisine, jouer à un jeu ou, mieux, prendre une douche, peuvent me débloquer un problème. Parce que je sors de la pression de l’écran. Je laisse mon cerveau processer dans son coin pendant que mon corps fait quelque chose de tranquille. Oui, le sport, je mets ça dans la catégorie tranquille dans le sens où il ne nécessite pas particulièrement de réflexion.

La personne qui parle après moi valide mon propos et propose quelques astuces supplémentaires comme faire une pause musique en choisissant un titre qui nous met dans une certaine ambiance. Il appelle ça “switcher d’émotion” et je note immédiatement le terme parce que j’adore. Surtout pour quelqu’un qui, comme moi, tombe facilement dans des boucles émotionnelles. Mais oui ! Il faut donc switcher d’émotion. Alors attention, le dire, c’est bien. Le faire implique un peu plus de complexité. Et j’ai une nouvelle quête : comment, moi, Nina, peux switcher d’émotion. Ah oui, je vais pas donner ici une recette toute faite dans la mesure où je considère que les solutions magiques et surtout universelles n’existent pas. Par exemple je pense que la musique peut être une bonne piste pour moi. Mieux que la musique : le playback. Ou air singing pour sonner plus 2025. J’aurais tellement pu être journaliste dans un journal féminin, à réinventer des termes en franglish pour des trucs qui existent depuis toujours.

Une jeune femme chante dans un bar
(c) Michael Kelley

C’est très personnel. J’adore chanter ou faire semblant de. Il m’est arrivé, dans la vie, d’avoir des mauvaises journées, d’être énervée. Une petite séance de playback sur du Britney, du Ariana, Christina, qui vous voulez, ça redonne du peps. Idem en cas de coup de mou physique. Ma carte de soulagement est souvent d’aller marcher si je peux. S’oxygéner, sortir du cadre anxiogène. Aller respirer le doux parfum des fleurs, goûter le pétrichor, caresser les feuilles. Le jeu vidéo peut également être une solution mais faut un peu de temps. Regarder des séries ou des films, je conseille avec précaution. Sachez ce que vous regardez, quoi. Moi, par exemple, cet été, j’ai regardé Tales from the loop, une série d’une beauté nostalgique que j’ai vraiment aimé. Mais il était pas mal question de deuil et autant dire que j’étais pas trop en état de prendre ça avec calme et neutralité émotionnelle

Mais je trouve ça intéressant de me chercher des pistes. Trouver ce qui me fait du bien. Franchement, y a pire quête dans la vie. Genre chercher du boulot… Ah ah, j’en suis exemptée pendant quelques temps encore. Du coup, l’idée est de réfléchir à ce qui me fait du bien. La musique, la dépense physique, l’oxygénation. L’écriture bien sûr. Des années que je parle de mon crachoir, il est désormais temps que je le mette en place. C’est une sorte d’appendice à mon journal intime que j’ai pas encore lancé malgré mes bonnes résolutions qui me servirait à juste cracher mon venin. Evidemment, quand je dis venin, c’est pas juste éructer sur des pages que Machin est con ou je ne sais quoi. Non. C’est aussi évacuer mes frustrations. M’exprimer en toute liberté sur un truc que j’aime pas. Ou qui m’agace juste. Moi, mon truc, c’est de verbaliser, même par écrit, alors go. Mais là, je pense à des astuces qui fonctionnent déjà sur moi, même si je ne les mets pas forcément en application, il doit en exister d’autres qui pourraient me convenir. Peut-être des trucs très prosaïques comme l’origami, la peinture, la broderie, qu’en sais-je ? Souvenez-vous que je me suis sortie de bad moods grâce aux bracelets brésiliens ou aux bagues en perles.

Des fils pour faire de la broderie ou du bracelet brésilien
(c) Karly Santiago

Mais switcher d’émotion, ce n’est pas juste en cas de coup dur. On parlait initialement de résoudre des problèmes. Si je bloque sur un problème de code, ce qui arrive parce que je débute, je ne tombe pas en dépression. Pas même en déprime. Potentiellement en agacement par contre. Et parfois quelques gros mots, oups. Mais oui, des fois, au lieu d’être en émotion studieuse, j’ai besoin d’être en émotion plus joyeuse pour voir les choses autrement. Avec plus d’énergie. Là, le air singing peut fonctionner à fond, je pense. Ah oui, la joie, parlons-en. Switcher d’émotion,  n’est-ce pas juste chercher ce qui nous rend joyeux ? Se prendre pour une Britney de bureau, se promener au parc à la fin du jour en savourant cette petite plénitude du beau. Je vous jure, jeudi soir, j’ai imposé une balade vélo à mon mec. Moi. Parce que j’avais besoin de ce switch d’émotion, donc. De passer du petit rat d’ordinateur à ce rat des champs qui se remplit les poumons en disant “ahlala, je suis contente, ça me fait trop de bien”. 

Aller au parc le soir pour respirer

Bref, je pense que je vais me caler quelques pauses en air singing sur mes prochaines semaines. Oui, je suis déjà bien charrette mais franchement, je pense que ça me fera du bien. ​The queen of the night is coming. The blood moon is rising.

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