Item de meuf parfaite : le journal intime

Item de meuf parfaite : le journal intime

Cher journal, je… Et bien, je n’ai rien à te dire. En début d’année, je m’étais résolue à faire un super Bujo croisé avec un journal intime mais voilà. La vérité, c’est que j’ai abandonné. J’aurais voulu être une meuf parfaite qui consigne avec amour et sérieux son quotidien. Ses doutes et ses espoirs. Mais j’ai eu beau m’appliquer, j’ai vite renoncé. Parce qu’on va pas se mentir : la vie, souvent, c’est mou et chiant. Et que je n’avais pas le temps.

Ecrire un journal intime
(c) Marcos Paulo Prado

Cher journal…

Concrètement, je trouve l’exercice du journal intime potentiellement intéressant pour le côté rétrospective. Parce qu’il y a des hauts et des bas et parfois, relire une prose de quand on allait mal pour se souvenir qu’après l’orage, le beau temps. Une connerie du genre. Sauf que j’ai déjà une bonne mémoire donc je sais qu’il y a eu de belles nouvelles à des moment noirs. Mais surtout, pour avoir relu ma prose des moments de doute et de tristesse et… c’est violent. J’avais presque envie de retourner dans le passé aller voir mon moi d’antan pour lui faire un gros câlin. Ca devrait pas avoir l’effet inverse ? 

Ecrire le rien au quotidien… Pfff

Mais surtout… je n’en ressens quasi pas le besoin. En début d’année, je me suis appliquée à le faire sauf que… ben il ne se passait rien.  Et ce n’est pas très épanouissant d’écrire sur le rien. Il faut dire que cette année 2020 n’est pas très réjouissante pour le moment (euphémisme). En janvier, on était encore dans les grèves, je restais tranquillement à la maison avec mon adoré mais y avait pas matière à raconter quoi que ce soit. Et s’appliquer à écrire chaque jour « aujourd’hui, rien de particulier », c’est presque surréaliste…

L’ennui…

Alors me retrouver à devoir serrer mon emploi du temps juste pour écrire “cher journal, aujourd’hui, c’est bof. Il ne s’est rien passé, le quotidien m’ennuie”, franchement. Prendre du temps pour se lamenter sur le fait qu’il ne se passe rien, mon Dieu… Mais ça aussi, c’est le problème du début d’année. Peut-être que la seule résolution que je devrais prendre au 1er janvier, c’est de prendre mes bonnes résolutions pour mon anniversaire. Ben, oui, c’est plus facile de changer des choses dans sa vie quand il fait jour au moins 12h par jour et que tu ne vis pas que pour ton plaid et ta bouillote

Je ne vis pas dans un roman

En vérité, à quoi ça sert, un journal intime ? A écrire ses pensées, ses angoisses, ses envies. Ce que je fais sur le blog, oui. A peu près. Même si je sépare le gai du plus compliqué, que je raconte les choses avec un certain délai, parfois. Peut-être que mon erreur est de le faire jour après jour car le quotidien, en réalité, c’est chiant. Je ne vis pas dans un roman et je n’ai pas droit à des péripéties chaque jour. Il peut même m’arriver de traverser des semaines vides. Cette année, je m’amuse à tourner une vidéo de une seconde par jour et y a des jours où je dois me creuser pour trouver quoi tourner. Heureusement, j’ai deux chats, ça comble les trous. Et c’est toujours mignon. J’en reparlerai de cette vidéo quotidienne, peut-être.

Les potichats
Bon, là, elles boudaient car on passait l’aspi

Ecrire pour se développer ? 

Le journal intime est souvent perçu comme l’indispensable du développement personnel, un vieux truc tout corné à qui l’on confie tout. C’est peut-être que déjà, moi, je me censure parfois. Il y a un côté un peu poseur aussi, sur le journal intime, presque prétentieux. On se rêve presque publiés sur nos histoires de quotidien. J’avais imaginé il y a un an (en Egypte, tiens) d’écrire un faux journal de citoyenne flippée en mode « peut-être que ce soir, tout va basculer, on ne sait pas ». Sauf que j’ai jamais trouvé comment exploiter mon idée sans prendre trop de temps. Même si pour le coup, cet exercice aurait été la quintessence même du journal intime : ton drama actuel, dans un an, tu l’auras peut-être zappé. Mais je vais peut-être le reprendre, ce journal de citoyenne. Quand j’aurai fini par trouver comment l’écrire.

Et un journal de confinement ?

En tout cas, pour le moment, j’ai arrêté. J’envisage peut-être une autre forme dont je vous parlerai plus tard. Je ne ressens pas le besoin de le faire et il ne faut pas voir les outils de développement personnel comme une liste exhaustive et obligatoire de trucs à faire. Et écrire un journal de confinement ? Ca, je vous en parle sur Raconte-moi des histoires. La transition la plus forcée de l’histoire des transitions. Mais notez que j’essaie d’éditorialiser mes blogs les uns avec les autres, un peu. J’applaudis mon propre effort. 

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