Splendeur d’Abou Simbel
Le 27/02 – Je sais pas si vous avez déjà expérimenté un réveil à 2h15 mais ce n’est pas vraiment une expérience que je recommande pas dans l’absolu. Il n’y a pas si longtemps, c’était l’heure à laquelle je me couchais… Mais point de chouinerie, ici. On se lève au coeur de la nuit pour découvrir le somptueux temple d’Abou Simbel. C’était, je crois, ce que j’attendais le plus. J’aime le démesuré, le colossal, et ces statues de 20m de haut ne pouvaient que m’agiter l’imagination. J’avais encore plus hâte de les voir que les Pyramides !
Un bus dans la nuit
Départ à 3h pour 3 à 3h30 de route. On prend tous un coussin, ça donne une drôle de sensation dans le salon où nous avalons un café. On dirait qu’on part pour le championnat du monde de bataille de polochon… Ca pourrait être marrant. On n’a pas beaucoup de place dans le bus et cette fin de nuit occasionnera pas mal de courbatures. Ramia, notre guide, nous raconte l’histoire du monument sur la route comme ça, une fois sur place, on profite. En gros : Ramses II voulait se rappeler au bon souvenir des Nubiens qui ont un peu tendance à la dissidence, comme nous l’avions vu avec Ator, la veille. Donc il fait ériger deux temples. D’abord celui à sa gloire, immense, avec de colossales statues à l’entrée et en plus petit, un à la gloire de son épouse Nefertari, représentée dans une belle robe jaune transparente. Sur le temple de Ramsès II, on trouve une représentation du Roi en pleine bataille de Kaleh en Syrie, bandant un arc sur son char. Ramia nous précise qu’on ne sait pas qui a gagné la bataille car ce n’est pas dit. Donc il a perdu. Particularité de ce temple : deux fois par an, la lumière pénètre à l’intérieur et vient frapper le groupe de statues du fond représentant le Dieu des ténèbres, Ra, Ramses et Horus. Et la lumière ne touche que les trois premières statues, celle du Dieu des ténèbres reste dans l’ombre. Cela se produit le 21 octobre et… le 21 février ! A six jours près…
Mitigé…
On arrive sur le site et… il pleut. Bon sang, l’éternelle malédiction météo nous poursuit ! On remonte un petit chemin qui contourne le temple enterré dans la montagne (enfin, il a été déplacé) et nous voici enfin devant les colosses de pierre et… petit bof. Bon, il fait gris, on est mal réveillés, faisons un tour à l’intérieur. Ca va passer.
La mégalomanie du pharaon
A l’intérieur, de grandes statues de pharaon nous attendent. Pas mégalo du tout notre ami Ramses. Il faut payer 300 livres pour pouvoir faire des photos, la guide nous l’a déconseillé et pour cause : l’éclairage n’est pas top du tout. Alors j’ai bien conscience de la complexité de la question. Ici, on a droit à des lampes jaunes et blanches au sol qui écrasent les dessins et gâchent les couleurs. Car il y a des couleurs, oui. On se balade tranquillement dans le temple assez vide à cette heure, on découvre des scènes où le pharaon fait milles offrandes aux Dieux (dont un truc qui n’est pas sans rappeler la Tour Eiffel), les dessins sont un peu plus grossiers que ce qu’on a pu voir jusqu’à présent.
Quand Ra boude
On file ensuite au temple de Nefertari, on reconnaît la représentation avec la robe jaune transparente. Enfin, le jaune, on a un doute vu que l’éclairage annihile cette couleur… Le temple est beaucoup plus petit et on se retrouve vite dehors. Il est 7h45, le rendez-vous pour partir est à… 8h45. Bon. On fait un rapide tour du site, je joue avec mes objectifs pour faire des photos sous un autre angle. Je lève régulièrement les yeux au ciel et vois apparaître une sphère laiteuse mais, définitivement, le soleil ne sera pas de la partie.
Dans le bus du retour, la guide nous explique qu’on a presque de la chance d’avoir eu la pluie car ils craignaient une tempête de sable. Et là, y aurait pas eu de visite du tout. Je l’écoute en m’abîmant dans la contemplation du paysage, fascinée par le sable doré qui semble tout doux, j’aimerais trop pouvoir descendre pour le toucher. La guide nous conseille de faire la croisière sur le Lac Nasser car elle se termine par Abou Simbel en son et lumières. Ok, en rentrant, je me renseigne.
Une rencontre ratée
Car j’ai été déçue. Et Victor, aussi. On ne peut pas vraiment expliquer pourquoi. Le site est quand même très impressionnant mais, je ne sais pas… Peut-être le temps, peut-être la fatigue, peut-être que j’avais imaginé autre chose. Oui, déjà, y a ça. Dans les rêveries que j’avais sur l’Egypte, il y avait le désert, le sable. Là, rien. Le temple est entouré d’une zone tout à fait urbanisée, ça casse la magie direct. J’avais été contente de ne pas avoir été déçue par les pyramides, je ne m’attendais pas à ce que ça arrive, là.
Sieste et massage pour se remettre
Retour au bateau pour le déjeuner. L’après-midi, c’est navigation donc repos, pile ce qu’il nous fallait; Une bonne sieste de 2 heures, ça rafraîchit les idées. Afin de se remettre totalement de ce périple de quasi sept heures dans un bus, rien ne vaut un massage ! Le service est proposé dans le bateau, un charmant Egyptien vient nous proposer un massage de 50 mn pour deux. On cède. C’est un délice même si la salle n’est pas très insonorisée et les enfants (vacances scolaires obligent) très excités. Mais la détente est réelle.
Un rapide dîner oriental, on zappe la soirée costumée. D’abord parce qu’on n’a pas de costumes. Mais surtout parce que le lendemain matin, une nouvelle aventure m’attend. A 4h du matin ! Vive les vacances !
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