J’en ai marre de l’avion

J’en ai marre de l’avion

13 juillet. Alors que je vole vers Bordeaux, je me ronge un peu les sangs. Je me dirige à 900 km/h vers la Gironde, mon département qui crame littéralement. L’été s’annonce caniculaire, sec et moi je prends l’avion. Bravo madame ! J’ai beau me dire que je le prends peu, c’est quand même pas si fou. En pleine éco-dépression, je sens que j’ai fait une boulette. Et puis en plus, on va pas se mentir : prendre l’avion, c’est ultra chiant.

Le monde vue d'un hublot d'avion

Pas très fan du concept

J’ai un rapport compliqué avec l’avion, disons. J’aime bien prendre des long-courriers parce que ça me permet de rattraper mon retard cinématographique. Et dans les compagnies asiatiques car j’ai plus d’espace et que j’arrive à dormir dedans. Et en prime, ça m’emmène dans de jolies destinations. J’aime bien aussi l’atterrissage parce qu’on peut voir potentiellement de jolies choses. Mais à part ça… On va pas se mentir : c’est jamais très confortable, la nourriture est fade et empeste la cabine, y a toujours des turbulences au moment où tu as un verre plein sur ta tablette ou que tu veux aller aux toilettes.

Atterrissage en Crète

La galère de se rendre à l’aéroport

Mais encore, ça, ça va. Le pire, c’est le stress de tout le périple de chez toi à ton siège d’avion. Puis de ton siège d’avion à ta destination. Le vol, c’est la partie détente du voyage. Même avec turbulences. Non, y a toute la chaîne avant. Déjà, faut y aller à l’aéroport. En France, c’est pas ouf la desserte, je vous le dis direct. Orly, c’était la punition d’y aller. La seule fois où j’ai voulu tenter l’Orlybus, j’ai fini par sauter dans un taxi vu qu’il se pointait pas. Et le prix de l’Orlyval, c’est du pickpocketing institutionnalisé, désolée de le dire. A Bordeaux, si t’as pas de voiture, c’est mort. Le tram est censé y aller à partir de ce mois-ci mais je ne vois aucune info à ce sujet. A l’heure actuelle, pour me rendre à l’aéroport, c’est soit 17 mn en taxi… soit 1h en transport. En vrai, c’est plus court en vélo. Les deux fois où j’ai pris l’avion de Mérignac, je suis partie bien tôt donc : taxi. Et comme si j’étais pas déjà une grosse stressée des transports, pour notre départ à Malte, le taxi réservé via Freenow ne s’est pas pointé. On en a recommandé un en urgence. Ca m’a coûté 80 balles au lieu des 40 lors de la réservation. Merci Freenow !

Le contrôle de sécurité, l’angoisse

Une fois à l’aéroport, tu fais péter le compteur de pas. Essentiellement en piétinant. Tu fais la queue au comptoir de la compagnie pour lâcher ta valise. Parfois, tu as des bornes automatiques mais à la moindre erreur, ça vire au cauchemar. Puis tu vas au contrôle de sécurité. Le moment que je hais le plus. Tu fais la queue pour mettre tes affaires dans des bacs. Ton joli petit sac parfaitement organisé, tu l’oublies. Surtout que tu as beau poser les choses en ordre dans le bac, t’as toujours quelqu’un de l’aéroport qui va te répartir ça en vrac sur deux bacs. Parce que. Tu enlèves aussi ta ceinture, parfois tes chaussures. Tu passes un portique qui va bipper, ou pas. Des fois, des agents ont décidé qu’ils allaient quand même te contrôler, tu ne sais pas pourquoi. Puis il faut que tu ranges tes affaires à l’arrache dans ton sac car des gens attendent, que tu n’as pas pu accéder à ton bac avant car la personne avant toi prenait une place infinie et était très lente. Le tout en ayant ton bac percuté par ceux qui arrivent. Et évidemment, la personne devant toi n’a pas rangé ses bacs, créant un engorgement. Et puis parfois, ton sac à dos est mis de côté pour un contrôle et tout ton groupe se barre tandis que ton sac est retenu en otage pour une durée indéterminée. Oui, c’est du vécu.

Faire la queue, tout le temps

Après, tu t’emmerdes. Tu te poses dans la salle d’attente, si tu trouves une place, ou tu traînasses dans des boutiques duty free où on te propose toujours les mêmes merdes, à une ou deux spécialités locales près. Je passe en courant devant les boutiques de cosmétiques qui sentent la chi-chine à deux kilomètres à la ronde. Enfin, on nous appelle et c’est reparti pour faire la queue pour rentrer dans l’avion cette fois. Avec toujours des gens qui essaient de gruger alors que nos places sont numérotées, bon sang ! Alors oui, comme les bagages sont devenus payants, tout le monde se radine avec son petit bagage cabine et c’est la guerre pour le mettre dans les compartiments à bagage. Franchement, les stewards et hôtesses doivent avoir une épreuve de Tetris pour avoir leur diplôme, je ne vois pas d’autres explications. Enfin, tu t’asseois. Tout le cirque précédent représente une perte sèche de temps. Tu ne peux pas lire, écrire ou bosser pendant ce temps-là. Même un sudoku, c’est chaud. Juste faire la queue, piétiner et cultiver ta misanthropie.

Misanthropie, mon amie
(c) Niranjan Photographs

Récupérer ses valises : la guerre

On atterrit et c’est reparti. Plusieurs épreuves t’attendent. D’abord le tapis à bagages. Oui, quand tu pars une semaine, tu prends une valise et tu la mets en soute. J’ai longtemps trouvé que la soute à bagage était le principal atout de l’avion vs le train. Le train, c’est toujours la bagarre pour trouver une place pour ta valise alors que l’avion, t’avais pas à t’en préoccuper. Maintenant que tu paies tes bagages, c’est devenu une autre salade. Donc tu arrives au tapis bagage et re bagarre pour avoir une bonne place. Et vas-y que t’as quelqu’un qui se met toujours juste devant toi et se penche bien pour t’empêcher, toi, de voir la gueule de la prochaine valise. T’as intérêt à avoir de bons réflexes si la tienne se pointe ! Bon puis y a ceux qui collent leur chariot au tapis, ceux qui restent après avoir récupéré leur bagage car un membre de leur gang n’a pas encore la sienne, ceux qui prennent une valise qui n’est pas la leur et l’abandonne en plein milieu. Sans parler du petit stress de “j’espère que ma valise est bien là”. Ensuite, pause pipi ! Bah oui, tu ne sais pas combien de temps va te prendre le trajet jusqu’à ta destination finale. Donc évidemment, tu as toujours deux fois plus de queue côté femme que côté homme, tu pries pour que les toilettes soient correctes et qu’il y ait des crochets pour tes sacs. Et que la chasse ne se tire pas toute seule si tu te penches un peu. Je fais 1m56 et manifestement, les détecteurs n’apprécient pas que je me penche ne serait-ce qu’un peu… Ce qui arrive quand je veux saisir le PQ par exemple.

Trouver le bon bus pour le centre ville

Puis tu réenchaînes sur la recherche du transport adéquat pour te rendre là où tu dois aller. Anecdote Malte ! Après trente minutes de queue au comptoir de la compagnie de bus pour apprendre qu’ils ne vendaient pas le ticket qu’on voulait et qu’on payait directement au chauffeur, on trouve enfin notre bus. Fun fact : il y a des affiches partout qui te réclament de faire l’appoint pour payer ton voyage maiiiiis… les prix ne sont indiqués nulle part. Ca commence à légèrement me chauffer mais c’est pas grave. On est dans le bus, on a la clim et enfin on démarre. Pour s’arrêter 10 minutes plus tard dans une sorte de gare routière alors que le premier arrêt devait être San Giuljan. ¿ De que ? On change de chauffeur et là, je bugue… J’adore scruter les paysages et là, on reprend la même route. Effectivement, nous voici de retour à l’aéroport. 1h pour faire un trajet qui aurait dû durer une vingtaine de minutes. Je.

Le train, c’est plus de confort

Bref, l’avion, j’en ai marre. Sans même parler de l’aspect écologique, c’est chiant. On passe d’une queue à une autre, toujours pressés, peu considérés. Alors certes, le train a ses inconvénients aussi. Les bagages, les quais rikiki. Franchement, à Bordeaux, c’est une blague. La gare est belle et immense mais les quais. Déjà, ils sont régulièrement amputés de la moitié de leur espace par les escaliers/rampes mais aussi les joyeux portiques pour TGV qui sont parfaits pour créer des ralentissements car les gens aiment chercher leur billet devant le portique, empêchant les autres de passer. Et si tu rajoutes à ça que, pour une raison qui m’échappe, les repères sont rarement les bons, entraînant un mouvement de foule dès que le TGV arrive car je suis voiture 6 et c’est la voiture 4 qui s’est arrêté devant moi… Bon. Mais une fois dedans, c’est le pied. Déjà, tu as des paysages, plus rare en avion. Je dis pas, la mer de nuage, c’est joli… mais bon au bout de 2 mn, t’as saisi le concept. Les sièges sont plus larges, les tablettes sont dignes de ce nom et surtout t’es pas obligé de ranger ton barda 20 mn avant la destination parce qu’on atterrit. Tu as des prises, du wifi. Certes relatif mais tu peux rentabiliser ton voyage si tu le souhaites. Bon, y a toujours le risque de tomber dans le club 4 mais si tu t’y prends en avance, normalement.

Vue du train entre Perpignan et Leucate
Oui, c’est une vue du train entre Perpignan et Leucate, mon trajet préféré

En 2023, pas d’avion pour nous

Du coup entre ma lassitude de l’avion comme transport chiant et mon éco-anxiété à son paroxysme, Victor et moi avons décidé qu’en 2023, pas d’avion. On voyagera en train. Ca tombe bien, de Bordeaux, on est vite en Espagne. Mais mon plan, c’est la Dordogne. Une de mes régions préférées de France. Je pense que je vais consacrer une part de mon chômage à nous dessiner des roadtrips ferrés. Enfin, quand j’aurais appris le SQL, Python, R, Power BI

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