La confusion de l’alimentation healthy
Quelqu’un a dit un jour que l’on est ce que l’on mange. Je dois donc être une glace. Blague à part, je me suis longtemps penchée sur mon alimentation. J’en ai assez parlé ici. J’ai parlé jeûne intermittent, alimentation intuitive, soupe ou encore un autre rythme alimentaire en sautant le déjeuner. Déjà que le quand est compliqué, le quoi est pire que tout. Parce que mine de rien, entre croyances ancrées et injonctions contradictoires matinées de culpabilisation, adopter une alimentation healthy relève de l’équation à cinq inconnues.
Les régimes et leurs règles à la c..
Alors déjà, il y a la culture des régimes. A la base, c’est assez simple : manger moins de calories que nécessaire pour bien fonctionner pour mincir. C’est la base de Weight Watchers avec des points. J’avoue que c’est grâce à Weight Watchers que faisait ma mère que j’ai découvert que les céréales dont je me gavais car je croyais que c’était bon pour moi étaient saturées de sucre. Bye bye Chocapic ! Idem pour les Special K que je mangeais en guise de repas à un moment. Oui, la promesse de perdre quelques kilos fait vraiment faire n’importe quoi.
Le bon et le mauvais gras
Mais y a pas que le comptage de calories dans la vie, non, non, non. Car une calorie ne vaut pas une calorie. Il y a le diable (le sucre raffiné) et le bon gras (les sucres naturels, les sucrants IG bas, les oléagineux, l’huile de coco, le beurre de cacahuète, l’avocat…). Ah, l’avocado toast, le truc des meufs healthy alors que… ben, je sais pas, c’est hyper calorique et pas forcément rassasiant, non ? Et je dis ça, j’aime bien l’avocat dans l’absolu.
Une alimentation healthy ET éthique
Mais s’il n’y avait que des questions de calories. Mais non parce qu’en plus, on va titiller ta bonne conscience. Tu as mangé plein d’avocat et de quinoa parce que ça fait des années qu’on te dit que c’est le top de l’alimentation. You did it wrong ! L’avocat, ça tue les écosystèmes et ça exploite les paysans d’Amérique latine, tout comme le quinoa. Et le soja, c’est à cause de sa surexploitation qu’il y a eu les feux terribles d’Amazonie l’an dernier et cette année. Du coup, je me retrouve à ne plus savoir que manger ou que boire. Je veux dire moi, j’aime bien le lacté. Sauf que haro sur le lait de vache, peu digeste, trop gras et ne parlons même pas de l’exploitation des vaches. Ok, les laits végétaux, ça me va. Sauf que le soja, faut plus, le lait d’amandes, c’est hyper aquavore, les céréales, c’est pas anodin, comme dirait Marina Rollman. Manger local ? Oui mais du coup, ça rentre un peu en contradiction avec la nécessité de variété. Et je prends du quinoa d’Anjou, quand j’en trouve.
La somme impossible des injonctions
En réalité, ne pensez pas que je me plains. Je mange ce que j’ai envie en privilégiant le local. Je ne me casse pas la tête avec les macros, le bon ou le mauvais gras et je ne note absolument pas ce que je mange. Et si je me mettais à le faire, ce serait plus pour observer quel aliment a quel effet sur moi. Connais toi toi même, comme dirait Socrate. Et note ce qui te fait sentir bien et ce qui te fait piquer du nez ou te fait mal au ventre. Ce que je cherche à illustrer ici, c’est la somme des injonctions liées à notre alimentation. Plus spécifiquement quand on est une femme, j’ai l’impression. A chaque magazine féminin son aliment miracle du moment et son ennemi absolu. Et tant pis si le régime mis en avant est potentiellement dangereux pour la santé. A faire attention à ces nouvelles règles et injonctions, on finit par développer des tabous alimentaires qui nous amènent tout droit vers les TCA.
Fais pas ci, mais si, mais non
Je parle d’alimentation mais c’est pour toutes les dimensions de notre vie. On a tous adoptés des tote bags mais la production de coton n’est pas très écologique. Et surtout, on en a tous beaucoup. Trop (Marina Rollman encore, je partage beaucoup de névroses avec cette jeune femme). On doit faire du sport tous les jours. Non faut se reposer. Faut faire du cardio. Non de la muscu… Et toujours dans cette optique de minceur. Alors que la minceur n’est pas synonyme de santé, tsé. On nous noie sous des histoires de régimes ou aliments miracles et qu’à la fin, on se dit que la moindre bouchée est problématique. Soit c’est trop gras ou sucré, soit ça tue la forêt. Voire les deux.
On repart de zéro
Alors moi je dis, on bazarde tout et on repart de zéro. Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce qui me fait du bien ? Et à partir de là, je reconstruis mes consommations et mes menus. Je privilégie le local, oui, mais je ne diabolise rien. Je pense à prendre mon tote bag avant d’aller faire les courses et si je l’oublie, tant pis, j’en rachète pas mais je me débrouille pour tout ramener à la maison. En plus, maintenant qu’il nous faut un masque pour faire les courses, autant faire une association d’idées entre les deux. Bref, laissez tomber les gourous de tout poils, arrêtez de lire les magazines lifestyle bourrés d’informations contradictoires et parfois dangereuses. Manger doit rester un plaisir, pas une torture culpabilisante à chaque bouchée.
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