Préchi précha au pays du bien-être
J’arrive à un âge où je n’ai qu’une priorité, une obsession même : trouver l’équilibre. A l’instar de Brigid Delaney, je suis à la recherche de la formule magique pour trouver la sérénité. Parce que la sérénité, c’est comme un chat : parfois, elle s’offre à toi mais souvent, elle se dérobe. Bref, je fouille, je tente, je teste, je lis. Et parfois, je grimace quand je tombe sur un préchi précha de médecine holistico-spiritualo-naturaliste ou je ne sais quoi. Parce que moi, j’aimerais trouver la sérénité sans avoir les discours douteux voire, dans certains cas, dangereux.
Une vie saine et 100% naturelle…
J’utilise assez peu de cosmétiques (au sens large). Mon produit chouchou : une crème solide au beurre de cacao qui sent tellement bon que tu sais pas si tu dois le mettre sur ta peau ou le manger. J’en ferai peut-être un article un jour parce que là, je vais un peu critiquer la marque et je vais pas la citer (parce que j’aime vraiment leur crème solide et que ça me navre). En furetant sur leur site pour me racheter ma crème solide, je tombe sur du dentifrice solide. Curieuse, je lis un peu le descriptif et… “attention, l’huile essentielle de menthe poivrée peut gêner votre traitement homéopathique, hihi”. Déception la plus totale.
Alors oui, je suis très fâchée contre l’homéopathie et tous ces “traitements” alternatifs, pour lutter contre les vilains “les lobbys pharmaceutiques”. Boiron, vous connaissez ou bien ? Je ne suis pas de celles qui prennent un doliprane ou un ibuprofène à la moindre douleur, j’ai mes propres mythologies dont “si tu prends un médicament au moindre inconfort, ça marchera moins bien le jour où tu auras vraiment mal”. Il ne faut pas opposer bêtement chimique et naturel vu que la chimie, ce n’est que la combinaison d’éléments naturels, coucou Lavoisier. Je ne rejette pas tout à fait non plus les produits naturels. J’ai toujours trouvé la mélatonine efficace en cas de sommeil récalcitrant mais en vrai, le pur miracle pour mes nuits fut l’oreiller à mémoire de forme. Double miracle d’abord pour mon propre sommeil mais aussi parce que ça limite énormément les ronflements de Victor.
Trouver l’équilibre en évitant le préchi précha ?
Je suis absolument persuadée qu’avoir une vie saine en terme de sport et d’alimentation est capital, je suis tout à fait consciente des bienfaits de la méditation ou juste de la respiration. Et dans l’absolu, chacun fait ce qu’il veut. Si vous voulez éviter de boire à table parce que vous considérez que c’est pas bon pour la digestion ou que vous considérez qu’une vie saine commence par un verre d’eau tiède citronnée au réveil, ma foi… déjà, boire au réveil, c’est plutôt une bonne idée et je suis absolument team eau citronnée. Mais pas pour une quelconque vertu du citron (non, c’est pas alcalin), juste que j’aime ça. Et à un moment, tous ces concepts un peu mouif, voire carrément sans fondement (coucou les détox), ça commence à me faire plisser le nez.
Le bien-être n’est pas divin
Par exemple, j’adore le yoga, vraiment, mais j’ai toujours du mal sur certains concepts un peu trop spirituels. Et du coup, j’ai plus envie d’explorer… le stretching. Parce qu’en vrai, ce que j’aime, c’est m’étiiiiiirer (et la position du cadavre où je m’endors parfois). J’ai pourtant fait de la sophro, de l’hypnothérapie, de la flottaison mais dans tout ça, ce que je cherchais, c’était un voyage intérieur, des épiphanies qui n’ont rien de divin. Juste mon moi conscient qui décide, pour une fois, de tendre l’oreille vers mon moi intérieur. Oui, j’ai payé pour m’écouter.
Mais quand on commence à parler de trucs un peu pétés avec la culpabilisation qui va bien, je vrille. Il faut à tout prix jeûner pour expurger ton corps, par exemple (truc que j’aurais été tentée de faire dans un but purement expérimental de tester mes limites et voir ce que fait mon corps). Il faut cesser de consommer du sucre parce que ça développe le cancer (donc si tu as le cancer, arrête de manger du sucre et ça te soignera)(notez que j’ai absolument conscience que nous mangeons beaucoup trop de sucre, notamment transformé). Je suis folle de boire du jus d’orange au petit dej car ça file le cancer… sans parler de la spiritualité à base de prières à machin ou bidule…
100% bobo bio
Et je me pose la question : pourquoi ? Je pense bien que notre vie quotidienne nous stresse et qu’on a besoin d’autre chose pour espérer une renaissance mais… Mais je n’ai pas envie de me débarrasser d’injonctions pour m’en coltiner des nouvelles. Surtout si ça peut mettre en danger ma santé au final. Ou pour celle de nos animaux. Genre l’huile essentielle comme antipuce sur votre chat, comment dire que vous allez arrêter ça tout de suite ? Ou les colliers d’ambre pour les bébés. Et encore, j’aborde même pas le volet écolo du business bien-être où on va se gaver de produits antioxydants qui viennent de l’autre bout de la planète, faisant crever les populations locales (vive le quinoa Vivien Paille, du coup). Bref, j’aimerais que dès qu’on met le pied dans une activité un peu en cohérence avec une recherche de sérénité ou qu’on consomme une marque bobo-bio, on ne se retrouve pas dans une espèce de bulle holistique où tout doit être guidé par le naturel… quel que soit le sens qu’on puisse lui donner. Surtout quand le discours naturaliste est surtout tenu… pour me vendre des trucs.