Accepte les compliments
Wow wow, je commence direct la semaine avec un titre en forme d’injonction ? Alors en vrai, c’est à moi que je parle et c’est pas une injonction, c’est un conseil. Je pourrais tout à fait écrire cette phrase avec en fond, une photo un peu naturiste, un peu jolie. Un peu niaise. D’ailleurs… Non, je vais pas faire ça ! Quoi qu’il en soit, parmi la liste de mes défauts, le plus nul, c’est vraiment celui-là : je ne sais pas accepter les compliments.
Un problème plus profond
“Oh bah ta vie, elle doit être difficile si c’est un de tes pires problèmes”. Oh, j’aimerais que ce soit mon pire problème. Cependant, ne pas savoir accepter les compliments n’est pas si anodin. Et si toi, aussi, à chaque fois que l’on te fait un compliment, tu réponds “oh bah, c’est rien”, par exemple, continue de lire cet article. Car tu te négliges mon ami·e et nous allons essayer de régler ça ensemble. Oui, je dis essayer parce que moi, je suis forte pour trouver des axes de travail mais tu te doutes bien que je suis ma propre mauvaise élève. Cheh.
Savoir accepter sa chance
C’est mon hypnothérapeute qui m’a fait remarquer ça. Je lui parlais d’une conversation avec une amie. Peu importe de quoi on parlait mais elle m’a dit, en somme “c’est bien qu’il t’arrive quelque chose de bien, tu le mérites !”. Je raconte ça à l’hypnothérapeute qui me demande “vous ressentez quoi quand elle vous dit ça.” Moi “… ben, rien, je sais pas. Pour le coup, c’est un coup de bol”. Alors il me semble que la conversation avec ma pote concernait le fait que j’espérais une mutation à Toulouse et que ça s’annonçait bien. Un an plus tard, j’en ris en pleurant, voyez… Je considérais que j’avais juste eu la chance d’être tombée dans une boîte qui a un bureau à Toulouse et je voyais pas bien quel était mon mérite.
Ne pas minimiser son mérite
Le boulot, c’est là où je suis la plus mauvaise élève de l’acceptation des compliments alors que c’est là que c’est le plus crucial. Parce que clairement, si mon ex n+1 était ok pour appuyer ma mutation, c’est parce qu’il préférait me garder, même loin, que de me perdre. Au boulot, je suis infernale avec ma modestie. Le moindre compliment sur mon travail est balayé d’un “oh, c’est rien”, “oh, c’est normal”. Voire un “oh, c’est surtout grâce à Machin”. Mais ta bouche, Madame Bartoldi ! Déclarer que ce n’est rien alors que j’y ai passé plusieurs heures voir jour, c’est jeter tous mes efforts à la poubelle. Sans parler du fait que si mon beau travail n’est rien, on va exiger mieux de moi et en un temps plus court puisque je maîtrise. Idem pour le “c’est normal” quand je rends service. Etre serviable, j’aimerais que ce soit normal pour tous. Mais plutôt que de minimiser mon travail, trouvons une autre formule “je suis ravie que ça ait pu t’aider”, par exemple.
Ne pas céder sa place
Rien. Il est terrible ce mot quand même. Ce que j’ai fait, c’est rien. La négation totale. L’annihilation. D’autant que si, vous, vous vous minimisez, comptez sur les autres pour prendre la place que vous laissez. Une petite preuve ? La semaine dernière, j’ai été appelée pour retaper la pres’ dégueulasse d’un collègue. Je lui redemande de bosser une slide, je refais tout le reste. On présente à la commerciale et le mec se démonte pas “oui, on s’est dit que ce serait mieux comme ci, comme ça”. On qui ? Toi, t’as rien dit du tout, mec, c’est moi qui ai tout fait et qui t’ai passé commande pour LA slide que tu as refaite. Si certains n’ont aucun complexe à se valoriser sur un boulot qu’ils n’ont pas fait, pourquoi je rougirais de celui que j’ai fait ?
On ne vous complimente pas par pitié
Et puis, je parle de boulot mais dans la vie, c’est pareil. Quand on me fait un compliment, outre le “oh, c’est rien”, une de mes réponses fétiches, c’est le “oh, c’est gentil”. Gentil ? Oui, faire un compliment, c’est gentil, bien sûr. Sauf que quand tu dis ça, c’est comme une façon d’atténuer ce qui est dit. Un “t’es bien brave de me faire un compliment”. Alors que personne n’est obligé de vous faire un compliment. Si on vous dit que vous chantez bien, c’est sans doute le cas. Si vous chantiez mal, on vous encouragerait pas, par exemple. Parce que c’est désagréable pour tout le monde. Si un·e ami·e porte une tenue que vous n’aimez pas, vous vous contentez de ne pas commenter. Je ne dis pas que l’hypocrisie n’existe pas mais pourquoi toujours atténuer le compliment ?
Tu es à la hauteur de ces compliments
Alors oui, j’ai été pas mal élevée dans le culte de la discrétion et, sans doute, de la modestie. Je suis toujours un peu mal à l’aise quand je prends de la lumière. Une fois, en cours de comédie musicale, un prof remplaçant avait passé pas mal de temps sur moi (enfin pas sur moi…) et je commençais à être super gênée en mode “je prends du temps des autres”. Je ne sais pas accepter les compliments parce que… inconsciemment, j’ai dû intégrer que je n’en étais pas digne. C’est pas pour rien que mon hypnothérapeute m’a posé la question. Parce que derrière mon intention initiale, me débarrasser de mon addiction au sucre imaginaire, se cachait le vrai sujet… le manque d’estime de moi. Refuser ou atténuer un compliment, ce n’est pas de la modestie. C’est du dénigrement de soi.
Et justement, vendredi, je vous proposerai un petit article un peu fondateur de ce nouveau moi après lequel je cours depuis un an et demi… et que je commence à rattraper. Teasing de ouf, non ?
One Reply to “Accepte les compliments”