La phase down, c’est pas moi
Ah oui, vraiment ? La vie est taquine parfois. J’écris un article pour dire que j’ai retrouvé la pêche et pour dire que je déteste être en phase down et pile le jour où l’article est publié, mon chat est hospitalisé pour une ultime tentative de sauvetage. Autant vous dire que la phase down, je l’ai bien fréquentée ces derniers jours. Cependant, est-ce la maturité, le résultat du travail avec mon hypno ou la fatigue de la détresse, je l’ai totalement acceptée. Mais la phase down, c’est quoi ?
Végéter en regardant des vidéos sans intérêt
Commençons par clarifier les termes. La phase down, c’est une période où je ne fous rien. Sans que ce soit ma volonté. C’est au-delà de la procrastination. Je deviens une sorte de masse inerte qui traîne entre canapé et lit, son téléphone à la main pour scroller sans réel but. Ca finit en général par regarder la même vanne de Friends en boucle, des dashcams, de fausses fictions qui ont l’air affreusement nulles et rétrogrades, des classements random. Et depuis quelques temps, Facebook a l’air décidé à me lancer dans une carrière d’artiste de la pâte polymère, appelée classiquement Fimo. Et c’est vrai qu’à regarder les vidéos, j’ai un peu cherché un atelier. Je suis si influençable. Bref, à part les vidéos DIY, ce que je regarde ne m’apporte rien. Ah si, une bonne dose d’anxiété concernant les dashcams puisque plus j’avance dans la vie, plus j’ai peur de la voiture.
Fatigue et auto-flagellation
Donc la période down, c’est ça avec un supplément fatigue et auto-mutilation. Moins je fais, plus je suis claquée. Plus je suis claquée, plus je trouve bon de m’insulter de grosse feignasse incapable de rien faire dans la vie. La phase down est généralement liée à une fatigue physique. Je ne sais pas toujours justifier cette fatigue. Parfois, elle est liée à mon SPM ou quelques périodes intenses de travail ou de mauvais sommeil. Dans ce cas, je suis un peu indulgente avec moi-même… Même s’il reste la petite musique lancinante du “Ah mais déjà que ta vie, c’est de la merde, si tu profites pas de ton temps libre, hein…”
En cas de détresse, s’activer
Alors voilà, je me déteste en phase down et je décrète que cette grosse guimauve toute molle, là, c’est pas moi. Et j’aime pas la guimauve donc je peux même pas sortir un “être une grosse guimauve, y a pire dans la vie, hihi”. Je me sentais toujours tellement punie quand ma mère nous achetait des chamallows quand j’étais petite… Bref, ce truc, c’est pas moi. D’ailleurs, y a qu’à voir. Quand mon chat est mort, je me suis accordée du temps. J’avais besoin de m’anesthésier. Ne pas penser. J’ai donc passé deux jours sur le canap à jouer à Mario Odyssée en regardant une série nulle. Une sorte de saturation des sens, un peu. Puis au bout de deux jours, j’ai décidé de retourner au sport. La différence majeure entre l’aquasport et le larvage sur canapé, c’est que je dépense des calories. Parce que le prof qui nous crie dessus pendant 1h30, ça sature bien le cerveau aussi. A noter : il nous crie dessus mais gentiment, hein. Puis j’ai fait de l’administratif. J’ai récuré le placard où j’avais repéré deux ou trois mites alimentaires. Action, action, action.
Tu vois que je suis une meuf d’action
Alors, ok, super. Mon inscription pour la rentrée est bien validée, GG jeune fille. Bon, je ne me sens pas encore capable de me lancer dans mes cours de Python ou finaliser mon dossier de demande de subvention pour France Travail. Essentiellement parce que je sais qu’ils ne me donneront pas de sous. Mais j’agis, j’agis, j’agis. Est-ce alors la preuve que je ne suis pas cette chose toute molle et nulle ? Que la phase down n’est pas ma nature, juste un bug ?
C’est la pizza qui me fatigue
Ça se pourrait si… il n’y avait pas une forme de récurrence. La semaine passée, par exemple, j’ai oscillé entre hyperactivité et apathie. Peut-être parce que mon deuil me prend plus d’énergie que j’en ai conscience. Peut-être parce que les règles arrivent, peut-être parce que je fais trop de sport d’un coup. 6h de cours de sport, une septième heure d’aquarunning dans le lac, quelques trajets en vélo. Rajoutez à ça un dej de vendredi midi beaucoup trop lourd et vous obtenez une Nina écrasée sur son lit, jouant mollement à Mario Odyssée. Dis comme ça, la phase down semble effectivement dû à des conjonctures. C’est pas moi, c’est la pizza de vendredi !
Mais pourquoi je suis fatiguée, comme ça ?
C’est quoi qui me fatigue ? Le cortisol ?
Alors autant des dejs lourds, j’en fais de moins en moins vu que j’ai l’air de ne plus être capable de manger autant qu’avant, autant le reste… Déjà, mes règles, c’est quelque chose qui revient (trop) régulièrement. Et l’état de fatigue aussi. Est-ce dû à des nuits trop courtes, à une digestion compliquée ? Au cortisol qui semble un peu l’origine de tous les maux ? Regarder des vidéos random sur Facebook m’expose à des pubs sur plein de compléments alimentaires pour faciliter ma digestion et réduire mon cortisol, l’hormone du stress… Je vous dis pas la liste des symptômes, on est en plein effet barnum. Quant aux pilules miracle sur la digestion qui te font perdre 10 kg en trois jours, je veux bien mais vu que mes soucis de digestion sont liés à mon design de base, à savoir un colon long et entortillé, ma foi, seule l’ablation pourrait m’aider. Et c’est pas du tout conseillé.
Mais ça m’arrive quasi tous les jours !
Bref, des fois, je tombe de fatigue. Surtout l’après-midi. 14h-16h, mon tunnel du néant. Inutile de me demander d’être productive, je lutte contre l’assoupissement. Et non, je ne suis pas intolérante au gluten. Déjà, j’en mange pas tant. Pourquoi je me persuade donc que la phase down, qu’elle soit sur une courte ou longue période, c’est pas moi ? Alors que c’est trop courant pour que ce ne soit qu’un hasard.
Mon vice : regarder des gens faire de la pâte à modeler
Et c’est tout le point que j’aimerais aborder. Il était temps. Pourquoi nier une partie de soi ? Une partie que l’on aime pas ? Surtout que bon, pardon, c’est sûr que ma procrastination et cette fatigue qui m’envahit parfois ne m’aident pas dans mon projet de vivre mille vies mais ce n’est pas un défaut grave en soi. Il est juste plus mal toléré dans une société ultra productiviste où il faut se lever à 5h du matin pour faire tout ce que notre travail que l’on déteste nous empêche de faire. Perdre 1h à scroller, c’est nul mais ça ne fait de mal à personne. Surtout que je regarde des vidéos de pâte à modeler, pas des théories du complot ou des contenus nazis. Ca détend de voir des gens pétrir leurs petits bouts de pâtes colorées. Je regardais des vidéos de gens qui font chuter des dominos pour la même raison fut un temps. Et puis, oui, c’est pas terrible comme activité mais je finis toujours par en avoir marre au bout d’une heure max.
Phase down en analyse
Alors voilà, on va continuer à explorer ce sujet car sur cette phase down, appelée aussi “ce truc chez moi que je n’aime pas”, j’ai encore des choses à dire.